Le 10 avril c’est la Journée internationale des frères et sœurs !  Très peu étudiée et analysée, la fratrie n’en reste pas moins un sujet important, qui a un impact sur le développement de l’enfant. Le rôle de celle-ci est multiple. Elle va tout d’abord permettre à l’enfant de partager et de tisser des liens dès son plus jeune âge, de ressentir des sentiments allant de la rivalité à la solidarité, ce qui va au fil du temps participer à la construction de l’identité de l’enfant. Mais qu’en est-il lorsqu’un des enfants de la fratrie est porteur de handicap ? Comment les frères et sœurs vivent cela ? C’est ce que nous allons essayer de voir dans cet article.

La valse des sentiments

Lorsque dans une famille il y a une fratrie avec un enfant porteur de handicap, de nombreux sentiments contradictoires vont émerger. Le frère ou la sœur non-porteur de handicap peut ressentir divers sentiments face au handicap et à des moments différents. Les sentiments ressentis peuvent aller de la jalousie du fait que les parents peuvent être plus « centrés » sur l’enfant porteur de handicap, de la honte face au handicap, de l’injustice, de la culpabilité ou encore un surinvestissement qui n’est pas de leur âge. Chaque histoire est différente. Certains enfants vont développer ce qu’on appelle le symptôme de l’enfant sage. C’est l’enfant qui veut éviter des « problèmes » supplémentaires à ses parents. D’autres auront de la haine et de la jalousie envers leur frère ou sœur porteur de handicap. D’autres encore surprotégeront se sentant investis d’une mission :  » aider leurs parents en cherchant le meilleur pour leur frère ou sa sœur ».

Dans tous les cas, l’enfant doit apprendre à vivre avec le handicap et les sentiments que cela peut émerger en lui. Et comme dans toute fratrie cela va construire son identité et les sentiments évolueront en cohérence avec sa construction identitaire. Il est possible qu’au départ l’enfant ressente de la jalousie, qui va se transformer en surprotection ou encore en fierté. Ou alors que l’enfant ne ressente jamais de sentiments « négatifs » envers son frère ou sa sœur. Comme nous le disons plus haut chaque histoire et chaque vécu sont différents !

Il est important que les parents parlent avec les frères et sœurs non-porteurs de handicap sur ce qu’ils peuvent ressentir et leur expliquer pourquoi ils agissent comme cela et aussi qu’il a le droit de ressentir ces choses là. Dans certains cas, cela fait également du bien d’en parler à une personne extérieure comme un psychologue. Le dialogue est important également afin que chaque enfant de la fratrie puisse trouver sa place dans la famille.

Une fratrie joue ensemble

>> À lire :  Il est jaloux de son frère ou sa sœur : que faire ? 

La richesse d’une fratrie qui a un membre porteur de handicap

Grandir au sein d’une famille qui a un membre porteur de handicap est une véritable richesse pour les frères et sœurs. Cela va leur permettre de comprendre la différence et de l’accepter. Pour eux, leur frère ou leur sœur porteur de handicap est avant tout un membre de leur famille. La fratrie a beaucoup à apprendre de leur frère et sœur porteur de handicap. Il leur offre un autre regard du handicap et de la différence en elle même.  Selon leur histoire, de belles qualités peuvent émerger comme une grande ouverture d’esprit, de la compréhension, de l’empathie, de la tolérance… Enfin, comme dit plus haut, le handicap va également nourrir et construire l’identité des frères et des sœurs en leur apportant toujours selon leur vécu plus de maturité et plus de sens des responsabilités.

>> Découvrez l’article : Trisomie 21 : les fratries à l’honneur

Et à l’âge adulte ?

À l’âge adulte, la question du devoir familial va se poser. C’est ce que traite notamment le film marche ou crève réalisé par Margaux Bonhomme. Devenir aidant à la place de ses parents. Ne pas vouloir que son frère ou sa sœur soit placé dans un foyer. Assumer la responsabilité de son frère ou sa sœur… Toutes ces questions vont se poser dans la tête des frères et sœurs non-porteurs de handicap. Parfois, les choix de vie se font en fonction du frère ou de la sœur porteur de handicap. La personne ne voulant pas s’éloigner pour être présent lors de fêtes familiales par exemple. Le choix du conjoint également va se poser : l’acceptation par le conjoint du handicap mais également des responsabilités que cela entraîne. Tout au long de leur vie, les frères et sœurs d’enfants porteurs de handicap devront apprendre à vivre avec et à faire leurs choix de vie en fonction de celui-ci.

Aidant et personne en fauteuil regardent dans la même direction

Vous trouverez de nombreux témoignages de frères et sœurs sur internet. Vous pouvez, vous aussi nous laisser votre témoignage en commentaire ou sur nos réseaux sociaux ! 

Sources :

https://www.lien-social.com/Handicap-donner-la-parole-a-la-fratrie

http://www.ufapec.be/files/files/analyses/2013/2513-fratrie-et-handicap.pdf

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