Le maternage proximal consiste à être pleinement à l’écoute des besoins de son bébé en lui offrant une proximité proche de celle qu’il a connue pendant 9 mois. Cododo, allaitement, portage, motricité libre et DME (diversification alimentaire menée par l’enfant) font pleinement partie de la vie des familles qui choisissent cette éducation… Ces mamans maternantes sont au plus près de leurs bébés et de leurs besoins et cela a des bénéfices pour tous. Aujourd’hui, on a recueilli l’avis de 3 mamans sur la question : qu’est-ce que le maternage proximal ? Voici leurs réponses. 

Julie du compte Instagram @ahauteurdenfant

Je suis Julie, la maman maternante de Malohan depuis 26 mois, et toutes ces valeurs m’ont poussée à en faire mon métier aujourd’hui et à me former pour accompagner les parents dans l’allaitement, le portage, les massages. Le maternage proximal pour moi c’est une manière simple de répondre aux besoins de nos enfants, d’apprendre à se faire confiance et de laisser notre instinct prendre le dessus sans se soucier de la pression sociale. Retrouver ce savoir qui est au creux de notre cœur de parents. En pratiquant l’allaitement, le cododo, le portage, le peau à peau, l’accouchement physiologique, la motricité libre, la diversification menée par l’enfant, l’utilisation de signes pour que bébé communique ses besoins, on permet une proximité avec son enfant, une connexion, une intuition qui contribue à créer un lien secure qui va l’aider à s’épanouir et le rendre autonome sans fêlure induite par un manque d’écoute, un manque de confiance, etc.

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L’origine du maternage proximal

Tout ce savoir sur le maternage proximal vient de très loin, à l’origine des tribus et peuples autochtones, inuits. Ce savoir est revenu dans notre culture occidentale dans les années 60 grâce aux études scientifiques faites sur le lien d’attachement par le psychiatre John Bowlby. Le but de ces pratiques est d’accompagner et de respecter les besoins des enfants et leurs ressentis pour leur apporter la sécurité nécessaire à leur autonomie. Je crois profondément en cette manière de nous occuper de nos enfants : elle est instinctive et elle est, selon moi, la clé pour que le monde aille bien mieux.

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Julie, maman de Malohan, 26 mois

Honorine du compte Instagram @moments.lactes

Le maternage proximal c’est aller à l’essentiel.

Je n’avais rien lu pendant ma grossesse afin de me préparer à mon futur nouveau rôle, si ce n’est des conseils logistiques sur le matériel de puériculture à avoir. Et j’avoue avoir pris peur ! Attendant des jumeaux, il aurait fallu tout en double… Nous avons essayé de limiter et de cibler nos indispensables. Et ce n’est pas simple tant que l’on n’est pas parent de prendre du recul et de faire le tri parmi les informations reçues, sans compter sur les avis de tata et compagnie. Tout le monde semblait surpris que je ne prévois pas de biberons, de chauffe-biberons… mais en même temps allaiter était une évidence. Porter nos enfants l’était aussi ! La poussette était un choix trop encombrant…

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Ca matin en regardant la maison des maternelles, une vidéo d'un accouchement par voie basse passe… pas une seule seconde j'aurai pensé que cela aurait pu être violent pour moi. Je me suis prise une énorme claque dans la tronche. Ma gorge s est serrée puis très vite mes yeux se sont remplis de larmes et je me suis mise à pleurer. Mon cerveau me dit "tu n as pas pu connaître cela avec Aloïs". Je me sens alors envahie de cette impression désagréable de ne pas avoir accouché, de ne pas avoir été acteur de sa venue au monde, … je n'ai pas accouché… on m'a accouché… je n'étais pas prête à cela. Je n'avais pas envisagé la cesarienne une seule seconde. Je me sens faible, vide de cette expérience… . Cela ne change rien en la vague d'amour ressenti à son premier cri. Cela ne change rien en la mère que je suis pour lui… mais j'aurai tant aimé pour une fois connaitre quelque chose de "simple", de "normal"… mais nous ne savons pas faire je crois ! . J'ai beaucoup relativisé une fois Aloïs né, me concentrant sur le meilleur (au vu de cette césarienne un peu catastrophique) sur "nous sommes en vie ! C'est le principal !". On le dit tous, on l'entend de toutes les bouches d'ailleurs. Mais si finalement cela laissait une blessure plus profonde, d'un projet qui n'a pas pu se réaliser. Ce n'est pas un échec, mais je me sens volé de cet instant qui aurait dû être magique. Pendant 9 mois j'ai imaginé, idéalisé et préparé cette rencontre… qui finalement aura été diamétralement opposé à ce que j'avais projeté. . Je me rends compte alors que malgré mon positivisme, notre force, ma volonté d'avancer… qu'il me reste quelque chose à digérer… je vais donc œuvrer. . Un deuil à faire : celui d'un bel accouchement par voie basse sans "fantaisie". . Cela ne change rien en l'amour que je porte pour mes enfants. Mais pour autant, devons nous toujours nous contenter de la santé des nôtres sans penser / panser à nos blessures plus profondes ? Chaque parcours est différents. . Quelques mots posés par ici avec les yeux humides et mon bébé dans les bras. . #cesarienne #accouchement

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Une vraie communauté de mamans maternantes

Notre côté minimaliste nous a orientés dans nos choix, et sans le savoir, nous posions les premières pierres de ce qui peut indiquer un maternage proximal. Devenir mère et mam’ange en même temps m’a transformée (nous avons perdu l’un des deux enfants). J’ai ressenti ce besoin de partager notre expérience et j’ai ainsi découvert Instagram et ses nombreuses personnes-ressources. C’est en suivant des mamans qui allaitent et portent que je découvre une communauté rayonnante dans laquelle je me retrouve sans n’avoir jamais cherché à poser de mots ou de définitions ou même de case dans laquelle rentrer. C’est à ce moment même que je découvre la notion de « maternage proximal ». Répondre aux besoins de mon enfant était une évidence, tout comme la fusion naissante, répondre à chacun de ses pleurs sans m’interroger sur ce qui se fait ou se dit culturellement. J’avance avec mon instinct et mon cœur. Une chose est sûre, découvrir sur les réseaux les expériences des autres a aussi conforté notre façon de faire, car nous avons grandi en essayant de comprendre notre enfant, son fonctionnement, ses besoins. Je ne nous considère pas comme une famille au top du maternage proximal mais plutôt comme une famille qui avance et chemine avec son cœur et qui a la chance d’avoir pu faire des choix éclairés dans ses pratiques. Nous allaitons (oui le père a un rôle essentiel), nous portons, nous signons, nous câlinons, nous accompagnons, nous ne laissons pas pleurer nos enfants et nous tentons d’être les plus bienveillants possible (avec nos ressources et notre fatigue)… bref nous maternons.

Honorine, maman de Marcie 27 mois et Aloïs 1 mois

Marie du compte instagram @littlebunbao

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Pour moi le maternage proximal, c’est le fait d’être détachée de tout modèle d’éducation que j’ai pu avoir reçu ou vu et d’être tout simplement connectée à mon bébé, aujourd’hui devenu enfant. Dans cette position d’écoute j’ai pu entendre chacun de ses besoins et ce dès la salle de naissance. A 1 minute de vie, ma fille cherchait mon sein pour téter. Ce réflexe de survie, existant pour l’apaiser, me permettait de lui dire au travers de son oreille collée à ma peau ventre contre ventre, sa bouche remplie de lait, que là où elle était était la continuité de ce qu’elle avait connu jusqu’alors.

Ecouter et respecter ses besoins primaires

Le maternage proximal, pour nous, ça a été de la porter, d’entendre ce besoin d’être contre moi ou contre son papa en sécurité dans nos bras ou en portage, de la faire dormir en sécurité avec nous comme cela se passe dans 90% des foyers du monde. Ça a été de l’écouter pour la diversification quand elle refusait les purées pour les aliments mous qu’elle dévorait (pratique qu’on appelle la diversification menée par l’enfant), c’est la laisser explorer son espace sans la contraindre mais en l’accompagnant.

 

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Toc Toc Toc – Qui est-ce ? – C’est les dents ! (🙈naooon pas elles) – On est pas disponible Repassez plus tard.  » Elles ont rien voulu savoir ces ingrates, elles ont débarqué y’a 5j, pourrissant nos nuits, exacerbant l’angoisse de séparation, transformant notre bébé en un petit piranha enragé (ou un sanibroyer). Ses jouets sont au bord du dépôt de plainte enfin pour ceux qui sont encore en un seul morceau BREF on en chie tous ! Du coup peau à peau +++ gros kiff cf la photo) allaitement mode Open Boobs, portage et George Michael pour l’endormir = LE combo thérapeutique spécial quenottes. Par contre j ai une pensée pour les parents biberonnants 💪🏼car ici la seule chose qui l’apaise c’est mon lait. Cri de douleur hop un petit coup de nichon et c’est fini. J’ai pas eu à dégainer cette bonne vieille saloperie de doliprane (efficace hein mais qu’on se le dise dégueulasse en terme de composition). J’avais des doutes sur le côté analgésique du lait maternel puis j ai lu les comptes rendus de pas mal de recherches c’est impossible à nier: le lait maternel joue un sacré rôle dans la gestion de la douleur chez les bébés. C’est pas une option intégrée des préparations commerciales pour le moment. On s’est pas mal équipé pour cette terrible bataille grâce à tous vos super conseils : huile naobulle, Chamomilla 9ch, Camilia et peau à peau. Petit mot à Dolodent ce gel anesthésiant les gencives d’une super efficacité au point où des bébés viennent à s’étouffer lors des repas, se blesser la langue avec les dents voir même l’avaler: super c’est toujours vendu en pharmacie 👍🏼. Puis à vous les dents : 🖕🏻 tout ce bordel pour tomber dans 4 ans et nous coûter 5euros chaque fois pour la petite souris MERCI BIEN. Dites combien de temps ont mis les premières dents à percer chez vous à partir du moment où y’a eu des grosses douleurs dentaires ? ( Me dites pas des mois 😭ménagez-moi) . . #peauapeau #skintoskin #pousseedentaire #putaindedents #allaitement #lennylamb @lennylamb #maternage #homeopathie

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Considérer le bébé, l’enfant comme une personne à part entière

Tout simplement en le considérant comme une personne et non comme MA petite personne. Le maternage, c’est renouer avec ce qu’on a de plus primaire, notre savoir de parents, ce qui a assuré notre survie loin des influences économiques, politiques toutes poussiéreuses pour se recentrer simplement sur l’humain, ce petit humain-là au cœur de nos mains et lui faire confiance.


Un grand merci à Marie, Honorine et Julie pour leurs témoignages.

 

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