La gestion de la batterie émotionnelle et sensorielle est cruciale pour les personnes neuro-atypiques. Il s’agit de comprendre ses propres besoins émotionnels et sensoriels, ainsi que d’apprendre à les gérer. Dans cet article et à travers notre infographie, nous vous expliquons en quoi consiste les « batteries » émotionnelles ou sensorielles, et nous vous donnons quelques conseils pour les surveiller et les recharger. Téléchargez gratuitement notre infographie « Gères tes batteries pour préserver ton bien-être » ! en fin d’article.

Neuro-A : gérer sa batterie émotionnelle et sensorielle 

La gestion de la batterie émotionnelle et sensorielle joue un rôle essentiel dans le bien-être des personnes  avec un Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) ou qui sont neuroatypiques. Avant d’explorer des astuces pour prendre soin de soi sur ce plan, il est important de commencer par se connaître. La connaissance de soi consiste à comprendre nos :

  • Particularités,
  • Limites,
  • Préférences sensorielles
  • Et les choses qui peuvent nous affecter émotionnellement.

C’est un chemin vers l’acceptation de notre propre neurodiversité et son apprentissage pour en faire une force.

Bien se connaitre : c’est essentiel ! 

Comprendre ses besoins émotionnels, sensoriels et cognitifs est un premier pas vers une vie plus épanouissante en tant que personne neuroatypique. Pour quelqu’un TSA, c’est l’occasion de célébrer ses particularités et ses différences, et d’apprendre à les chérir. En apprenant à connaître ses :

  • Limites,
  • Préférences sensorielles,
  • Déclencheurs émotionnels
  • Et sa manière unique de traiter l’information, un Neuro-A peut personnaliser son environnement et ses interactions pour maximiser son bien-être.

De plus, cette connaissance de soi permet de mieux partager ses besoins avec les autres et de bâtir un cercle de soutien adapté. Elle renforce l’indépendance, la confiance en soi et l’estime de soi. Des atouts précieux pour relever les défis et s’épanouir pleinement en tant que personne neuro-atypique.

En fin de compte, la découverte de soi devient un outil précieux pour naviguer dans un monde qui n’appréhende pas toujours la neurodiversité, mais qui peut évoluer vers plus d’inclusion grâce à l’éducation et à l’acceptation de la diversité neurologique.

Lors de notre participation aux Rencontres Internationales de l’Autisme à Toulouse, nous avons rencontré un jeune adulte TSA, Guillaume, qui nous a expliqué comment il visualise son bien-être émotionnel. Par exemple, après une journée entière au salon, il a témoigné qu’il se sentait « dans le rouge », c’est à dire, quasiment à plat au niveau de sa batterie émotionnelle. Il sentait la crise arriver et avait besoin d’un moment de plaisir, comme aller manger un fast-food, tels un renforçateur. Il arrive à expliquer et à visualiser l’état de sa batterie émotionnelle car il a appris au fur et à mesure à se connaître.

Aude Habert, chargée de communication et d’évènementiel.

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C’est quoi la batterie émotionnelle et sensorielle ? 

Avant de plonger dans les stratégies de gestion de cette batterie, il est important de comprendre ce que signifie votre « batterie émotionnelle ».

Imaginez qu’elle est votre réservoir émotionnel :

  • les interactions sociales,
  • les activités,
  • le stress
  • et les stimulations sensorielles sont autant de facteurs qui peuvent drainer votre batterie émotionnelle.

Quand elle est vide, vous vous sentez épuisé, anxieux, ou irrité. 

La batterie émotionnelle et la batterie sensorielle sont des concepts qui aident à décrire le niveau d’énergie et de tolérance d’une personne en ce qui concerne les émotions et les stimulations sensorielles. Voici la différence entre les deux : 

  • La batterie émotionnelle fait référence à la capacité d’une personne à gérer et à tolérer les émotions. Elle indique à quel point une personne se sent émotionnellement équilibrée ou épuisée. Lorsque la batterie émotionnelle est faible, cela peut signifier que la personne se sent stressée, anxieuse, ou émotionnellement épuisée. Recharger sa batterie émotionnelle implique souvent de prendre du temps pour se détendre, se recentrer, et gérer ses émotions.

  • La batterie sensorielle se réfère à la capacité d’une personne à gérer et à tolérer les stimulations sensorielles de son environnement. Cela inclut la sensibilité aux lumières vives, aux bruits forts, aux textures, aux odeurs, et à d’autres expériences sensorielles. Lorsque la batterie sensorielle est faible, cela peut signifier que la personne se sent submergée par ces stimulations et peut éprouver de l’irritabilité, de l’anxiété, voire de la douleur physique. Recharger sa batterie sensorielle implique souvent de réduire ou d’adapter ces stimulations sensorielles pour retrouver un équilibre. 

Comment surveiller et recharger votre batterie ? 

  1. Pratiquer l’auto observation : Prenez l’habitude de vous observer régulièrement. Comment vous sentez-vous ? Êtes-vous tendu, anxieux, ou au contraire, ressentez-vous de l’énergie ? Gardez un journal de vos émotions et de ce qui les a déclenchées.
  2. Reconnaître vos limites : Apprenez à reconnaître vos limites émotionnelles et sensorielles. Il est peut-être temps de faire une pause.
  3. Ecouter les signaux du corps : Votre corps peut vous donner des signaux d’une batterie émotionnelle faible. Des tensions musculaires, des maux de tête ou des troubles du sommeil. Découvrir les Cartons Respiiire !
  4. Communiquer : Parlez ouvertement de vos besoins émotionnels à vos proches, amis, ou éducateurs. La communication est la clé pour obtenir du soutien.
  5. Gérer ses états émotifs et émotionnels :  Apprenez à gérer vos émotions. Les techniques de respiration profonde, la méditation, et la pleine conscience peuvent vous aider à vous recentrer. Découvrir Roue des Émotions.
  6. Trouver les activités qui font du bien : Identifiez des activités qui vous apaisent, comme la lecture, la musique, l’art, ou une promenade en nature. Pratiquez-les régulièrement pour recharger votre batterie émotionnelle. Découvrir notre sélection Apaisement au quotidien : sommeil, méditation, pleine conscience.
  7. Créer un cocon sensoriel chez vous : Créez un environnement sensoriel qui vous convient. Si vous êtes sensible à la lumière, au bruit, ou à d’autres stimulations, ajustez votre espace pour qu’il soit plus confortable. Explorer notre sélection Ilots de calme à la maison.
  8. S’entourer de bienveillance : Entourez-vous de personnes qui comprennent et respectent vos besoins émotionnels et sensoriels. Vous méritez un environnement bienveillant.
  9. Développer l’acceptation de soi : Pratiquez l’acceptation de vous-même. Vous êtes unique, et c’est votre différence qui fait de vous une personne extraordinaire. Pour comprendre et découvrir vos besoin, découvrez les Cartons J’explore mes besoins.

Attention à l’hyper-adaptation ! 

Lorsque les personnes TSA ou neuroatypiques trouvent dans des environnements qui ne tiennent pas compte de leurs besoins spécifiques, elles peuvent parfois développer une tendance à l’hyper-adaptation. Cela signifie qu’elles vont trop loin pour s’ajuster aux attentes sociales et environnementales, parfois au détriment de leur bien-être. L’hyper-adaptation peut être épuisante, entraînant un épuisement émotionnel et une perte de leur propre identité.  

Le danger est ici de vivre un burn-out autistique, également connu sous le nom de surcharge sensorielle ou émotionnelle. Le burn-out autistique est une réalité fréquente qui peut affecter les personnes neuro-atypiques.  

Les personnes en situation de burn-out autistique peuvent également présenter des difficultés de communication, une baisse de l’estime de soi, et une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes. Il est essentiel de reconnaître les signes de surcharge sensorielle et émotionnelle et de prendre des mesures pour prévenir le burn-out autistique en surveillant régulièrement sa batterie émotionnelle et sensorielle, en adaptant l’environnement, et en cherchant un soutien approprié. 

En conséquence, l’effort d’adaptation doit être équilibré, mesuré selon les besoins propres à chaque personne. Et ce sont les environnements, les écoles et les entreprises entre autres, mais pas seulement ; qui doivent s’efforcer d’accommoder les besoins des personnes neuro-atypiques pour éviter cette sur-adaptation. Comment ? En comprenant leurs besoins et en favorisant des environnements inclusifs, nous pouvons aider les Neuro-A à s’épanouir sans sacrifier leur authenticité. 

 Le fait d’être neuro-extraordinaire, je le vis normalement. Je suis bien avec moi-même et mes proches. Ils connaissent mes besoins et sont à mon écoute. Ils savent aussi m’accompagner aussi lorsque je suis au bord du burn-out autistique.


Lali Dugelay, créatrice du site Aspie At Work. Découvrir son interview pour Hop’Toys >> Vivre l’autisme avec Lali Dugelay

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Environnements bienveillants : notre responsabilité à tous ! 

Travailler sur l’adaptation de l’environnement est crucial pour plusieurs raisons, notamment pour les personnes neuro-atypiques (Neuro-A) : 

  1. Réduction de la surstimulation : Les personnes neuroatypiques peuvent être sensibles aux stimuli sensoriels, sociaux ou émotionnels. Un environnement surstimulant peut rapidement les submerger, provoquant de l’anxiété, du stress et de la fatigue. Créer un espace plus favorable à leur bien-être.
  2. Favoriser l’inclusion : L’adaptation de l’environnement favorise l’inclusion en permettant aux Neuro-A de participer pleinement à la société, à l’éducation, au travail et aux activités sociales. 
  3. Amélioration de la qualité de vie : Un environnement adapté améliore la qualité de vie des personnes neuro-atypiques. Cela réduit les conflits, le stress, l’anxiété et favorise des relations plus harmonieuses avec les autres.
  4. Promotion de l’autonomie : En fournissant aux Neuro-A un environnement adapté à leurs besoins, on encourage leur autonomie. Ils apprennent à gérer leurs propres défis sensoriels et sociaux, ce qui est essentiel pour leur développement.
  5. Prévention de l’épuisement et des crises : Un environnement adapté aide à prévenir l’épuisement et les crises liées à la surstimulation. En évitant les situations de surcharge sensorielle ou sociale, on réduit le risque d’épuisement, de crises de stress ou de shutdowns.
  6. Respect de la neurodiversité : L’adaptation de l’environnement montre le respect de la diversité neurologique. Cela envoie un message puissant que chaque individu, quelle que soit sa neurodiversité, mérite d’être compris, accepté et soutenu.
  7. Facilitation des interactions sociales : Un environnement adapté facilite les interactions sociales des Neuro-A. Ils se sentent plus à l’aise et en confiance, ce qui renforce leurs compétences sociales et leurs relations.
  8. Création d’un monde plus inclusif : En travaillant sur l’adaptation de l’environnement pour les Neuro-A, on contribue à créer un monde plus inclusif pour tous. 

7 conseils pour construire un environnement positif  

  1. Créez des espaces sensoriels pour la régulation, équipés de coussins, lumières tamisées, et casques antibruit.
  2. Respectez les besoins individuels en matière de régulation sensorielle, encouragez l’utilisation d’outils spécifiques.
  3. Communiquez clairement avec des supports visuels, créez des signaux de communication non verbaux pour indiquer le besoin de pause.
  4. Privilégiez la flexibilité dans les activités, en permettant des choix entre solitude et socialisation.
  5. Créez des routines prévisibles pour assurer sécurité et stabilité.
  6. Sensibilisez l’entourage aux besoins sensoriels et sociaux des Neuro-A.
  7. Adaptez les activités sociales pour minimiser la surstimulation en choisissant des lieux et activités appropriés.

Le bien-être des personnes neuro-atypiques repose sur une compréhension profonde de leurs besoins émotionnels et sensoriels. La surveillance attentive de leur « batterie émotionnelle » et de leur « batterie sensorielle » est essentielle pour maintenir un équilibre et prévenir la surstimulation. Il est tout aussi crucial de s’efforcer de mieux se connaître, ainsi que d’adopter des stratégies d’autorégulation et de rechercher un environnement favorable. 

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Agissons ! 

En adaptant l’environnement pour réduire la surstimulation sensorielle et sociale, nous œuvrons tous pour une société plus inclusive.  

En travaillant ensemble pour sensibiliser à la neurodiversité et en adoptant des pratiques inclusives, nous pouvons contribuer à un monde où chaque individu, quels que soient ses besoins neuro-atypiques, est reconnu, accepté et soutenu.  

C’est en embrassant la diversité neurologique que nous construisons une société plus compréhensive, inclusive et bienveillante pour tous. 

Apprenez comment gérer votre batterie émotionnelle avec notre infographie détaillée, conçue pour vous aider à naviguer dans les hauts et les bas de la vie.

Infographie : Gère tes batteries pour préserver ton bien-être


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1 Commentaire

  • Anne dit :

    juste un grand merci pour cet article, qui aborde tellement de points, dans la bienveillance et sans mettre de pression, chacun son rythme

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