En France, les troubles du spectre autistique touchent environ 1 naissance sur 100. La recherche montre que le démarrage d’un programme d’intervention précoce peut améliorer les parcours de vie de nombreux enfants avec autisme. Mais qu’est-ce que l’autisme au juste ? Découvrez-le en quelques mots et en infographie à télécharger plus bas.
Les troubles de développement
Les troubles du spectre autistique sont des troubles neurologiques qui affectent les habiletés sociales, la communication et le comportement de l’enfant. Parce que la plupart des enfants ayant des TSA s’assoiront, ramperont et marcheront comme chaque enfant, il peut être difficile de remarquer un retard dans les aptitudes sociales et de communication. C’est seulement avec du recul, et lors d’un diagnostic que de nombreux parents peuvent se souvenir de différences précoces dans l’interaction et la communication.
Les symptômes de l’autisme peuvent changer au fur et à mesure que les enfants grandissent et lorsque la méthode éducative et pédagogique d’intervention est efficace. Cependant, au fur et à mesure que l’enfant grandit, peuvent apparaître d’autres difficultés ou diagnostics liés au développement, à l’apprentissage, au retard de langage ou au comportement. D’autres, bien qu’ils ne soient pas très fréquents, peuvent s’améliorer au point de ne plus être considérés comme une personne avec autisme.
>> Infographie à télécharger : Autisme – Moins d’idées reçues, plus de bienveillance
Il n’y a pas de cause unique
L’un des plus grands mystères de l’autisme est ce qui fait que le cerveau se développe si différemment. Il y a eu plusieurs théories : la télévision, les lignes électriques, ou encore les vaccins. Ces causes ne sont pas jugées crédibles, mais elles alimentent toujours le mystère autour de l’autisme.
Dans les années 50, c’était à cause du mythe des « mères-réfrigérateur », alors que de multiples preuves s’accumulaient contre cette théorie. Celle-ci attribuait l’autisme des enfants au manque de chaleur affective des parents, bien souvent la mère. Qu’elle soit fusionnelle ou distante d’ailleurs, la toxicité maternelle restait l’explication phare de l’autisme, vue alors comme une psychose. Et on rencontre parfois encore ce schéma de pensée…
En fait, une variété de facteurs biologiques et génétiques sont susceptibles d’être la cause de la plupart des cas d’autisme. Ils peuvent être également liés avec des facteurs environnementaux, ce qui conduit le cerveau de l’enfant à se développer autrement, entraînant des comportements autistiques.
Il n’y a pas qu’un seul autisme !
L’autisme est un spectre, ce qui signifie qu’il y a un large spectre de personnes qui entre dedans. Chaque enfant est différent. C’est un trouble neurologique qui se manifeste d’une myriade de façons. Leur expression des désirs et des besoins est différente. Certains auront de grandes compétences verbales, tandis que d’autres seront non verbaux. Certains pourront continuer à vivre en milieu ordinaire, aller à l’école, d’autres iront dans des structures d’accueil spécialisées ou des IME.
Les filles, moins diagnostiquées que les garçons
On dit que l’autisme touche 3 garçons pour 1 fille. Or, ce ratio semble tronqué par le fait que les filles sont sous-diagnostiquées. Lorsque vous pensez à l’autisme, c’est généralement l’image d’un garçon qui vous vient. Ces troubles sont au moins quatre fois plus diagnostiqués chez les garçons. De nombreuses filles présentent des traits autistiques plus subtils, des compétences sociales qui peuvent masquer leur condition.
Certaines filles réussissent à cacher les signes symptomatiques jusqu’à ce que les pressions scolaires s’intensifient, ce qui retarde le diagnostic jusqu’à l’âge de 8 ou 9 ans, contre 4 ans en moyenne pour les garçons.
>> À lire : Autisme, mieux diagnostiquer les filles
Et la scolarité dans tout ça ?
80% des enfants autistes ne sont pas scolarisés en France. La raison ? Le diagnostic précoce reste encore inaccessible. Les Centres de Ressources Autismes sont saturés, certains CMPP ou CAMSP sont encore formatés par la psychanalyse. Ces interventions précoces permettraient pourtant davantage d’inclusion en milieu ordinaire. Si bien que certains parents, qui le peuvent, choisissent de dépasser la frontière, allant jusqu’en Belgique pour scolariser leur enfant et y trouver des solutions adaptées.
Infographie "L'autisme en quelques mots et quelques chiffres"
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Sources : AFFA, Association Francophone de Femmes Autistes
Fondation pour la science de l’autisme
La Belgique, terre d’accueil pour familles en détresse, La Voix du Nord
Publié le 28 mars 2018, mis à jour le 27 mars 2020