Les AVS, auxiliaires de vie scolaire sont des assistants d’éducation spécialisé dans l’accompagnement scolaire d’enfants ou d’adolescents en situation de handicap. Nouvellement nommé AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap), nous avons voulu mettre en lumière ce métier pour mieux comprendre leur quotidien et leur rôle déterminant dans l’apprentissage des enfants exceptionnels via une série de portrait. 

Découvrez ci-dessous celui de Virginie.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Virginie, j’ai 40 ans, deux garçons, mariée et vis en Auvergne. J’ai une formation littéraire à la base, bac langue philosophie. Je suis ensuite allée à la faculté pour devenir professeur d’espagnol… Mais j’ai bifurqué ! J’ai finalement obtenu un BTS assistante de direction trilingue et j’ai ensuite fait de multiples remplacements dans plusieurs grandes entreprises de la région. Comme je ne trouvais pas de contrat à durée indéterminé j’ai décidé de postuler en 1999 afin de devenir « Aide éducatrice en école maternelle et élémentaire » (Ancien emplois jeunes). J’étais chargée des apprentissages en informatique, de la gestion de la bibliothèque, et j’ai découvert le soutien aux enfants en difficulté et/ou en situation de handicap. Il s’agissait des prémisse de la loi de février 2005 ! J’intervenais également en EPS et lors de l’encadrement des sorties scolaires. Cet emploi m’a permis de me présenter au concours de professeur des écoles… que je n’ai malheureusement pas obtenu.

Depuis quand exercez-vous ce métier d’AVS et quelle formation avez-vous suivi ?

J’exerce mon métier d’AVS « co » en lycée professionnel depuis septembre 2009 et terminerai en juin 2015. Je n’avais aucune formation pour exercer ce métier, seulement mon expérience d’aide éducatrice… Cette année j’ai suivi une formation de 60 heures à l’IUFM, de février à juin 2014.

Qui avez-vous accompagné ? Et qui allez-vous accompagner à la rentrée ?

Ma position est un peu particulière, je suis AVS « co », c’est à dire collective… J’interviens pour un groupe classe de 6 à 14 jeunes en fonction des années. Je ne sais pas, sauf si les jeunes viennent en stage avant, quels sont les nouveaux élèves que je vais accompagner (sauf ceux qui entament leur deuxième année). Généralement les jeunes arrivent à l’ULIS à 15/16 ans et y restent 2 années le temps d’élaborer un projet professionnel et de partir avec une solution.

Comment se passe une journée type ?

Nous commençons le matin à 8h30 pour finir à 16h30 ou 17h30. Nous avons une petite heure pour déjeuner. L’emploi du temps change tous les ans. Sur une journée j’accompagne les jeunes en mathématiques, français, biologie, informatique et aussi sur les ateliers cuisine.

Quelle est votre relation avec le corps enseignant ?

Les relations sont bonnes, il faut du temps pour que chacun trouve sa place, ce n’est pas toujours évident ni pour l’AVS ni pour l’enseignant. L’essentiel étant de garder en vue l’intérêt du jeune et d’échanger un maximum entre professionnels afin de trouver des solutions les mieux adaptées pour l’accompagner.

Abordez-vous certains apprentissage par le jeu ? Utilisez-vous des jeux/outils adaptés Hop’Toys ?

Les jeunes que j’accompagne sont de jeunes adultes. Ils ne sont plus dans les mêmes jeux que les enfants… Mais nous essayons de mettre en place des apprentissages ludiques, par thème et en faisant des visites (afin de vivre les choses). Certains élèves peuvent avoir des outils particuliers pour les aider dans leurs manipulations (guides doigts, ciseaux, etc..) Il ne faut pas oublier que nous les accompagnons vers un projet professionnel, alors nous sommes aussi un peu plus exigeants.

Quelles sont les avantages et les inconvénients  de votre métier ?

J’aime mon métier, je suis heureuse de partir au travail le matin et de retrouver mes collègues et les jeunes, je me sens utile. Je bénéficie du rythme scolaire et travaille à mi-temps pour le moment car cela correspond à mes obligations familiales.

Les inconvénients : notre métier n’est pas encore vraiment reconnu, nous ne sommes pas rémunérés correctement, cela reste un travail précaire. Et parfois nous pouvons vivre des situations difficiles avec des élèves et nous ne sommes pas formées pour cela.

Quelles sont vos joies au quotidien ? Votre meilleur souvenir ?

Ce que j’aime par dessus tout c’est de tenter de redonner confiance aux jeunes en les valorisant. Voir les jeunes se dépasser et réussir là où ils ont échoué la fois d’avant, même pour un geste ou un exercice banal. Je les remercie de m’accorder leur confiance et je suis réellement fière d’eux car ils montrent la plupart du temps plus de ténacité et de volonté que d’autres élèves n’ayant pas de handicap.

Mon meilleur souvenir : il y en a plein !!! La joie d’arriver à signer un contrat d’apprentissage pour un jeune qui s’en est donné la peine et ce malgré de grosses difficultés… Mais aussi la joie de pouvoir contempler la classe du fond de la classe en fin d’année : quand les jeunes me sollicite moins, c’est que j’ai bien fait mon travail !

Quels conseils donneriez-vous aux personnes souhaitant exercer ce métier ?

C’est un métier qui demande de la patience, de l’observation, du tact… Il faut savoir être polyvalent et réactif… Savoir rester à sa place par rapport aux enseignants… Un métier passionnant car nous sommes tous différents !!!

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