Parmi les six sous-types des troubles du traitement sensoriel, on retrouve en sixième et dernier, les troubles de la discrimination sensorielle. Composés de huit sous-types correspondant aux différents sens (visuel, auditif, proprioceptif, vestibulaire, tactile, olfactif, gustatif et intéroceptif), les troubles de la discrimination sensorielle peuvent être présents avec un désordre de discrimination sur un ou plusieurs sens, entrainant des difficultés à interpréter les informations dans la différenciation des stimuli. 

L’interprétation de l’information sensorielle

« A-t’il dit capter, capturer ou captiver ? » (auditif) « Est-ce que ce que j’ai dans ma poche est doux ou rugueux ? » (tactile) « Quelle est la bonne clé ? » (visuel) « À quel point je peux appuyer dessus sans le casser ? » (proprioceptif) « De quel côté je dois me tourner ? » (vestibulaire)… Voici comment chaque enfant peut être affecter par une altération de ses sens.

Le sens visuel

Les enfants touchés par des troubles de la discrimination visuelle ont tendance à avoir des difficultés à l’école. Il peut être difficile pour eux de « lire » les émotions sur les visages des autres ou de reconnaître et différencier les lettres et les symboles. Ils peuvent ainsi inverser des lettres, avoir des difficultés pour retrouver des images ou des difficultés pour lire.

Le trouble de la discrimination visuelle peut également inclure des difficultés pour :

  • Aligner les chiffres dans un problème mathématiques
  • Analyser une page à la recherche des mots clés dans une histoire
  • Juger de la distance entre soi et un objet ou une personne

Les troubles de la discrimination visuelle

Le sens auditif

Les enfants atteints de trouble de la discrimination auditive peuvent être mal diagnostiqués, et le trouble est souvent confondu avec les troubles de l’attention avec hyperactivité (TDAH). On peut également entendre la famille ou les professeurs dire que l’enfant « n’écoute jamais » parce que l’enfant semble ignorer ce qu’on lui dit. Il peut être difficile pour l’enfant d’entendre une consigne énoncée par son professeur s’il y a un bruit de fond dans la classe.

Plusieurs symptômes sont visibles chez l’enfant ayant un trouble de la discrimination auditive :

  • Parle trop fort ou trop doucement
  • Est confus lorsque des instructions sont données
  • Semble et peut ignorer les autres

Le sens proprioceptif

Comment faisons-nous pour donner la bonne intensité, doser  la force nécessaire pour interagir avec un objet, comme casser un oeuf par exemple ? C’est notre propriocepteur, récepteur sensoriel interne, qui nous donne les informations sur la force dont nos muscles ont besoin pour accomplir une action.

Si un enfant éprouve des difficultés dans ce domaine, il peut présenter certains des problèmes suivants :

  • Se bagarre au point de se blesser ou de blesser quelqu’un
  • N’arrive pas à jauger la force à utiliser pour lancer un ballon
  • Peut appuyer ou faire mal à l’animal en le caressant

Le sens vestibulaire

Le système vestibulaire participe au maintien de l’équilibre. Il renseigne l’organisme sur son orientation dans l’espace.  Si un enfant a des difficultés avec la discrimination vestibulaire, il peut ne pas se sentir commencer à tomber et ne sera pas capable de se rattraper avant d’être blessé.

Par exemple l’enfant :

  • À une mauvaise conscience des mouvements de son corps et se désoriente facilement dans l’espace
  • Sait qu’il est entrain de tomber mais ne sait pas comment et ne peut pas se protéger

Le sens tactile

Les enfants présentant des difficultés de discrimination tactile ont généralement du mal à déterminer ce qu’ils touchent «au toucher» et on besoin de le voir (stéréognose) pour pouvoir l’identifier. Nous utilisons la stéréognose plusieurs fois par jour. En tant que neurotypique, nous le faisons chaque jour sans même nous en rendre compte : c’est un automatisme.

Par exemple :

  • Boutonner une chemise ou un pantalon en parlant au téléphone avec quelqu’un
  • Toucher quelque chose qui sort du micro-ondes pour connaitre sa température

Les troubles de la discrimination tactile

Les sens olfactif et gustatif

Parce qu’elles ne causent pas de réels problèmes d’ordre social, les discriminations olfactive et gustative ne sont généralement traitées qu’en cas de présence d’autres troubles sensoriels. Elles sont cependant primordiales pour différencier l’attrait ou la répulsion pour une odeur, une boisson ou un plat.

Les troubles de la discrimination olfactive et gustative se caractérisent par :

  • Une difficulté à faire la différence entre quelque chose de sucré ou de salé
  • Ne pas sentir un plat brûler dans un four mais ressentir quelque chose d’anormal
  • Ne pas reconnaitre les odeurs familières (le parfum de sa maman, ou l’odeur de croissant en passant devant une boulangerie)

Le sens intéroceptif

L’intéroception est la capacité à ressentir et à se représenter les signaux provenant du corps. L’intéroception est vitale, elle nous permet de ressentir la faim, la douleur, la peur, la joie, mais aussi la position des membres de son corps dans l’espace. Elle correspond à la capacité de communiquer avec son organisme. Lorsque cette communication est troublée, cela peut entraîner des désordres somatiques.

L’intéroception c’est le message sensoriel envoyé par nos organes, dont de nombreuses fonctions de la vie quotidienne dépendent :

  • La sensation d’avoir faim ou la sensation de satiété
  • La sensation des maux d’estomac ou brûlures oesophagiennes
  • L’envie d’aller aux toilettes avec la sensation de la vessie pleine
  • Les douleurs abdominales ressentie après une séance de sport
  • La joie organique lorsque l’on écoute une musique qui nous touche : elle ressemble à un léger picotement ou à une chaleur diffuse dans l’ensemble du corps.

Comment aider un enfant ayant des troubles de la discrimination sensorielle ?

L’autorégulation est un moyen pour l’enfant de s’auto-équilibrer. Les moyens employés peuvent être conscients ou/et inconscients. Certains peuvent être acceptables socialement, « fonctionnels » et d’autres moins… Ils peuvent ressentir le besoin de mâcher, de mordre, de se balancer, de tourner sur soi, de courir, de se pincer ou se faire mal pour « ressentir » son corps.

Les enfants qui ont une faible discrimination sensorielle vont avoir besoin d’activités où les informations sensorielles seront bien plus riches.

Troubles de la discrimination visuelle

Les supports éducatifs et ludiques pour développer les compétences visuelles des enfants vont leur permettre d’apprendre à faire attention aux détails, à se concentrer tout en se souvenant de l’information visuelle. Ce sont des compétences indispensables pour poursuivre divers apprentissages comme la reconnaissance des lettres ou la lecture.

>> Discrimination visuelle : découvrez nos produits et jeux adaptés ! 

Troubles de la discrimnation intéroceptive

En tant que parent, qu’aidant, vous allez pouvoir au quotidien décrire à l’enfant comment votre corps se sent dans une situation particulière, comment les émotions que vous ressentez deviennent organique (les frissons de peur, l’estomac qui se noue d’appréhension, les fameux papillons que l’on ressent à l’intérieur de son ventre lorsqu’on est avec une personne que l’on aime, le coeur qui bat très vite lorsqu’on est heureux…). De cette façon, l’enfant va commencer à comprendre les sensations corporelles liées au contenu émotionnel.

>>  Discrimination intéroceptive : la roue des émotions pour prendre conscience de ce que nous ressentons à l’intérieur

La discrimination antéroceptive

Troubles de la discrimination auditive

Trouvez des mots qui se ressemblent (paronymes) et et demandez à l’enfant si vous prononcez un même mot ou des paronymes. Demandez lui ensuite de vous fair deviner quels sont les mots différents et similaires en essayant de vous piéger…!

Exemple de paronymes : affectif ou effectif, allocation et élocution, cymbale ou timbale, coussin ou couffin, etc…

>> À découvrir : 10 jeux d’écoute pour l’attention et la discrimination auditive

Troubles de la discrimination proprioceptive

Jouez avec votre enfant à « Jacques a dit a dit » en utilisant des mouvements inhabituels. Certains enfants auront besoin de ressentir une stimulation proprioceptive au quotidien, et des outils permettant de stimuler la proprioception les aideront à  stimuler les récepteurs et l’ensemble des terminaisons nerveuses. Des jeux de motricité fine peuvent également aider l’enfant à canaliser la force de ses gestes.

>> À découvrir : La stimulation proprioceptive au quotidien

Si vous avez ou suspectez un enfant ayant des troubles de la discrimination sensorielle, n’hésitez pas à insister auprès de votre pédiatre pour qu’une évaluation pluridisciplinaire soit réalisée en collaboration avec un ergothérapeute. Les médecins et pédiatres pourront sans doute vous dire de ne pas vous inquiéter, que cela lui passera dans le temps, mais en cas de doutes de votre part, insistez, suivez vos instincts pour trouver et apporter les bonnes réponses à votre enfant ! 

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