Les troubles sensoriels ont été abordés pour la première fois par Jean Ayres, ergothérapeute et psychologue spécialiste du développement américain, vers 1960.  Aujourd’hui, la théorie a progressé et s’est étoffée.  Ainsi, on ne parle plus de troubles d’intégration sensorielle mais de désordres du processus sensoriel.  Nous vous proposons ici une synthèse d’une excellente présentation que nous avons trouvé sur internet et dont vous trouverez le lien de téléchargement en fin d’article.

L’importance des sens pour le développement de l’enfant

C’est par nos sens que nous percevons le monde ! Cela est encore plus vrai pour les bébés et jeunes enfants.  Ainsi, on sait que l’enfant de 0 à 18 mois apprend majoritairement des stimulations reçues.  Les enfants doivent apprendre à organiser,  moduler et prioriser cette information sensorielle reçue de manière à développer des comportements appropriés et adaptés aux différentes situations.

Connaissez-vous tous les sens ?

Nous connaissons tous les principaux : la vue, l’odorat, le toucher, l’audition, le goût.  Mais connaissez-vous la proprioception ?  Ou encore le sens vestibulaire ?  Ce dernier est d’ailleurs l’un des premiers systèmes sensoriels à se développer in utero !  Les désordres du processus sensoriel peuvent toucher l’intégralité des sens, mais avec des particularités pour chacune des personnes touchées.

Ne confondez pas perception et réception !

La différence entre les deux termes est importante.  La réception sensorielle est le processus selon lequel un ou plusieurs de nos organes récepteurs (par exemple, les yeux pour la vue) est activé/stimulé par un événement (ex : une image, un son…).  Les enfants déficients visuels ont donc un trouble touchant la réception sensorielle.

L’information sensorielle passe ensuite par le système nerveux avant d’être envoyée au cerveau.  Celui-ci va alors traiter cette information afin d’engendrer une réponse adéquate (ex : c’est trop chaud, j’enlève ma main…).  C’est la perception sensorielle.

Un désordre du processus sensoriel implique que les informations sensorielles reçues ne sont pas organisées en réponses appropriées, ce qui entraîne des problèmes dans la vie quotidienne.  Il y a un problème de perception sensorielle.

Il existe 3 types de désordres du processus sensoriel :

  • Les troubles moteurs ayant une origine sensorielle (problèmes de stabilisation/équilibre, troubles praxiques…).
  • Les troubles de discrimination sensorielle (difficultés à percevoir les similitudes et les différences entre les sensations).
  • Les troubles de la modulation sensorielle.

 Le processus de traitement sensoriel

Tous les jours, à chaque moment, nous traitons donc de l’information sensorielle.  La plupart des personnes savent parfaitement moduler ce traitement selon les circonstances,  ou ce qu’elles veulent faire (par exemple, se focaliser sur un endroit lorsqu’on prend une photo).  La majorité des individus sait très bien gérer plusieurs stimuli sensoriels à la fois.  Mais il arrive quelquefois que cette capacité soit malmenée ou amenuisée  (par exemple, un individu peut être irritable ou moins attentif en fin de journée).

Un enfant ayant des troubles de traitement sensoriel n’aura pas de gestion fine des informations sensorielles.  Il aura du mal à filtrer l’information ou à ajuster son comportement de manière adéquate.  Ce trouble est lié au système nerveux autonome.  Ce n’est pas un trouble cognitif.

Il existe une grande variété de  « profils ».  On parle de personne hyper-réactive ou hyper-sensible lorsqu’il existe des défenses et des aversions sensorielles.  On distingue ensuite des profils hypo-réactif/hypo-sensible qui implique une certaine dormance sensorielle, de la passivité et de la maladresse.  Il existe aussi des personnes qui seront en recherche constante de stimulations.  Ces profils sont ensuite à juxtaposer avec les différents sens.  On parlera alors d’hypo-sensible oral, par exemple.

En réponse aux troubles, l’autorégulation

L’autorégulation est un moyen de s’auto-équilibrer.  Les moyens employés peuvent être conscients ou/et inconscients.  Certains peuvent être acceptables socialement, « fonctionnels » et d’autres moins…

Exemples de comportement d’auto-régulation : mâchouiller, mordre, se balancer, tourner, courir, se frapper la tête…

Et au quotidien, on fait quoi ?

Voici une liste de suggestions pour accompagner au jour le jour un individu ayant un désordre du processus sensoriel.  Elles ne s’appliqueront pas toutes à votre enfant car selon son profil et les sens touchés, les préconisations seront différentes.

  • Pour un enfant hypersensible auditif, mettre des caches oreilles ou un casque anti-bruit comme ci-dessous notamment dans des lieux très bruyants.

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  • Une hypo ou hyper sensibilité orale ?  Utilisez des outils adaptés pour simuler les habiletés oro-motrices (succion, mastication, déglutition) avec du matériel adéquat. Ci-dessous : la brosse à doigts 

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  • Un enfant hypo sensible tactile ?  Essayez les stimulations tactiles profondes (brossage, bac d’exploration), la vibration et les pressions fermes, les produits lestés (sous supervision d’un adulte).

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Vous souhaitez en savoir plus sur les désordres du processus sensoriel ?  Téléchargez la présentation de A. Gosselin, ergothérapeute, et G. Pomerleau, pédiatre du développement en cliquant ici.

Véronique est la cofondatrice de Hop'Toys et directrice commerciale. Elle rédige principalement des articles et dossiers de fond, des conseils.

2 Commentaires

  • sol5 dit :

    Est-ce que les enfants / personnes non autistes peuvent aussi avoir des troubles des processus sensoriels ?

  • Elsa dit :

    Oui ! Un enfant qui ne présente pas des troubles autistiques, peut avoir des troubles sensoriels.

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