Certaines personnes, enfants ou adultes ne disposent pas de l’usage de la parole pour communiquer, elles peuvent avoir du mal à se faire comprendre ou a percevoir les intentions des autres. C’est le cas notamment des enfants et adultes sur le spectre de l’autisme, ou de ceux ayant des troubles psychiques ou une déficience intellectuelle. Comment alors entrer en communication avec elles tout en leur donnant les moyens de s’exprimer elles-aussi, leur apporter une autonomie dans la communication ?  Il existe de nombreux moyens de communiquer sans les mots, tout en s’adaptant aux besoins et aux particularités de chacun. Voici quelques conseils et supports de communication alternative afin de s’adapter au mieux à leurs besoins et à leurs particularités. 

La méthode PECS « Picture Exchange Communication System ».

Le PECS est un système de Communication par échange d’images, cette méthode consiste pour une personne non verbale à échanger une image contre un objet. Le premier pas dans l’utilisation du PECS est l’enseignement de l’échange d’une image contre un objet désiré. Sitôt la demande est effectuée, sitôt la requête est accomplie. L’objectif est d’inciter un enfant, qui évite normalement la communication avec autrui, à communiquer. Pour ce faire, l’enfant doit avoir à sa disposition des images pour demander ce qu’il veut. Au début, le PECS se pratique avec deux adultes : un partenaire de communication et un incitateur physique, qui ont chacun un rôle précis. Dès que l’enfant montre un intérêt pour un objet, c’est le partenaire de communication qui lui présente cet objet. L’incitateur, quant à lui, va aider l’enfant à prendre et à donner l’image correspondant au partenaire afin qu’elle puisse être échangée contre l’objet désiré. L’aide de l’incitateur diminue ensuite progressivement. Et après plusieurs échanges, c’est l’enfant qui va initier le contact en prenant l’image par lui-même.

L’important dans le PECS n’est pas tellement l’image utilisée pour représenter l’objet mais plutôt la notion d’échange.

On peut utiliser, selon la personne, des images « génériques » (pour inciter à la généralisation), des photographies d’objets… De même, l’enfant n’a pas besoin de comprendre l’image pour pratiquer cette méthode. Là encore, c’est la notion d’échange qui prime.

Passé le premier cap, de l’échange, la méthode permet d’aller plus loin. L’enfant apprend à discerner les images, à faire des choix selon l’objet qu’il désire. On lui apprend également à faire des phrases structurée de type « Je veux… », à répondre à la question « Que veux-tu ? » et même à émettre des commentaires, à élargir son vocabulaire en utilisant des attributs de couleurs, de formes, de tailles… La méthode fait également usage de récompenses à l’instar des renforçateurs de la méthode Teacch et Aba.

Le MAKATON

Le Makaton est une solution destinée à palier les troubles du langage par la parole, les signes et les pictogrammes. Mode de communication multimodal qui allie les pictogrammes, les gestes et la parole, ce type de communication répond aux besoins de nombreux utilisateurs, qu’ils soient enfants ou adultes : retard mental, autisme, polyhandicap, troubles spécifiques du langage, atteintes neurologiques. Les signes et les pictogrammes illustrent l’ensemble des concepts, ils offrent une représentation visuelle du langage qui améliore la compréhension et facilite l’expression. La diversité des concepts permet rapidement de favoriser les échanges, en accédant à l’ensemble des fonctions de la communication : dénommer, formuler une demande ou un refus, décrire, exprimer un sentiment, commenter…

Nous l’avons dit, le Makaton répond aux besoins d’une large population d’adultes et d’enfants atteints de troubles du langage associés à des handicaps divers : retard mental, autisme, polyhandicap, troubles spécifiques du langage, atteintes neurologiques affectant la communication. Mais il s’adresse également à l’entourage de la personne en situation de handicap : parents, orthophonistes, éducateurs, psychomotriciens qui devront utiliser le même mode de communication pour en faciliter ainsi l’apprentissage par la personne avec handicap.

La langue française des signes

La langue des signes française (LSF) est la langue des signes utilisée par les sourds francophones et leurs proches ainsi que certains malentendants pour communiquer. La LSF est une langue à part entière et un des piliers de l’identité de la culture sourde. Elle est utilisée par 100 000 à 200 000 personnes sourdes et malentendantes en France. La dénomination « LSF » désigne les langues gestuelles qui sont produites par les mouvements des mains, du visage et du corps dans leur ensemble que les personnes atteintes de surdité ont développées pour communiquer. Elle assure toutes les fonctions remplies par les langues orales.

Langage visuel et gestuel, la LSF offre un support particulièrement adapté pour les enfants qui rencontrent des difficultés de discrimination des sons, de compréhension et d’audition. Elle s’appuie beaucoup sur le langage mimique, sur l’imitation mais aussi sur la symbolisation. L’expression du visage est très importante ! Ce langage peut être mis en place dès le plus jeune âge avec l’aide de la collection de livre « Bébé Signe » par exemple, et, ce, que l’enfant soit porteur de handicap ou non.

La grammaire de la LSF est « en 3D », c’est-à-dire qu’il est possible d’exprimer plusieurs idées simultanément, ce qui la différencie de la grammaire française linéaire. Par exemple : le francophone va dire : « Hier je me suis super bien amusé à la fête… » en mettant les mots dans cet ordre ; le signeur va signer sur la ligne du temps « hier », signer le mot « la fête » et qu’il s’est « super bien amusé » en utilisant les intensifs du visage et des gestes. La langue des signes française a une grammaire différente du « français signé »  notamment la syntaxe qui est différente ; elle utilise des signes pour les mots.

>> A retrouver en téléchargement gratuit sur le blog : Les 1ers signes avec bébé

Animate

Animate est un nouvel outil d’aide à la communication très innovant et ludique qui peut être utilisé par les enfants présentant des difficultés avec l’abstraction, des troubles des apprentissages, des troubles du comportement, des capacités attentionnelles limitées ou des aptitudes de communication réduites.

Animate, compagnon de vie

Animate est une figurine sur laquelle on dispose des pictogrammes aimantés – on peut même y dessiner ! – pour lui faire jouer le rôle de médiateur.  La figurine de 30 cm de haut est fabriquée en plastique type ABS et tous les kits sont assemblés et conditionnés au sein de 2 ESAT à Marseille.

A la maison, Animate a toute sa place ! Il permet de créer du lien et facilite les échanges en permettant d’exprimer des ressentis sur lesquels il est difficile de mettre des mots. Apaisant, Il va contribuer à réduire les frustrations, instaurer une ambiance ludique et détendue en faveur d’une réduction des troubles du comportement. Il existe de nombreuses catégories de pictogrammes à utiliser avec la figurine. Ils permettent de travailler sur plusieurs thématiques de rééducation, essentielles pour l’autonomie, la socialisation et le bien-être.

Les communicateurs et les contacteurs

Pour des enfants avec handicap moteur, participer à des activités peut s’avérer difficile. On a beau faire le maximum pour leur en faciliter l’accès, on aimerait voir leur participation plus engageante et motivée. A cet égard, l’utilisation de contacteurs, qui permettent de faire fonctionner des jouets ou des appareils de manière simple, peut être extrêmement pertinente.

Les bénéfices des contacteurs

Ces gros interrupteurs amènent une activation simple et directe des jouets et des objets électroniques. Ils se branchent à des jouets et objets à piles ou électriques et permettent de les mettre en marche et de les éteindre soi-même, malgré une mobilité limitée. La personne qui s’en sert se rend alors compte qu’elle peut faire plein de choses auxquelles elle n’avait pas forcement accès avant. Le simple fait de pouvoir participer de manière active, peut avoir des répercutions énormes. C’est à l’enfant de DÉCIDER seul de mettre ON/OFF sur son appareil. Ce qui a pour conséquences de lui apporter:

  • plus d’autonomie
  • une plus grande confiance en soi
  • un développement des habilités sociales, un facilitation à se faire des amis.

 

Que l’on ait ou non l’usage de la parole, communiquer est un besoin vital pour le développement et le bien-être de tout un chacun. Des outils existent qui peuvent palier les troubles de langage et permettre échanges et complicité avec son enfant. Vous communiquez avec l’une de ces méthodes ? Une autre ? N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience !

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