L’arrivée d’un deuxième enfant est une étape considérable dans la vie familiale. Il est donc nécessaire de prévoir la venue de ce nouvel enfant et de préparer l’aîné.e à son futur rôle de grand frère ou de grande soeur. Parce que la naissance du second est parfois bouleversante pour tout le monde, Hop’Toys vous partage quelques conseils pour préparer votre enfant à cet évènement. 

De l’enfant unique à l’aîné.e d’une fratrie

Le basculement du statut d’enfant unique à celui de grand frère ou de grande soeur n’est pas anodin. C’est une transition qui n’est pas simple et qui peut-être particulièrement complexe et douloureuse. Seul avec eux et centre de toutes leurs attentions, l’enfant unique partage un lien exclusif avec ses parents. La naissance d’un nouvel enfant altèrera nécessairement ce sentiment d’exclusivité et de privilège, et peut heurter son affectivité ; c’est pour cela qu’il faut préparer l’enfant aux changements et aux nouveautés qu’implique l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur.

Annoncer la nouvelle

Partager la nouvelle avec son premier enfant est parfois délicat. Comment lui dire ? À quel moment ? Bien évidemment, la décision de l’instant T vous revient entièrement, mais il y a tout de même des choses à éviter. Par exemple, il est impératif de ne pas cacher l’évènement trop longtemps : si l’enfant comprend qu’on lui camoufle quelque chose ou s’il l’apprend par pur hasard et/ou de la bouche de quelqu’un d’autre, il risque de se sentir exclu. Par ailleurs, lui annoncer la nouvelle trop tôt est également à éviter ; neuf mois, c’est long, et plus encore pour un enfant dont la notion du temps est encore fragile.

En vérité, il n’y a pas de date idéale quant à l’annonce. C’est vous qui sentirez le moment propice, car vous connaissez votre loulou mieux que quiconque et saurez juger du « bon moment ». Faites-vous confiance, et annoncez-lui lorsque vous le pensez prêt.

Impliquez-le dans les changements à venir

Évitez autant que possible de laisser votre enfant simple spectateur de ce qu’il se passe autour de lui ; encore une fois, le laisser seul dans son coin à observer ses parents préparer la naissance d’un autre bébé risque juste de le faire se sentir de trop. L’aîné.e a besoin d’être un minimum impliqué dans les préparatifs pour ne pas subir les transformations qui s’opèrent dans la famille. Parlez-lui, expliquez-lui ce que vous faites, ce que vous préparez, et les choses vont se dérouler. Laissez-le vous poser des questions, dialoguez autant que possible.

Incluez-le autant que possible dans les démarches, demandez son avis sur la couleur des murs de la chambre ou sur les vêtements du futur bébé, permettez-lui de se sentir concerné. Attention, cependant, à ne pas lui laisser des choix qui ne sont pas de sa responsabilité : oui, il peut donner son avis sur vos idées de prénoms mais non, il ne doit pas avoir le dernier mot ; oui, il peut observer le résultat de l’échographie mais il n’est pas nécessaire de l’inviter aux examens médicaux.

>> À lire : Des activités inclusives pour les fratries extraordinaires ! 

Créer des interactions entre l’aîné.e et le bébé

Dans un premier temps, il est important de rappeler à l’enfant que, lui aussi, a été un bébé. C’est le moment de sortir les albums photographiques et de lui dévoiler des images de lui petit. Vous pouvez lui raconter des anecdotes sur votre première grossesse, sa naissance, vos souvenirs. Faites-lui comprendre que le bébé à venir est comme lui, aidez-le à trouver sa place en tant que grand frère ou une grande soeur.

Si l’enfant en a envie, proposez-lui d’interagir avec le bébé. Par exemple, proposez-lui de parler à votre ventre, de le toucher, de l’écouter… Éveillez son intérêt en lui expliquant comment le bébé vit à l’intérieur de vous, partagez-lui les premiers coups de pied, donnez-lui envie d’en savoir plus. Cependant, si l’enfant ne désire pas avoir ces interactions, acceptez-le et ne le forcez pas.

Restez patients et compréhensifs

Il se peut que votre enfant n’ait pas envie d’en savoir plus, ne pose pas de questions et reste indifférent. Il se peut également qu’il soit jaloux, qu’il vous en veuille, qu’il soit en colère. C’est une possibilité, et elle n’est pas grave et anodine. Comme expliqué précédemment, l’enfant unique qui devient l’aîné.e d’une fratrie vit de nombreux changements – et ces changements peuvent lui faire peur. Ne lui en voulez pas, respectez ses craintes, ses doutes et sa colère. Invitez-le à s’exprimer sur le sujet, écoutez-le et rassurez-le. Et, surtout, ne le forcez pas à faire des choses qu’il n’a pas envie de faire pour le bébé. Laissez-lui le temps.

La psychothérapeute Nicole Prieur a prononcé cette phrase lourde de sens qu’il vous faut absolument garder en tête tout au long de cette aventure :

Le sentiment fraternel fait de complicité et de solidarité tel que tous les parents le rêvent n’est pas donné d’emblée, il se construit.

Préparer et annoncer l’arrivée d’un bébé porteur de handicap

L’annonce de l’arrivée d’un nouveau-né est d’une difficulté certaine. L’annonce de l’arrivée d’un bébé porteur de handicap est une seconde difficulté : après avoir expliquer à son premier enfant qu’il va avoir un petit frère ou une petite soeur, il faut lui expliquer que ce dernier ou cette dernière va certainement avoir des besoins spécifiques. C’est une situation qui peut s’avérer difficile, et c’est pourquoi Hop’Toys tient à vous partager quelques conseils.

Se faire confiance et maintenir le dialogue

Il est absolument nécessaire d’oser l’honnêteté et la transparence et d’en informer l’aîné.e. Inutile de cacher le handicap de son petit frère ou de sa petite soeur, cela ne l’aidera pas. Au contraire, pour son épanouissement personnel et la sécurité de tout le monde, l’enfant doit être mis au courant du handicap dont est porteur son futur petit frère ou sa future petite soeur.

Selon l’âge de votre enfant, adaptez votre langage et favorisez des mots simples sans entrer dans les détails. Inutile de détailler chacun des aspects du handicap, restez clair et efficace dans vos explications. Prenez le temps de nommer le handicap et de répondre à toutes les questions de votre bout de chou. S’il en a besoin, laissez-le s’exprimer et vous faire part de ses ressentis.

Lui faire confiance

Une fois que votre enfant est parfaitement mis au courant, offrez-lui votre confiance. Dans les premiers temps, cela pourra être difficile, mais ne lui en voulez pas. Comme pour être parent, être frère ou soeur d’un enfant porteur de handicap, ce n’est pas inné ; ça s’apprend avec le temps et l’expérience.

>> À lire : La fratrie et le handicap

Sensibilisez-le

Renseignez votre enfant autant que possible sur la différence. Partagez-lui des livres ou des dessins-animés qui évoquent le sujet, offrez-lui des jouets qui sensibilisent. Prenez du temps pour échanger avec lui.

Annoncer l’arrivée d’un bébé à son enfant porteur de handicap

Pour un enfant porteur de handicap, la fratrie peut être un repère essentiel. C’est une possibilité pour lui de s’épanouir avec d’autres proches que ses parents, de trouver une autre forme de réconfort, de créer d’autres liens, et d’avoir de nouveaux partenaires de jeu et de vie. Cependant, selon son handicap, l’enfant peut avoir du mal à appréhender la nouvelle ou ne pas pouvoir accéder à certaines informations essentielles de l’évènement. Hop’Toys vous partage donc quelques outils et conseils pour permettre à votre loulou porteur de handicap de pouvoir profiter autant que possible de la joie de cette nouvelle.

Expliquez-lui clairement la situation, rassurez-le

Prenez le temps de décrire la situation à l’enfant et de répondre à ses interrogations. Peut-être qu’il ne se sent pas en mesure d’être grand frère, peut-être qu’elle a peur de ne pas être la grande soeur idéale… Dîtes-lui, sincèrement, à quel point vous croyez en lui ou en elle. Peut-être, surtout, que l’enfant a peur que vous le délaissiez dans cette aventure et qu’il se retrouve seul avec son handicap. Consolez-le, réconfortez-le, montrez-lui en quoi ces craintes sont infondées, et rappelez que vous serez toujours présent.e pour lui.

Décrivez-lui les changements qui s’opéreront à la venue du bébé

Si un enfant est porteur de troubles intellectuels et/ou sensoriels, il pourrait se retrouver brusquer par les pleurs d’un bébé ou les réveils nocturnes. Il est donc nécessaire de prendre le temps de détailler ces changements, quitte à les répéter plusieurs fois, à utiliser des pictogrammes ou à faire appel à des scénarios sociaux. Il est important que l’enfant sache à quoi s’attendre et soit prévenu de ce qui va arriver.

>> À lire : Arrêtons de comparer nos enfants ! 

Permettez-lui de prendre contact avec son petit frère ou sa petite soeur avant l’arrivée de celui ou celle-ci

Si les interactions sont difficiles, faites au plus simple et au plus concret. Par exemple, vous pouvez présenter les habits du futur nouveau-né et caresser la peau de l’enfant avec. Parlez-lui doucement, dites-lui qu’un bébé viendra bientôt et portera ses vêtements. N’hésitez pas à lui faire toucher les peluches et jouets de l’enfant, à défaut de pouvoir le mettre immédiatement en contact avec le bébé.

Par ailleurs, n’hésitez pas à vous renseigner autour de vous quant aux possibilités technologiques. Depuis quelques années, il est possible d’effectuer une impression 3D de son échographie. Ainsi, vous pouvez aller à la rencontre tactile de l’enfant à venir… Pourquoi ne pas investir pour une impression 3D si votre aîné.e souffre de troubles ou handicaps visuels ? En effet, le contact de l’échographie 3D lui permettrait de découvrir son petit frère ou sa petite soeur par le biais du toucher.

Huggies Presents : Meeting Murilo

Et vous, comment avez-vous annoncer l’arrivée du second à votre aîné.e ? Quels conseils donneriez-vous ? N’hésitez pas à nous partager votre expérience en commentaire !

Sources :
Elisabeth Ansen-Zeder. Altérité traumatique, Adaptation, Résilience : Etre frère ou soeur d’une personne en situation de handicap mental. Psychologie. Université de Franche-Comté, 2010.
Judicaëlle Brioir, La fratrie confrontée au handicap, Enfant Différent, 26 juin 2014
Marjolaine Dihl, Handicap : donner la parole à la fratrie, Lien Social, 15 mai 2008
Emmanuelle Dal’Secco, Aveugle, elle touche le visage de son futur bébé en 3D, Handicap.fr, 30 juillet 2015
Association Sébastien Joachim Kick Blindness (SJKB)

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