Lorsque des enfants visitent leurs grands-parents atteints d’Alzheimer, l’écart entre les différentes réalités peut sembler immense. Et puis parfois, les maladies neuro-dégénératives ne permettent pas d’échanger avec des mots. Alors, comment tisser des liens au-delà des mots ? On vous dit tout !
Tisser des liens avec des personnes âgées touchées par une maladie neurodégénérative est à la fois un défi et un acte profondément humain. La complexité de ces relations réside dans le fait que ces maladies, telles qu’Alzheimer ou Parkinson, affectent non seulement les capacités cognitives, mais aussi les émotions, la mémoire et parfois même la personnalité. Cela rend la communication et l’interaction particulièrement difficiles, car les repères habituels peuvent être brouillés ou disparus.
La communication devient souvent asymétrique. Tandis que la personne malade peut avoir du mal à exprimer ses sentiments ou ses besoins, elle ressent néanmoins des émotions profondes. Les proches doivent alors être attentifs aux signes non verbaux, aux gestes, à l’expression du visage, et s’efforcer de comprendre ce qui est ressenti, même sans mots.
Quelle est l’importance de ces liens ?
Bien que la mémoire à court terme soit altérée, les émotions profondes et les relations affectives restent des ancrages vitaux. Les gestes simples, le contact visuel et la douceur des voix peuvent raviver des souvenirs émotionnels et apaiser les troubles de l’anxiété ou de la confusion. Par ailleurs, ces personnes répondent souvent mieux aux stimuli sensoriels qu’aux échanges verbaux ; ainsi, des gestes comme le toucher, la musique, l’odeur d’un repas ou la vue de photos familiales peuvent créer des moments significatifs et renforcer la relation, tout en stimulant la mémoire émotionnelle.
Dans ce contexte, il est crucial de préserver l’identité de la personne malade, qui peut se sentir déconnectée de son propre passé. Maintenir un lien avec ses proches et lui rappeler qui elle est à travers des activités significatives contribue à son bien-être. Les proches aidants, qu’ils soient enfants, conjoints ou amis, jouent un rôle central en faisant preuve de patience, de créativité et de flexibilité. Leur défi n’est pas seulement de prendre soin, mais aussi de trouver des moyens alternatifs pour communiquer, tout en respectant les limites imposées par la maladie. En fin de compte, ces moments partagés deviennent une forme de soutien mutuel, où l’amour, l’attention et la présence priment sur les mots.
Et dans le sens inverse ?
Même si cela peut être compliqué à comprendre pour les jeunes enfants, dont le grand-parent est touché par une maladie neurodégénérative, il est primordial de comprendre pourquoi c’est important. En effet, entretenir un lien au-delà des mots leur permet de développer des compétences émotionnelles importantes, comme l’empathie et la patience.
Même si la communication verbale peut devenir difficile, les enfants peuvent tisser des liens solides à travers des gestes, des sourires, des caresses ou des moments partagés. Ces interactions non verbales favorisent la connexion affective et aident à préserver le sentiment de proximité, tout en offrant un soutien réconfortant à la personne malade. Ce lien devient aussi un moyen pour les enfants de mieux comprendre les enjeux de la maladie et de vivre des expériences de partage intergénérationnel riches de sens.
Alors, comment tisser des liens au-delà des mots ?
Pour permettre aux différentes générations d’interagir entre elles et de surmonter les obstacles liés à ces maladies, il existe différents jeux et activités que l’on peut offrir à Noël !
La musique et le chant
Chanter des chansons familières ou écouter de la musique ensemble réactive des souvenirs et crée des émotions positives. Même sans mémoire précise, la musique apporte un réconfort immédiat et un moment de partage apaisant. Et puis, cela permet également de découvrir ou de faire découvrir à l’autre un tout autre style de musique. Et pour accompagner les chansons, on peut même s’entraîner à reproduire la mélodie avec des instruments de musiques !
On partage ses chansons favorites tout en créant un souvenir précieux. Et qui sait, peut-être cela va créer une nouvelle vocation ?
Jeux sensoriels
Manipuler des objets doux ou texturés stimule les sens et provoque des réactions émotionnelles positives. On peut par exemple se tourner vers le Mémo texturé. Le défi consiste à faire correspondre les pièces du plateau en utilisant la stimulation sensorielle sans se fier à la vue. Une activité accessible à tous, idéale pour échanger sans mots !
Coloriage ou dessin
Le coloriage est relaxant et très facile à partager. Et puis, quand on est enfant, on adore voir nos dessins prendre vie une fois qu’on a ajouté de belles couleurs ! Avec des jeux comme les Aquapaint, les enfants peuvent guider leur grand-mère ou leur grand-père, ou l’aider à colorier, créant ainsi un moment de détente et de complicité.
Manipuler des objets de la nature
Toucher des éléments naturels comme des plumes, des coquillages ou des fleurs reconnecte avec des sensations familières. Cela favorise un lien émotionnel à travers des échanges doux sur la nature. Et puis si la personne concernée en a la capacité, cela encourage également les balades à l’extérieur. Et sinon, on peut avoir tous les trésors naturels nécessaires dans un panier déjà prêt !
Poupées ou peluches réalistes
Tenir, câliner ou jouer avec une poupée apaise et crée une interaction affective. Les enfants et la grand-parent peuvent ainsi partager ces moments réconfortants ensemble. Et pourquoi pas, s’inventer une histoire, sans mots mais uniquement avec des gestes ? La poupée empathie est idéale pour ça !
Jeu de reconnaissance d’odeurs
Utiliser des odeurs familières comme la vanille, le café ou des herbes peut raviver des souvenirs et créer un jeu sensoriel captivant pour petits et grands. Et pour cela, quoi de mieux que le loto des odeurs ? Un incontournable !