Lorsque les enfants ont des expressions émotionnelles intenses, cela peut être déconcertant pour les adultes qui sont censés les accompagner. Il est fréquent que leur énervement induise le nôtre sans que nous parvenions à faire redescendre la pression. Le plus frustrant, pour nous adultes, est sûrement de vouloir réagir avec calme sans savoir concrètement comment faire dans les situations critiques. Dans cet article, Natacha Butzbach, psychologue et spécialiste de l’enfance et de la parentalité, vous donne ses 10 conseils et astuces pour accompagner petites et grosses colères et frustrations.

1 – Se mettre dans un état d’esprit spécifique aux crises émotionnelles

D’abord, il faut souffler et prendre le temps de réagir pour éviter de monter en pression soi-même. Ensuite, il est indispensable de se rappeler que nos réactions ne sont qu’imparfaites et que nous n’avons pas le pouvoir de calmer les enfants immédiatement. Nous pouvons accompagner au mieux et ce sont leurs émotions qu’ils vont traverser avant de revenir au calme.

2 – Se protéger

En fonction de l’intensité des réactions émotionnelles, il peut être nécessaire de se protéger et de protéger les autres personnes présentes. Il peut aussi être nécessaire de protéger l’enfant de lui-même lors de cette tempête émotionnelle, principalement s’il se fait du mal.

3 – Parler au bon moment

Parler est souvent superflu en début de « crise ». Quand l’intensité redescend, vous pouvez vous positionner à leur hauteur et soutenir le retour au calme en démontrant votre empathie et votre disponibilité. La co-régulation peut prendre du temps, mais c’est un investissement sur le long terme.

Les émotions des enfants

>> Une ancre sensorielle pour mieux gérer ses émotions

4 – Éviter de générer des frustrations

La frustration n’apprend rien en tant que telle. Il n’est pas nécessaire de générer une frustration qui pourrait être évitée. Cependant, il est important d’apprendre à accompagner ses émotions pour supporter les frustrations normales de la vie. Cela vaut pour tout le monde. Chez les enfants, l’apprentissage s’effectue par la co-régulation, c’est-à-dire, l’accompagnement d’un adulte pour soutenir l’enfant dans son retour au calme.

5 – Anticiper

L’anticipation et la recherche de stratégies : lorsque certaines situations sont, par essence, empreintes de frustration, comme les trajets, de l’attente ou encore des rendez-vous médicaux, il est souhaitable de prévoir de quoi combler le temps. En outre, il est utile de considérer chaque tempête émotionnelle comme un moyen d’apprendre à mieux connaître son enfant. Il devient de plus en plus facile de prévoir ce qui génère de l’agacement.

6 – Retrouver son calme

En cas de montée en pression de l’adulte, il est préférable qu’il se mette lui-même à l’écart pour retrouver son calme et retrouver sa capacité de co-régulation. Cela peut sembler incongru dans un société où il est habituel d’isoler l’enfant, mais il pourrait être préférable de prendre soi-même de la distance afin de respecter ses propres besoins sans attendre l’obéissance de l’enfant.

7 – Exprimer vos propres émotions

Les humains, donc les enfants, apprennent facilement par l’observation. Il est utile d’exprimer ses propres émotions et de verbaliser ses propres stratégies d’autorégulation de la frustration et de la colère. Ce travail personnel est très avantageux pour tous les membres de la famille : les émotions sont reconnues, acceptées et les traverser est un processus normal.

8 – Apaiser grâce à un câlin

Lorsque les enfants ne sont plus dans un rejet du contact lors d’une tempête émotionnelle, il peut être très efficace de proposer un câlin afin d’aider l’apaisement. Le contact chaleureux démontre de l’empathie et un accueil des émotions. Les enfants, comme évoqué précédemment, n’ont pas la capacité de s’autoréguler. Les câlins offrent cette co-régulation, cette reprise en contact par le corps et de se poser après un tourbillon émotionnel dans lequel ils se sont perdus.

accompagner les frustrations des enfants

>> Évoquer les émotions dès le plus jeune âge.

9 – Valider tous les sentiments

Valider les sentiments, tous même ceux perçus comme négatifs, parce qu’ils sont dérangeants. Il est important que les enfants puissent ressentir et reconnaître qu’ils sont frustrés, en colère, tristes sans que ce soit perçu comme inadéquat dans la vie quotidienne. Être culpabilisés de ressentir des sentiments n’aide pas à appréhender les situations avec plus de compétences. Par contre, pouvoir exprimer et user de stratégies d’auto et de co-régulation est totalement fonctionnel.

10 – Accepter de ne pas tout contrôler

Dans la parentalité, il est nécessaire de choisir ses batailles. Tout n’est pas contrôlable et l’accepter est un soulagement : tous les enfants, en humains qu’ils sont, éprouvent des aléas émotionnels. Ainsi, les étiquettes du type, « c’est une colérique », « elle est hystérique », doivent être évitées afin de ne pas cristalliser certains comportements.

Personne n’est parfait.

Le plus important est de le verbaliser et d’être en capacité de s’excuser si nos comportements ont été heurtant pour les enfants. Cela arrive forcément puisque nos ressources ne se révèlent pas optimales dans toutes les circonstances. 

Nous n’avons d’ailleurs pas à être parfaits, c’est une recherche vaine dans tous les cas. Cela vaut également pour les enfants qui ne sont pas des petits êtres exemplaires. Ils expérimentent le monde durant leur développement et prennent des décisions sans mesurer les conséquences. 

Les expressions émotionnelles ne contiennent aucune envie de nuire. 

Les enfants font du mieux qu’ils peuvent, ils ont désespérément besoin d’être aidés… Comme la plupart d’entre nous, piégés dans une émotion accaparante. 


Natacha_Butzbach

Je suis psychologue spécialisée en périnatalité et accompagnement parental. J’accompagne les (futurs) parents dans toutes leurs réflexions autour de leur parentalité et leurs états psychiques. Dans ma perspective de l’enfance et de la parentalité, l’accent est mis sur la bienveillance pour tou·te·s.

La parentalité est une voie de développement personnel. Mon objectif est que chacun·e puisse se sentir au mieux en tant que parents, mais aussi en tant qu’individu à part entière. C’est pour cette raison que ma seconde activité est la rédaction d’articles et de publications de manière à soutenir le plus de personnes possible.

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Alexandra, chargée de communication.

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