Marion Lafon est psychomotricienne et travaille également en tant que conseillère conjugale et familiale. Dans cet article sur la douleur, Marion donne ses conseils pour accompagner les enfants, les adultes et les personnes âgées qui ont des douleurs et nous explique les conséquences sur leur sensorialité.

S’interroger sur le ressenti propre de l’enfant

Tout d’abord, soyons au clair sur le fait qu’il ne s’agit pas de hiérarchiser ou catégoriser les douleurs mais bien de nous interroger sur le ressenti propre de l’enfant. Ce qui peut sembler être un « petit bobo » peut avoir généré un ressenti dramatique pour l’enfant, tout comme une blessure grave aux yeux d’un tiers peut ne pas avoir provoqué de douleur traumatique.

Une douleur génère des émotions intenses

Une douleur peut générer des émotions intenses, le plus souvent de la peur et de l’insécurité. Le fort impact corporel et émotionnel d’une douleur va créer un traumatisme plus ou moins important et ainsi cristalliser l’évènement dans le corps de l’enfant. Tout comme le psychisme peut mettre en place des défenses, le corps réagit. Les 5 sens sont alors en éveil voire en hypervigilance. 

Le corps marque alors un temps d’arrêt et fait comme une photographie de l’état psychomoteur de l’enfant à cet instant. Par la suite, par exemple, la vue de certaines choses ou certains objets peut directement renvoyer à l’évènement traumatique voire même raviver la douleur ressentie à ce moment-là. C’est la mémoire du corps. Cela peut être la vue du sang ou d’un objet présent sur les lieux du trauma, mais aussi une couleur ou une personne.

Il en est de même pour les odeurs, même celles qui peuvent paraître d’ordinaire anodines pour  l’enfant comme le parfum de quelqu’un, une odeur de pluie ou d’essence. C’est le cas également pour les sons, les goûts ou les touchers. Ainsi, la mémoire du corps peut renvoyer l’enfant au traumatisme vécu plus ou moins longtemps après l’évènement, de quelques minutes à plusieurs semaines voire même plusieurs années en fonction de la charge traumatique. Plus la charge émotionnelle et/ou corporelle est forte plus le trauma perdure dans le temps. La sensorialité de l’enfant s’en trouve alors bouleversée. 

Les conséquences de la douleur sur la sensorialité de l'enfant

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Conseils pour accompagner son enfant

Il est important de respecter les réfractions et attraits sensoriels de l’enfant. Pour cela, la communication joue bien évidemment un rôle essentiel. L’enfant a besoin d’être encouragé à parler de son ressenti tant corporel qu’émotionnel afin de déterminer avec lui ce qui peut lui faire du bien ou au contraire ce qu’il ne tolère pas pour le moment.

Cette communication bienveillante permettra également une reconstruction solide de son enveloppe psychocorporelle ainsi que de son sentiment de sécurité. Le site d’Hoptoys dispose des rubriques « sensorialité » et « espaces multisensoriels » qui proposent du matériel de stimulation tactile, visuelle, auditive, et olfactive.

Les produits de massage, de relaxation, les produits vibrants et la couverture lestée sont particulièrement intéressants pour cette problématique de même que les colonnes à bulles, les fibres optiques et les diffuseurs. L’essentiel est que l’enfant puisse choisir les objets sensoriels qui correspondent à ses besoins.  

Tout cela s’applique bien évidemment aussi pour les adultes et les personnes âgées. Qu’il s’agisse un accident, d’un problème de santé, d’une épreuve telle qu’un accouchement, ou de la violence physique, la douleur peut se retrouver à tout âge. Certains types de handicaps peuvent engendrer des perceptions de la douleur différentes mais n’importe quel être vivant qui ressent une douleur peut se retrouver face des troubles de la sensorialité. C’est pourquoi il est important de s’informer, de communiquer sur la douleur, d’être à l’écoute, et de ne pas transposer nos propres besoins sur les personnes que nous accompagnons.   


J’ai 27 ans. Je suis psychomotricienne depuis bientôt 3 ans et demi et je travaille également en tant que conseillère conjugale et familiale depuis août 2020 au planning familial de Saint-Etienne. J’ai fait une licence de psychologie, puis un diplôme d’état de psychomotricien (que j’ai validé en juillet 2018) en double cursus avec le master international en psychomotricité validé en juillet 2020. 

  

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