Depuis 2003, le 27 octobre est la journée européenne de la dépression. Le but de cette journée ? Fournir des informations indispensables pour permettre la compréhension des symptômes de la maladie. La dépression, ce n’est ni un caprice, ni une volonté de se faire remarquer. C’est une maladie chronique qui touche plus de 3 millions de personnes en France. Et les enfants comme les adolescents peuvent, à l’instar des adultes, être concernés. 

Reconnaître la dépression chez l’enfant et l’adolescent

Pendant longtemps, diagnostiquer de jeunes personnes traversant une dépression était particulièrement difficile. En effet, la dépression a longtemps été très mal identifiée chez les enfants et les adolescents.

Jeune fille assise et recroquevillée avec la tête posée sur ses genoux

Voir les signes de la dépression

Les symptômes les plus fréquents de la dépression sont, chez les enfants comme les adultes, une profonde tristesse, un désintérêt accru, une inhibition intellectuelle, mais aussi des troubles du sommeil et/ou des troubles alimentaires. La personne dépressive peut rencontrer des difficultés à s’endormir, refuser de se coucher ou avoir le sommeil perturbé par des cauchemars et/ou des réveils répétés. En ce qui concerne les troubles alimentaires, ces derniers se retranscrivent à travers un manque d’appétit, une anorexie ou des crises de boulimie.

Chez l’enfant, certains symptômes sont néanmoins plus spécifiques. En effet, la dépression peut surtout provoquer des moments d’absence, un retrait social ou un comportement irritable et agité chez l’enfant. D’un extrême à l’autre, il peut se replier sur lui-même ou perdre patience et s’énerver très rapidement. La présence de douleurs répétitives peut aussi être un signe de dépression. Les maux psychiques de l’enfant, souvent, se retranscrivent physiquement.

Chez l’adolescent, c’est une agressivité inhabituelle qui s’exprime le plus souvent à l’apparition de la dépression. L’indifférence, le désintérêt pour l’école, la violence verbale, l’abus d’alcool, de drogue ou de médicaments et tout comportement « nuisible » peut être un signe.

Généralement, des changements de comportements notables apparaissent très vite et sont les signaux les plus alarmants.

Enfant qui tient un poteau dans ses bras. Il a l'air triste.

Comprendre les mots de l’enfant/adolescent dépressif

Certaines expressions verbales peuvent démontrer un profond mal-être chez l’enfant ou l’adolescent. Il est nécessaire de considérer les mots de votre enfant avec attention. Ces phrases peuvent être alarmantes selon leur contexte et leur fréquence – il faut bien évidemment éviter de faire une mauvaise interprétation d’une expression verbale et prendre le temps d’examiner l’état de l’enfant.

  • « Je m’en fous » / « Je n’en ai rien à faire » / « Je n’ai envie de rien » : perte d’intérêt et du plaisir.
  • « Je suis nul » / « Je ne suis bon à rien » : perte de l’estime de soi, dévalorisation.
  • « C’est ma faute » / « Je suis méchant » / « J’ai honte » : sentiment de culpabilité et de honte.
  • « Je n’y arrive pas » : sentiment d’impuissance.
  • « Personne ne m’aime » / « Si je n’étais pas là, ce serait mieux » / « Les autres seraient mieux sans moi » : perte d’amour, sentiment de désespoir, idées de disparition, de mort, de suicide.
  • « Je ne m’en souviens pas, je ne sais pas » / « Je ne comprends rien » : trouble de l’attention, de la mémorisation.

N’hésitez surtout pas à vous renseigner auprès des professeurs et de l’entourage extérieur pour connaître le comportement de votre enfant hors de la maison. Savoir comment l’enfant agit en dehors de la maison est toujours très important.

Jeune femme assise au sol dans la forêt. Elle est entourée de brouillard et ses cheveux sont dans son visage.

Que faire en tant que parent d’un enfant traversant une dépression ?

En tant que parent d’un enfant en dépression, il est souvent difficile de savoir comment aider et comment intervenir. De ce fait, il est très important d’observer votre enfant et de rester à son écoute. Portez-lui une oreille attentive et, si besoin, ouvrez le dialogue. Faites savoir à votre enfant qu’il peut vous parler et que la communication sera toujours possible. Attention cependant à ne pas forcer votre enfant à parler s’il n’en exprime pas le souhait. Il ne faut pas que le dialogue soit une obligation : montrez-vous présent, mais n’obligez pas votre enfant à vous parler.

Par ailleurs, il est important de prendre conscience que l’enfant peut vouloir parler à quelqu’un d’autre que vous. Même si vous êtes ses parents, l’enfant peut désirer se confier à un grand-parent, une tante, un frère, un ami, un professeur… Et il ne faut pas le prendre mal ! Respectez ses choix et ses besoins.

Quoi qu’il en soit, restez prudent dans votre manière d’agir avec l’enfant. Essayez de ne pas vous effondrer en larmes devant lui à l’annonce de ses difficultés. Évitez également de lui transmettre vos peurs et vos doutes. Votre rôle est avant tout de le rassurer, de le soutenir et d’être à son écoute. Si vous vous montrez malheureux, l’enfant peut penser qu’il en est le responsable. Son sentiment de culpabilité pouvant être décuplé, il pourrait s’en vouloir énormément et ne plus oser vous faire part de ses problèmes.

Également, vous devez bien avoir conscience qu’il est préférable que l’enfant dialogue avec un professionnel si la situation le nécessite.

Photo en noir et blanc d'une petite main d'enfant dans une main d'adulte.

Les enfants et adolescents traversant une dépression sont particulièrement fragiles. Il est donc important de prendre le temps de les écouter, de les épauler, et de leur apporter douceur et soutien. 

Article publié le 31 juillet 2019, mis à jour le 27 octobre 2023.
INPES. Baromètre santé 2005. 1er novembre 2007. 

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