Pourriez-vous vous présenter ?

Oui bien sûr. Je suis Meliha Acar, orthoptiste en libéral depuis 2013 sur Montpellier.

Présentez-nous votre métier d’orthoptiste.

Dans un premier temps, nous effectuons des bilans comme par exemple des bilans de convergence, bilans neurovisuel, bilan de basse vision… Cela me permet d’évaluer les capacités visuelles mais aussi les troubles à traiter. Après avoir réalisé ces bilans, j’effectue des rééducations de l’œil en fonction des troubles grâce à différents exercices adaptés à chaque patient. On fait également faire des examens comme l’examen de Lancaster qui met en évidence si les muscles sont atteints, s’il y a de la paralysie… Ou encore le test Ishihara qui permet de contrôler la vision des couleurs (daltonisme), mais aussi l’examen du champ visuel de Goldmann qui permet de diagnostiquer des anomalies neurologiques. Je mesure également le strabisme ou d’autres défauts optiques et contrôle la vision des bébés à partir de 6 mois environ.

Quels types de patients suivez-vous ?

En général les patients viennent consulter un orthoptiste car ils se plaignent de maux de tête, de vertiges, de douleurs cervicales et oculaires, de fatigue et de flou visuel malgré les lunettes, de mal de transports, de larmoiements, de picotements aux yeux, de difficultés de concentration, de bruxisme, de douleurs sur différentes parties du corps, de chutes à répétitions du fait d’une mauvaise convergence…

Pour être plus précise, je vais suivre des patients :

  • Ayant des signes fonctionnels (céphalées, fatigue visuelle …), on pratiquera ici une rééducation de convergence.
  • Ayant des troubles du champ visuel dû à AVC, DMLA, maladie héréditaire telles que rétinite pigmentaire…  On pratiquera ici une rééducation basse vision
  • Ayant des troubles d’orientation dans l’espace, repérage visuel, coordination œil-main, dysgraphie, difficultés de lecture, entre autres les dyslexiques, troubles de l’attention, concentration, troubles ressenties coté sport visée ballon… On pratiquera ici une rééducation neurovisuelle

Concernant les enfants je vais suivre des enfants :

  • Ayant des difficultés dans sa scolarité
  • Ayant des atteintes neuronales

Comment savoir si mon enfant a besoin d’aller chez un orthoptiste ?

  • Si l’enfant a des difficultés d’apprentissage scolaire : dysgraphie, difficultés de lecture, troubles de l’attention  ceci  indique donc que les yeux sont déséquilibrés; on a une désorganisation du regard donc l’enfant a du mal à suivre et il finit par se déconcentrer car cela lui demande beaucoup d’efforts. Pour les enfants ayant des difficultés scolaires, il faut faire un bilan afin d’évaluer la convergence. Bien souvent il n’y a qu’une faiblesse musculaire et après des exercices de rééducation les parents sont satisfaits des résultats que ce soit à l’école mais aussi dans la vie de tout les jours. Les yeux retrouvent leur équilibre.
  • Si l’enfant a des maux de tête, fatigue visuelle, douleurs oculaires, vertiges, douleurs cervicales, si un œil part vers l’extérieur ou vers le nez quand il est fatigué ou quand il est angoissé, stressé… Ceci indique un défaut de convergence  mais en général les enfants se plaignent rarement il faut donc être attentif.
  • Si les parents de l’enfant ont des antécédents de myopie ou autres, il est nécessaire de faire un contrôle de vision vers 6 mois.
  • Si l’enfant regarde de près la télé, s’il joue avec ses jouets de trop près…

Après la rééducation les enfants retrouvent l’organisation du regard, la coordination œil-main, de meilleurs mouvements de saccades poursuite, donc la lecture devient plus fluide, l’enfant ne saute plus de lignes, ne tronque pas les mots, n’invente pas les fins des mots… Du fait d’avoir travaillé la convergence, il n’a plus à apporter un effort pour lire, écrire ou pour d’autres activités. Les yeux travaillent d’eux même car ils sont « musclés ».

Pouvez-vous me donner un exemple d’exercice que les parents peuvent faire à la maison?

Voici un test simple et pratique à réaliser chez soi :

faire suivre un stylo à 30 cm du nez et s’approcher vers le nez de l’enfant jusqu’à 5 cm : si votre enfant n’a pas de difficultés pour effectuer cet exercice il n’y a pas de problème.

Ensuite faire un autre test qui est plus parlant : avec leurs mains les parents doivent cacher un œil puis l’autre œil de l’enfant (alterner) et faire ceci 4 à 6 fois sachant que l’enfant doit fixer un stylos situé à 30 cm du nez. Si les parents constatent un mouvement des yeux c’est qu’il y a un défaut de convergence.

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