Le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H) est un trouble neurodéveloppemental qui concerne 5% des enfants et adolescent·es dans le monde. Grâce aux avancées récentes et aux dernières recommandations de l’HAS (Haute Autorité de Santé), des solutions concrètes existent pour offrir aux élèves TDA/H un cadre d’apprentissage plus adapté à leurs besoins. Cet article a pour objectif d’éclairer les parents et les professionnels sur le repérage du TDA/H, l’accompagnement, et les adaptations nécessaires en milieu scolaire pour garantir la réussite de chaque élève.
Le repérage du TDA/H : les signes à observer
Il est important de savoir repérer les premiers signes du TDA/H pour accompagner efficacement. Les enfants avec TDA/H ont tendance à avoir du mal à rester concentrés, une impulsivité et parfois une hyperactivité qui peut rendre complexe leur apprentissage. Toutefois, il faut bien garder en tête que chaque enfant est unique et que les manifestations du TDA/H varient d’un enfant à l’autre.
Les dernières recommandations de la HAS insistent sur l’importance d’un dépistage précoce. L’observation des parents et des enseignant·es est clés pour observer certaines manifestations comme :
- Difficulté à maintenir l’attention pendant des activités longues ou en classe. Par exemple, pendant les devoirs à la maison.
- Comportements impulsifs comme par exemple interrompre les autres ou répondre trop rapidement.
- Un mix des deux.
Il faut être dans l’observation et non dans l’interprétation. En effet, il va falloir observer la fréquence, l’intensité et le retentissement des manifestations énoncées.
Si les comportements persistent et perturbent les apprentissages, alors, il est conseillé de consulter un professionnel de santé qui va pouvoir établir un diagnostic clair. Les psychiatres, pédiatres, neurologues, les neuropsychologues ou tout médecin formé au diagnostic du TDA/H sont habilités à poser un diagnostic.
Dernières recommandations pour le TDA/H par l’HAS (Haute Autorité de Santé)
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Une prise en charge pluridisciplinaire
Une fois le diagnostic posé, il est essentiel de mettre en place un accompagnement pluridisciplinaire. Les parents, les enseignant·es, et les professionnel·les de santé doivent travailler main dans la main pour élaborer un plan de soutien adapté aux besoins éducatifs particuliers de l’enfant.
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la psychoéducation
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la prise en charge du TDA/H ne repose pas principalement sur un suivi psychologique de l’enfant. L’accompagnement parental est crucial. Les études et les recommandations de l’HAS montrent que la psychoéducation des parents permet souvent de gérer efficacement le TDA/H au quotidien.
La psychoéducation est une méthode pour gérer les émotions et comportements avec des stratégies concrètes. Elle permet de déconstruire les idées reçues et établir une compréhension claire des manifestations du TDA/H et de leurs impacts sur le quotidien. Cela permet par exemple, de mieux distinguer les comportements associés au trouble de ceux qui relèvent d’autres facteurs (la fatigue, l’éducation, etc.). Ainsi, les parents, en comprenant mieux le fonctionnement de leur enfant, peuvent ajuster leur approche éducative.
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La guidance parentale
L’éducation stricte et punitive ne donne pas de résultats positifs chez les enfants TDA/H (et chez aucun enfant d’ailleurs…). Il est important alors que les parents aient une approche plus adaptée. Il ne s’agit pas de tout laisser faire, mais d’ajuster les attentes et d’accepter que la rigueur excessive peut avoir l’effet inverse attendu. Les parents sont ainsi inclus dans l’accompagnement de leur enfant TDA/H. Cela doit être un travail d’équipe incluant le trio : parents – enfants – professionnel·les.
Les parents apprennent alors à identifier les comportements positifs de leurs enfants. Ils doivent les valoriser, se concentrer sur ces petites réussites. En effet, ce changement de regard peut transformer la dynamique familiale.
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Des programmes adaptés : les PEHP
Le PEHP (Programme d’entraînement aux habiletés parentales) qui permet un soutien familial aux parents. Cela peut améliorer la gestion des comportements et réduire le stress familial. Il s’agit d’un programme avec plusieurs séances mené par des professionnels formés (médecins, psychologues, psychomotricien·nes).
Ce programme s’orchestre autour de 10 séances avec des thématiques déterminées (devoirs et les liens à l’école, vers l’autonomie, les lieux publics…). Les notions y sont abordées par des exemples concrets et des mises en situation. Les échanges entre les familles sont très riches. Ainsi, le témoignage des uns peuvent permettre les autres à progresser. Un véritable lien se créé entre les familles et les professionnels accompagnants.
Les aménagements pédagogiques : adapter l’environnement pour faciliter l’apprentissage
L’un des autres points essentiels pour aider l’enfant TDA/H à réussir à l’école est d’apporter des aménagements adaptés dans la classe. Ces ajustements permettent à l’enfant de mieux gérer ses difficultés et de se sentir valorisé dans son parcours scolaire.
Voici quelques adaptations recommandées par la HAS et déjà mises en pratique dans de nombreuses écoles.
Aménagement de l’espace classe
L’idée est que la classe favorise l’apprentissage de tous et toutes. Nous savons que certains enfants TDA/H ou non, ont besoin de bouger, de tenir un objet ou d’être debout pour se concentrer et apprendre.
L’idée n’est pas de désorganiser la classe, mais de la rendre « flexible ». On offre ainsi la possibilité pour des élèves avec des besoins éducatifs particuliers (même tous les élèves) d’avoir accès à des ajustements.
On peut alors proposer à l’enfant un espace avec des assises dynamiques pour qu’il puisse bouger en classe. Par exemple, cela peut être un coussin Dynair, des pieds de chaise qui bougent, un rouleau de mouvement… On peut également mettre à disposition une boîte à fidgets silencieux. L’idée étant de proposer plusieurs fidgets aux actions différentes (à malaxer, à triturer, à mordiller, à faire tourner…) pour que chaque élève qui en ressent le besoin puisse s’approprier celui qui lui convient.
Également, on peut proposer des casques antibruit pour les moments où l’enfant a besoin de s’isoler pour se concentrer ou lorsqu’il y a trop de stimulations auditives ou de bruits ambiants qui peuvent le gêner.
Pour vous aider à choisir les fidgets correspondants aux besoins de vos élèves, téléchargez notre infographie :
Infographie Comment choisir son fidget ?
Infographie au format A4
Un coin calme dans la classe
Les coins calmes, les espaces d’autorégulation, les zones de repos, sont de plus en plus répandus dans les salles de classe. Il s’agit d’un espace où l’enfant va pouvoir se réguler, se décharger lorsqu’il en ressent le besoin. Aménagé de préférence dans un coin de la classe, les enfants, qu’ils soient en surcharge sensorielle ou qu’ils vivent une émotion intense, pourront s’y réfugier, s’y réguler. Ce type d’espace est indispensable pour les élèves avec des besoins éducatifs particuliers mais bénéfique pour tous !
On peut alors le créer dans une cabane ou un tipi, derrière une étagère, dans une petite pièce annexe… Ajoutez-y des coussins, des tapis, un projecteur, des animaux lestés et une boîte d’outils autour de la gestion des émotions par exemple.
La gestion du temps
Quoi de mieux que le Time Timer pour organiser le temps ? Parce qu’il permet aux enfants de gagner en autonomie, parce qu’il faciliter pour l’enseignant la gestion de la classe, même avec 30 élèves, les transitions d’une activité à l’autre, parce qu’il est indispensable pour différencier sa pédagogie et donc rendre l’école inclusive, l’adapter aux besoins, spécifiques ou non de chaque enfant, le Time Timer est vraiment l’outil indispensable pour tous les enseignants qui veulent pouvoir travailler en ateliers, centres d’autonomie… comme c’est aussi le cas en classe flexible !
Soutien émotionnel
Outre les aspects matériels et pédagogiques, il ne faut pas sous-estimer l’importance du soutien émotionnel. Les enfants TDA/H peuvent parfois perdre confiance en eux. Les parents et les enseignants jouent un rôle primordial dans le renforcement de leur estime de soi. Voici quelques pistes pour les accompagner :
- valoriser leurs efforts et les petites victoires !
- encourager la pratique d’activités extrascolaires où l’enfant peut s’épanouir (sport, musique, arts..).
- développer un dialogue bienveillant, où l’enfant se sent compris et soutenu dans ses difficultés, sans pour autant être stigmatisé.
Avec les bons outils, un soutien adapté et des aménagements bien pensés, les enfants avec TDA/H peuvent s’épanouir à l’école, s’y sentir bien. La clé est de créer un environnement inclusif, où chaque élève peut apprendre à son rythme tout en exploitant ses forces. Les recommandations récentes de la HAS nous rappellent qu’en tant que parents, enseignant·es ou professionnel·les de santé, nous avons un rôle essentiel à jouer. Avec patience, bienveillance et créativité, nous pouvons permettre à chaque enfant d’exprimer tout son potentiel. Alors, réinventons nos méthodes éducatives pour le bien-être de tous !