La DME – la Diversification Menée par l’Enfant – appelée également Diversification Libre et Autonome (Baby Led Weaning en anglais) – est une manière alternative de faire découvrir les aliments aux bébés. Avec la DME, exit les purées et compotes, place aux vrais morceaux d’aliments crus ou cuits que l’enfant va consommer en toute autonomie !
Quand et comment mettre en place la DME ?
En théorie, c’est vers 5 ou 6 mois que peut débuter la DME. C’est à dire, lorsque l’enfant montre les premiers signes d’intérêt pour la nourriture et qu’il se tient assis. L’enfant va alors, lui-même, mettre des aliments dans sa bouche et les faire tourner entre ses gencives afin de lui donner la consistance idéale pour être avalée.
Les grosses bouchées ou gros morceaux seront recrachés. À cet âge, l’enfant a également un réflexe anti-étouffement à l’arrière de la gorge. S’il prend de trop gros morceaux, ce réflexe est déclenché et il se produit une sensation de « lever le cœur » pour prévenir l’étouffement. Il est toutefois important de proposer des aliments sécuritaires (non friables et qui ne collent pas au palais), adaptés aux habiletés de préhension et de mastication de votre bébé. D’autre part, il faut toujours faire preuve d’une grande surveillance lors des repas. On propose ainsi toujours des aliments que l’enfant va pouvoir tenir facilement dans sa main.
Au niveau des aliments, on propose à l’enfant une assiette variée : légumes, fruits, viande… L’idée est de mettre tous les sens en éveil : l’odorat, le toucher, la vision et le goût ! À partir de cette assiette, c’est l’enfant qui choisit les aliments qu’il mange en toute autonomie. Et pour ajouter un peu de fun aux repas, on peut s’équiper avec des assiettes colorées « Happy Mat », disponibles ici.
La DME en pratique
Caroline, maman de Louise, nous raconte comment elle a pu mettre en place cette diversification alimentaire menée par l’enfant :
« Nous avons pratiqué la DME lors de la période de diversification que nous avons débuté à ses 7 mois. Lorsqu’elle a manifesté le désir de manger et de goûter à autre chose que le lait maternel que je lui donnais exclusivement jusqu’alors. Elle tenait déjà bien assise, et l’allaitant toujours à cette période, c’était pour moi un prolongement véritablement respectueux de ses besoins ainsi que du développement de son autonomie. Avec l’allaitement, l’enfant garde l’automatisme de la régurgitation, ce qui est bien utile en cas d’aliment bloqué.
Dans la diversification menée par l’enfant, les aliments donnés ne doivent pas être plus petits que la taille du poing de l’enfant, afin qu’il puisse facilement les saisir. Dans son assiette, je lui proposais plusieurs choses (fruits et légumes de différentes variétés ensemble, poisson ou viande), afin qu’elle puisse piocher selon ses envies. Je me mettais aux côtés de Louise lors des repas et j’ai pu voir très vite ce qu’elle arrivait bien à manger et ce avec quoi elle avait plus de difficulté. L’important est que l’enfant puisse saisir l’aliment facilement, ensuite, on s’adapte !
Au début, Louise mangeait autant qu’elle jouait avec les aliments. Mais, cela a permis une première approche de l’alimentation qui n’a fait qu’éveiller sa curiosité ! On ne l’a bien sûr jamais pressée durant ses repas, elle mangeait la quantité qu’elle souhaitait. Comme pour l’allaitement, on ne peut pas connaitre les quantités ingérées, nous lui faisions entièrement confiance là-dessus.
La DME est facile à organiser, il faut juste cuire les aliments pour qu’ils soient plus ou moins fondants, selon les goûts de l’enfant. Concernant les fruits, la pomme est ce qui a été le plus compliqué à introduire (nous n’avons pas insisté et nous lui en avons proposé, une nouvelle fois, un peu plus tard). En contrepartie, elle raffolait des bananes, poires et autres fruits à la chair plus tendre ! »
La DME, accessible à tous
Pour les enfants déficients visuels ou ceux qui présentent des troubles de l’oralité et peuvent rencontrer des difficultés lors de la diversification à cause de la texture des purées, la DME peut présenter une alternative intéressante à la diversification classique. Avec la DME, le sens du toucher est davantage sollicité. L’enfant peut d’abord appréhender avec ses doigts, sentir et porter à sa bouche directement les aliments.
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> Également, à lire : « Decryptage : les troubles de l’oralité »
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La DME en infographie
Parce que les images valent mieux qu’un long discours… Nous vous invitons à aller découvrir une super infographie réalisée par l’illustratrice et blogueuse Bougribouillons. Elle y explique comme aborder d’une autre façon la diversification, en passant par la DME ! Cliquez sur l’image pour accéder à son blog.
Connaissiez-vous la DME ? L’avez-vous pratiquée avec votre enfant ? N’hésitez pas à nous laisser votre témoignage en commentaire !
Article publié le 19 juillet 2017, mis à jour le 26 juillet 2022
Il me semblait que pour repérer les allergies il valait mieux proposer les aliments un par un.
Pourquoi ce principe ne semble t il pas être suivi en DME?
Bonjour Nowsa !
Il y a quelques années, il était recommandé de retarder l’introduction des allergènes chez les enfants en vue de diminuer le risque de développer une allergie.
Maintenant, bien qu’il existe plusieurs écoles, il n’est plus recommandé de retarder l’introduction des allergènes, au contraire, une exposition précoce pourrait réduire le risque, même chez les familles à plus haut risque d’allergies (dont un membre de la famille souffre d’allergies alimentaires). Le bébé peut (et devrait) commencer à goûter les aliments reconnus comme allergènes prioritaires dès l’introduction des solides.
Comment procéder? Lorsque le bébé a débuté les solides, on peut introduire un aliment allergène (par exemple des arachides moulues dans les céréales ou une omelette si le bébé fait la DME) en respectant la règle des 3 jours, soit d’offrir l’aliment pendant 3 à 5 jours et de noter les signes de réaction allergique. Si le bébé réagit bien, il est important de continuer à lui offrir cet aliment régulièrement afin de maintenir une tolérance. On peut ensuite introduire un autre allergène et ainsi de suite. Parallèlement, le bébé peut aussi recevoir d’autres aliments moins allergènes tels que les fruits, les légumes et les viandes.
Vous pouvez retrouver toutes ces informations le site de Sandra, maman et surtout nutritionniste : http://mamanmangebien.com/lintroduction-des-allergenes/