Lors de l’édition 2023 des Girafe Awards (GF), nous avons rencontré Audrey Lebrun. Audrey est assistante maternelle et a gagné le prix Assistante Maternelle des GF. Découvrons l’interview de Audrey Lebrun, assistante maternelle passionnée. 

Et si on se présentait?

Bonjour Audrey! Pouvez-vous vous présenter brièvement?

Je m’appelle Audrey Lebrun, j’ai 46 ans, en couple, mon « bébé » vient d’avoir 20 ans. Assistante maternelle depuis 21 ans, avant cela j’étais garde d’enfants.

Ce métier que vous exercez aujourd’hui, ça a toujours été votre rêve?

Rien ne me destinait vraiment à travailler auprès de tout-petits : fille unique, sans enfant à l’époque où j’ai débuté. Je dois beaucoup à ma « mémé Lulu » qui faisait sans le savoir, ni les connaître, du Montessori et des ateliers ECLA pour occuper mes journées.

Sur le chemin de ma carrière, j’ai eu le bonheur de croiser 36 adorables « cro-mignons », de me nourrir de formations, de conférences, d’ouvrages, de rencontres pro passionnantes qui, au fil du temps, m’ont permis de valider par la VAE le titre « assistante maternelle garde d’enfants », de devenir membre de jury bénévole pour IPERIA l’institut, d’accueillir en stage de futurs professionnels, d’obtenir deux prix dont nous parlerons plus loin, de proposer des ateliers Snoezelen et des cafés des parents mais aussi, d’acheter une grande maison qui me permet depuis 8 ans, de proposer un lieu d’accueil totalement dédié aux familles. 

audrey lebrun

Qu’est-ce que le métier d’assistante maternelle pour vous ? 

Un assistant maternel est un professionnel de la petite enfance et on l’oublie trop souvent. Nous avons encore cette étiquette, qui a du mal à nous quitter, de la femme (alors qu’il y a de plus en plus d’hommes) qui est payée à rester chez elle pour faire ses tâches ménagères surveillant d’un œil les enfants qui s’occupent collés à la télé. Mais pas du tout !

Et c’est pour cela que je saute sur toutes les occasions qui me sont offertes, comme cette interview aujourd’hui, pour montrer l’importance de mon métier. Je suis là pour accompagner l’enfant et sa famille dans les premières années de sa vie. De lui faire découvrir par le jeu tout un tas de choses. En étant en permanence dans l’observation de ses avancées, de ce qui l’attire, pour proposer au bon moment de nouveaux apprentissages en prenant bien sûr le temps d’échanger et de rester à l’écoute de sa famille. Pour que de bébé, il devienne un enfant bien dans ses baskets, autonome et capable de verbaliser ses émotions pour qu’au moment de l’entrée à l’école tout se passe en douceur. 

Pourquoi avez-vous choisi ce métier alors? 

Ce serait très banal de répondre : « parce que j’aime les enfants » mais c’est pourtant vrai. Peut-être aussi pour reproduire ces choses extraordinaires que j’ai vécu avec ma mémé. Les enfants sont vrais, spontanés, entiers et merveilleux dans leur émerveillement. Je continue à grandir avec eux. 

Pouvez-vous nous expliquer votre pratique ? 

J’accueille les enfants dans un lieu qui leur est dédié. Ils ont leur salon, leur cuisine, leur salle de bain, salle de jeux, dortoir, WC à leur hauteur, préau et jardin. Et le soir une fois le ménage fini, je ferme et je grimpe à l’étage qui est lui aussi un logement indépendant où je vis avec ma famille. Un compromis parfait pour moi. 

Comment se présentent vos journées?

Nos journées sont très ritualisées mais la monotonie n’est pas de mise.  

Alors dans un premier temps le matin! Des sorties sur des lieux adaptés pour faire de la motricité, écouter des histoires et des chansons, jouer et rencontrer des copains, des balades en forêt ou encore des ateliers mis en place par mes soins à la maison : des temps snoezelen, de la cuisine, des activités manuelles, un cahier de chansons qui grandit avec les enfants, des lectures thématiques ou pourquoi pas des cartons vides dans une pièce vide pour faire ce que l’on veut ? Je propose mais ils disposent. Quand l’envie n’est pas là, je n’insiste pas, je réadapte. 

Après le repas, le temps de sieste et le goûter place aux jeux libres ! C’est si riche. Les enfants peuvent choisir dans les placards ce qui leur fait envie et s’installer où ils veulent pour jouer comme ils le souhaitent. 

Quelles sont d’après vous les clés pour un bon accompagnement des enfants ?

Le respect : de l’enfant, de sa famille mais aussi du professionnel. Se former régulièrement pour se tenir à jour du développement de l’enfant est très important. Les usages ont énormément évolué avec les nouvelles connaissances sur le cerveau de l’enfant.

Il faut aussi que le lieu d’accueil soit non seulement sécurisé mais propice à la découverte : avec un aménagement approprié des espaces permettant à l’enfant d’être acteur de ses jeux. La communication est très importante tant avec la famille qu’avec l’enfant. Une bonne observation permet de proposer au bon moment de nouveaux apprentissages.

« Pourqu’un enfant soit bien accompagné, il faut que le ou la professionnelle soit bien dans ses baskets. »

On oublie trop souvent que pour qu’un enfant soit bien accompagné il faut que le ou la professionnelle soit bien dans ses baskets et qu’on mesure sa valeur dans son rôle à jouer auprès des enfants. Il est certes primordial en tant qu’assistante maternelle de connaître ses droits et ses devoirs mais aussi ses limites : savoir dire « non » c’est faire preuve de professionnalisme. 

Vous avez été plusieurs fois récompensée aux Girafes Awards, dans quelques semaines aura lieu la Semaine Nationale de la petite enfance, pourquoi participer ? 

Ma première fois était pour « Drôle d’histoires «, j’ai le souvenir d’une vidéo d’une mamie, d’un papa et de la petite Zoé se filmant pour nous raconter une histoire qu’ils se transmettaient depuis plusieurs générations. Nous avions avec les enfants inventé notre propre « Drôle d’histoire » en utilisant des cartes imagées, chaque enfant était reparti avec son petit livre dont il n’existe que cinq exemplaires.   

Audrey Lebrun

Crédits: DR

Je renouvelle l’aventure chaque année, c’est tellement riche de partages pour tous!

Quel est le but de la semaine de la petite enfance?

Le but de la semaine de la petite enfance est de réunir parents-enfants et professionnels autour d’une thématique imposée la troisième semaine de mars. Je propose aux parents qui le souhaitent de venir proposer une activité. Et avec les enfants nous testons et préparons des choses tout au long de la semaine que nous retrouvons le vendredi après-midi en familles autour d’une grande fête. Chaque membre du trio est à la fois acteur et spectateur. Les portes du lieu d’accueil s’ouvrent plus grand avec l’impression de prendre plus de temps tous ensemble.

À découvrir aussi: Semaine de la petite enfance, pourquoi une girafe? 

Parlez-nous de vos prix reçus!

J’ai reçu le prix Occitanie en 2022 pour « Trouvailles retrouvailles », comment oublier la piste d’athlétisme pour escargot fabriquée par toute la famille de Léon ? C’est sans doute la plus belle course d’escargots à laquelle j’ai assisté de ma vie. Nous avions préparé avec les enfants une kermesse pour faire retomber en enfance les papas et les mamans… Aux rires de certains : nous avons réussi !

interview de Audrey lebrun

Crédits: Audrey Lebrun

J’ai eu l’honneur de recevoir de nouveau le prix Occitanie en 2023. « L’anniversaire Pop des Popinettes » nous a permis de nous transformer en agence d’évènementiel éphémère pour fêter les 10 ans des Girafes de la Semaine de la petite enfance. J’ai eu pour mission de remettre un cadeau aux Popinettes lors de la remise des prix au Ministère des Solidarités.  

Avez-vous un message à faire passer?

Que vous soyez parents ou professionnels, lancez vous: avec de la récup’ et un bel imaginaire, on peut faire d’une semaine, une grande fête pour tous. 

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