Très souvent, lorsque l’on cherche sur Internet des informations sur les Troubles Neurodivergents (TND), on trouve comment faire en sorte qu’une personne neuroA s’adapte à un environnement dit neurotypique. Mais, est-ce que c’est vraiment à des personnes avec des besoins spécifiques différents de s’adapter à une société qui ne leur correspond pas, ou est-ce à nous, qui les côtoyons au quotidien de tenter de les comprendre, pour leur permettre de s’intégrer ?

Chez Hop’Toys, on a notre petite idée et aujourd’hui, on vous explique pourquoi et comment, il est important d’apprendre à interagir avec des personnes TND.

Quand on y réfléchit bien, notre société est pleine de petites choses qui, si elles paraissent agaçantes pour des personnes qui n’ont pas de besoins sensoriels spécifiques, peuvent être invivables pour des personnes qui en ont. Par exemple, être dans un open space très bruyant, même si c’est agaçant pour des personnes qui n’ont pas de troubles neurodivergents, ça peut rester supportable. Alors que pour des personnes hypersensibles au bruit, qu’elles soient sur le spectre de l’autisme ou qu’elles aient reçu un diagnostic TDA/H par exemple, il sera complètement impossible de fonctionner dans ces conditions.

Attention cependant, il est nécessaire de le rappeler : chaque personne sur le spectre de l’autisme est différente, c’est pour ça que l’on parle de spectre. Il existe donc autant de manière d’interagir avec une personne TSA qu’il existe d’humains sur Terre !

interagir

L’interaction avec les autres

Si on se focalise très souvent sur les soucis d’ordre sensoriels, il y a une autre problématique qui se pose pour les personnes avec un TND, et notamment les personnes diagnostiquées sur le spectre de l’autisme: les interactions avec autrui. En effet, lorsque l’on regarde les caractéristiques d’un diagnostic TSA, on tombe très souvent sur une information qui revient : les personnes autistes ne connaîtraient pas les codes sociaux et donc, auraient énormément de mal à interagir dans la société.

En effet, d’après le livre « C’est quoi, les neuroatypies » de Camille Desbois, créatrice du podcast « Bande d’Autistes !« , dans le milieu du travail, une personne avec un diagnostic TSA aura bien plus de mal à discerner les différents niveaux de hiérarchie. L’une des caractéristiques de l’autisme peut être, de ne pas savoir déterminer le niveau d’une relation. On peut donc se montrer bien trop amical avec son patron et au contraire, assez distant avec ses amis. C’est l’une des raisons pour lesquelles il peut être nécessaire d’un côté, de parler de son diagnostic avec sa hiérarchie et de l’autre, il est primordial que les recruteurs/ employeurs soient sensibilisés afin de ne pas prendre ces comportements pour de l’irrespect.

Le TDA/H

Dans le milieu du travail, il est d’autant plus important pour les employeurs d’être sensibilisés aux besoins spécifiques. Par exemple, connaissez-vous la cécité temporelle ? Il s’agit d’une difficulté à percevoir et mesurer le temps, souvent liée à un dysfonctionnement exécutif et un dysfonctionnement de la dopamine. Globalement, on n’arrive jamais à déterminer la durée d’une tâche, donc, on est souvent en retard. Cependant, lorsque l’on ne connaît pas, on peut penser que la personne fait exprès, qu’elle est irrespectueuse… Alors que non !

Ainsi, avec de la sensibilisation, une flexibilité peut être mise en place !

Les amitiés, un problème?

Lors de nos recherches, et lors d’autres rencontres pour des articles, nous avons recueillis des témoignages de personnes avec des diagnostics TSA qui avaient énormément de mal à se faire des amis dans le cadre scolaire ou professionnels. C’est notamment le cas de Léa, 21 ans au moment où nous la rencontrons. Elle est justement là pour nous parler de sa vie d’étudiante à l’université après son diagnostic TSA. D’après elle, à la fac, c’est surtout les interactions sociales qui ont été compliquées à comprendre et non les cours en eux-mêmes.

En master au moment de notre rencontre, elle explique que l’un des points clés a été de ne pas cacher son diagnostic. Lorsqu’elle est en cours – et à peu près à chaque fois qu’elle sort de chez elle -, Léa a un sac « de survie ». Un petit sac remplis de fidgets dont elle se sert pour s’autoréguler tout au long de la journée. Aussi, en arrivant en master dans une classe de 20 personnes, elle s’est dit qu’il serait mieux d’expliquer quels étaient ces objets afin de les sensibiliser un peu aux TSA. Et puis ainsi, Léa s’est rapproché de trois filles de sa classe et elles sont devenues ses amies !

interagir neuroA

Se faire aider dans les interactions

Léa nous explique alors que les trois copines qu’elle s’est faite dans sa classe l’aident à de nombreux niveaux. Mais surtout, elles l’aident à comprendre les interactions sociales qu’on pourrait qualifier de « basiques ». Par exemple, elle nous raconte une fois où elles lui ont appris ce qu’il fallait dire après avoir souhaité « bon anniversaire » à quelqu’un ! En effet, une personne sur le spectre de l’autisme peut avoir du mal à gérer le « small talk ». Et donc, il est tout à fait naturel de ne pas savoir quoi dire après avoir souhaité l’anniversaire d’un collègue !

Très souvent donc, on se rend compte que la clé de toute interaction sociale adaptée, c’est la communication de ses problématiques avec les autres. C’est d’ailleurs ce que nous avons compris en recevant de nombreux témoignages de personnes avec un TSA. En nous aidant des témoignages de Virginie et de Jessica, nous avons appris qu’il existe différentes façons d’apprendre aux personnes non-concernées d’interagir et de comprendre les personnes neuroatypiques.

Les problématiques des codes sociaux

Lorsque nous sommes partis à la recherche de témoignages, les plus grosses problématiques étaient souvent liées à l’application des codes sociaux. Par exemple, pour Jessica, les moments où elle se sent le plus incomprise, c’est lorsqu’elle n’a pas envie de se plier aux mœurs sociales. Elle nous donne l’exemple de devoir faire la bise lorsqu’elle rencontre des gens. Lorsqu’elle ne veut pas, les gens ne vont pas comprendre son geste, et la juger. C’est la même chose pour Virginie 42 ans. Parfois, quand les stimulations sensorielles deviennent trop importantes autour d’elle: personnes qui parlent trop fort, lumière éblouissante, elle doit s’éclipser. Et quand les gens en face d’elle ne sont pas au courant de ce qu’il se passe dans sa tête, ils peuvent prendre ses actions pour de l’impolitesse ou du désintérêt. Après tout: elle vient de quitter la pièce alors que eux, passent du bon temps !

Communiquer ses besoins

Dans un premier temps, comme le rappelle Virginie, il est important de ne pas généraliser, car chaque individu est unique. Pour elle, pour expliquer son mode de fonctionnement à ses proches, il faut dans un premier temps choisir un moment approprié: un moment calme, où chacun est posé, et prêt à écouter. Virginie a d’ailleurs partagé énormément de ressources à ses proches afin qu’ils comprennent ce dont il s’agit. On ne peut pas agir pour quelque chose que l’on ne comprend pas.

En ce qui concerne Jessica, elle n’ose pas encore communiquer sur son trouble avec les personnes qu’elle ne connaît pas. Donc, quand elle ne se sent pas suffisamment en confiance pour expliquer son mode de fonctionnement, c’est à elle de s’adapter. C’est ce qu’on appelle le masking. Et lorsque l’on se sur adapte trop longtemps, on peut très rapidement avoir nos batteries à plat.

interactions TSA

Alors, comment interagir avec une personne sur le spectre de l’autisme ?

On entre enfin dans le vif du sujet, alors attrapez vos stylos, et prenez des notes !

Avoir un discours clair

Lorsque l’on s’adresse à une personne neuroatypique, il est primordial d’être clair dans ce que l’on dit et dans ses intentions. En effet, pour beaucoup d’entre elles, le second degré ou les sous-entendus peuvent ne pas être perceptibles. C’est d’ailleurs le cas de Virginie. Pour elle, il est impossible de déceler du second degré.

Pareil pour les questions. Il faut poser des questions précises et non pas des questions qui pourraient porter à confusion. En effet, si la question est vague, la personne face à vous, peut ne pas l’avoir comprise.

Bientraitance contre Bienveillance

L’un des points clés soulevé par Jessica concernant les interactions avec les personnes neuroatypiques, c’est la bientraitance. Qu’elle vient mettre en opposition à la bienveillance. Selon le site sante.gouv, la bientraitance, c’est tout ce qui favorise l’épanouissement d’une personne en s’adaptant à ses besoins. Selon elle donc, il faut que, pour interagir avec des personnes neuroatypiques, les personnes dites neurotypiques soient ouvertes d’esprit. Elle prend son exemple: lorsqu’elle refuse de faire la bise, bien que les gens lui disent comprendre, elle sait qu’ils le prennent personnellement.

Alors elle explique: lorsque l’on côtoie une personne neuroatypique, il ne faut pas penser chacune de ses actions comme si elles étaient dirigées contre nous. Virginie souligne d’ailleurs l’importance de se mettre à la place de l’autre. Essayer de comprendre le pourquoi du comment, quel évènement a pu déclencher cela et dans la situation inverse, qu’est-ce que j’aurais fait moi.

En conclusion, sensibilisons !

Et bien évidemment, la clé c’est la sensibilisation. Pour savoir comment interagir avec des personnes avec des besoins sensoriels spécifiques, il est primordial de savoir de quoi on parle, de quoi il s’agit. Et on ne peut pas l’inventer ! C’est pourquoi chez Hop’Toys nous avons à cœur de mettre en avant différents supports de sensibilisation pour aider à comprendre les différents besoins spécifiques, mais aussi l’hypersensibilité ou l’hyposensibilité.

En comprenant à notre échelle ces différents besoins, on pourra petit à petit, apprendre à inclure et à interagir au quotidien avec des personnes neuroatypiques ! Et puis, sans parler de neuroatypies, de nombreuses personnes ont du mal à saisir le second degré par exemple. Ainsi, dans une société où tout le monde est sensibilisé à ces enjeux, on peut éviter de nombreux malentendus !

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