Le consentement lié à l’intimité est une notion qui semble parfois compliquée à aborder. Elle est pourtant indispensable ! L’éducation à la vie affective et sexuelle fait partie des droits des enfants. On peut notamment la retrouver dans la Convention internationale des droits de l’enfant.

Pour aider les parents à aborder le sujet sereinement, nous vous proposons dans cet article des clés et outils pour aborder la notion de consentement lié à l’intimité.

 

Le consentement est une notion globale qui ne concerne pas uniquement la sexualité mais les rapports humains en général, et qui peut être abordée dès le plus jeune âge.

Extrait du livret UNICEF

À chaque âge et sensibilité, les mots concrets pour en parler

Pour parler du consentement aux enfants, il faut s’adapter à eux, en prenant en compte leur âge et leurs capacités cognitives. On peut parler de respect de l’autre, de bisous et câlins aux plus jeunes et c’est avec les plus âgés que l’on parlera de relations sexuelles.

Le conseil : Informez et utilisez des situations réelles et des exemples !

Pour les enfants dès 6 ans, voici une vidéo de Blue Seat Studios traduite en français par Maelle Challan-Belval.

Mon corps m’appartient. Un point c’est tout !

Nous avons choisi l’idée de la bulle. Cette bulle représente l’intimité, la zone dans laquelle l’enfant, mais aussi l’adolescent·e ou l’adulte, a le contrôle absolu. Il ou elle choisit ce qui s’y passe, rentre dans cette bulle ou non.

Le conseil : Pensez à sensibiliser à la notion d’intimité aussi sur Internet. Ce n’est pas parce qu’on a l’impression d’être dans sa bulle derrière un écran qu’on doit oublier de protéger son intimité dans le monde « virtuel ».

Le consentement concerne tout le monde

Il concerne chaque enfant, chaque personne. Penser que le consentement c’est uniquement du domaine de l’intimité sexuelle, c’est réducteur et contreproductif. Il concerne tous les domaines liés au corps et à l’intégrité de la personne.

Les règles juridiques spécifiques au consentement lié à l’intimité diffèrent selon les âges et évoluent régulièrement. Le Sénat a notamment adopté le jeudi 21 janvier 2021 une proposition de loi afin de poser « un interdit sociétal clair » concernant le consentement sexuel et la protection des mineurs. Vous pouvez vous renseigner et suivre les dernières évolutions sur le journal officiel par exemple.

Le conseil : Dans la discussion, veillez à donner des exemples diversifiés pour ne pas faire peser le consentement que sur les garçons ou que sur les filles ou le réduire à la notion de contact intime. Un câlin, un bisou, une caresse, même une tape sur l’épaule doivent être consentis.

Des personnages divers

Je demande l’autorisation

Demander, poser la question, c’est un prérequis pour obtenir un consentement. Pour reprendre l’idée de la bulle d’intimité, il faut demander la permission avant d’entrer dans la bulle d’une personne. On ne peut pas toucher les autres sans demander et sans obtenir leur autorisation. C’est ça le consentement !

Le conseil : Donnez des exemples de moment où l’enfant pourrait être confronté à cette situation, toujours en fonction de son âge et de ses capacités de compréhension. Et surtout : Respectez le consentement. Si vous bafouez ces règles, comment faire comprendre qu’elles sont absolues ? N’imposez donc pas aux enfants un contact avec vous quiconque. Le consentement, c’est pour TOUT LE MONDE !

Par exemple, on pourrait dire aux plus jeunes : « Si quelqu’un veut te faire un bisou, ou te tenir la main, tu as le droit de ne pas avoir envie. La personne doit avoir ton autorisation, c’est toi qui décides ! Si tu es d’accord pour que la personne te tienne la main, très bien. Si tu n’est pas d’accord, la personne doit te laisser tranquille et ne pas te forcer à tenir sa main. » Et c’est pareil si c’était l’inverse.

Aux plus grand·e·s on prendra l’exemple de son smartphone, ils y « stockent » leur intimité, leurs échanges, photos… « Si je veux regarder ton téléphone, je dois te demander d’abord. Je ne peux pas partir du principe que, parce que tu l’as posé sur la table, c’est que tu es d’accord de partager avec moi ce qu’il y a dedans. « 

Qu’est-ce qu’un oui ?

Si un oui n’est pas clairement énoncé, ce n’est pas un oui ! Il est important que le mot « oui » soit dit clairement et ne laisse pas la place à l’interprétation. Pour les personnes utilisant un mode de communication alternatif ou n’utilisant pas la parole, il est impératif de travailler sur cette notion très tôt.

‘Le consentement doit être ‘énoncé’, c’est à dire manifesté ou exprimé de sorte à ce qu’aucun doute ne soit possible.’ dit Alexia Boucherie dans son ouvrage Troubles dans le consentement. 

Dire oui, si et seulement si on le souhaite

Dire oui n’est pas une obligation, ça ne rend pas plus populaire ou plus cool.
On dit « oui » seulement si on le veut ! Il faut oser dire « non » sans craindre de heurter l’autre. Il n’est pas nécessaire de se justifier, on n’est pas obligé d’expliquer pourquoi on ne veut pas, mais si on a envie, si on est à l’aise et que la personne en face est ouverte à la discussion, on peut expliquer pourquoi on n’est pas d’accord, pourquoi on a pas envie. Mais ce n’est pas une obligation ! Un non suffit !
Et il sera important que l’adulte qui demande un câlin ou un bisou sur la joue ne se vexe pas en casz de non ou ne fasse pas peser le poids de la culpabilité sur l’enfant !

Faire pression pour obtenir un oui, c’est non !

Un « oui » ne se négocie pas ! Il se donne de manière libre et éclairée. Faire pression, faire du chantage, ou manipuler pour obtenir un consentement, ce n’est pas acceptable.

Le conseil : Mettez l’accent sur l’empathie en demandant à votre enfant de se mettre à la place de l’autre. comment se sentirait-il / elle si quelqu’un lui faisait du chantage pour qu’il/ elle dise oui ?
Céder n’est pas consentir !

Une façon de s’habiller, ce n’est pas un oui

Soyons clair, seul un consentement clair et éclairé est un consentement. Pas une façon de s’habiller, de se tenir, ni une attitude ne doivent être pris comme des invitation à vous passer du consentement. Insistez sur le fait que ce n’est pas parce qu’on s’habille d’une certaine manière que cela veut dire qu’on est d’accord !
C’est peut-être banal, mais la société patriarcale a beaucoup entretenu ce flou et il est important de le dissiper !

Un groupe de personnes

Un oui maintenant, ce n’est pas un oui pour toujours

Le consentement est donné pour un instant précis, une situation donnée et entre les personnes présentes. Il n’est pas valide à un autre moment, dans une autre situation, avec une autre personne… On a le droit de changer d’avis !

Ce consentement est nécessaire à tous les moments de la vie, au début, pendant ou après une relation. Il peut être donné ET retiré à tout moment, même durant un rapport (pour les plus âgés) ou tout autre contact.

Le consentement, ça s’apprend !

Il est important d’apprendre à son enfant la notion de consentement. C’est lui donner des clés pour se protéger, faire ses propres choix, mais aussi pour respecter le choix des autres et recevoir leur “non”.

Le conseil : Le consentement doit toujours être respecté pour que l’enfant apprenne à dire non et gagne en confiance. Par exemple, en tant que parent quand il ne veut pas faire de bisous, vous devez respecter sa décision. (On ne le répètera jamais assez)

Campagne UNICEF  #MonConsentement pour l’éducation à la sexualité

Sur la période 2019/2021 Le Conseil UNICEF des jeunes a mené une campagne sur la thématique de l’éducation à la vie sexuelle et affective, et plus particulièrement l’éducation au consentement, en partenariat avec le Planning Familial.
L’objectif de cette campagne est notamment de rendre effective la disposition de la loi du 4 juillet 2001 qui prévoit que chaque élève doit bénéficier de trois séances d’éducation à la sexualité à l’école, au collège et au lycée par année scolaire et par niveau.

En effet 65 % des 15-19 ans interrogés par UNICEF France déclarent n’avoir eu aucune séance durant l’année scolaire précédente.
Au passage, si le mot sexualité vous effraie encore, commencez pas introduire la notion de sensualité, parfois plus facile à évoquer. 

Voici une excellente vidéo, très drôle et pédagogique que nous vous recommandons : 

Découvrez leur livret en cliquant ici

Quelques contacts utiles 

Numéro vert du Planning Familial : 0 800 08 11 11 – Pour toute question sur les sexualités, la contraception, l’IVG, violences, dépistages IST-sida et orientation romantique et sexuelle. Gratuit et anonyme (du lundi au samedi de 9h à 20h en métropole et Antilles du lundi au vendredi de 9h à 17h aux Antilles).

Numéro « Enfance en danger »: 119 – Numéro vert 24h/24, gratuit, anonyme et invisible dans la liste des appels. www.allo119.gouv.fr 

En avant toutes(s), à destination des jeunes femmes : chat de l’association sur https://commentonsaime.fr – Ouvert du lundi-mardi : 15h-17h, mercredi : 14h-18h, jeudi-vendredi : 15h-21h

Association NousToutes avec d’excellentes ressources donc le violentomètre qu’on vous partage un peu plus bas. 

Pour les femmes en situation de handicap : 01 40 47 06 06 – Tous les lundis de 10 h 00 à 13 h 00 et de 14 h 30 à 17 h 30 et Tous les jeudis de 10 h 00 à 13 h 00, numéro créé par l’association FDFA.

Numéro d’urgence accessible aux personnes sourdes ou malentendantes : 114.

Illustration d'un personnage qui décide du chemin à prendre

> À lire : 30 pistes pour l’autodétermination

Infographie : Le consentement lié à l'intimité


Le consentement lié à l'intimité1 x A3 en pdf

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Et pour aller plus loin, voici un extrait de notre article « Parler sexualité aux adolescent·es« :

Les ressources universelles !

Parce qu’on vous tient, on va ajouter quelques outils que nous estimons essentiels pour une relation saine (qu’elle soit sexuelle et/ ou romantique).
J’ai nommé l’indispensable Violentomètre :
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Le violentomètre est un outil mis à disposition par le centre Hubertine Auclert pour “mesurer” si sa relation amoureuse est basée sur le consentement et ne comporte pas de violence.
Présenté sous forme de règle, le violentomètre rappelle ainsi ce qui relève ou non des violences à travers une gradation colorée : 3 segments pour évaluer si sa relation amoureuse est saine : “Profite”, “Vigilance, dis stop !” et “Protège-toi, demande de l’aide”.

Pour mettre des mots plus précis sur des notions qui ne sont pas toujours partagées par tout le monde, nous vous conseillons l’excellent LEXIQUE du site WikiTrans !

Et pour partager un moment instructif, chouette et drôle, la formidable série Sex Education peut vous aider. Vous et vos ados !

Enfin, Il n’y a pas de question bêtes si ce n’est celles qu’on ne pose pas !
Et si, en tant que parent, vous n’avez pas la réponse, tournez-vous vers l’espace commentaires ou vers des comptes formidables tels que celui de Orgasme_Et_Moi sur Instagram !

Et vous, comment avez-vous parlé de la notion de consentement lié à l’intimité à vos enfants ? Quelle approche, quels supports, quels exemples… Dites-nous en plus en commentaires ! 

Sources
https://my.unicef.fr/contenu/le-conseil-unicef-des-jeunes-se-mobilise-pour-une-education-au-consentement

*(Sondage U-Report France réalisé entre le 5 et le 13 décembre 2019, 2153 répondant·e·s).
Article mis à jour à l’été 2025

Responsable éditorial chez Hop'Toys - Œuvrer pour l'inclusion parce que la société, c'est toi, c'est moi, c'est nous !

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