Les jeux vidéos ont souvent mauvaises réputation, car ils sont souvent assimilés à des jeux remplis de violence. Cependant, saviez-vous que les jeux vidéos d’actions améliorent la capacité d’attention et spécialement pour les enfants avec dyslexie et dyscalculie? Nous avons interrogé Simone Gori, Professeur de psychologie à l’Université de Bergame en Italie, et de renommé scientifique qui a publié plus de 40 études dans les plus grandes revues scientifiques du monde.
Pourquoi les jeux vidéos d’action sont recommandés pour les enfants avec dyslexie?
Si vous travaillez avec les jeux vidéos dans la perspective d’améliorer la capacité d’attention sur une durée assez longue, nous avons démontré qu’ils étaient un outil de travail pour les enfants avec dyslexie.
La dyslexie est une altération neurologique caractérisée provoquant un trouble d’apprentissage dans la lecture de caractère persistant et spécifique. Selon le professeur Gori, comme le déficit d’attention est à la base de la dyslexie et que les jeux vidéos d’actions améliorent l’attention, la conséquence est que les enfants qui travaillent avec les jeux vidéos d’actions améliorent leurs compétences de « lecture » sans un entrainement de langage ou de lecture. D’un point de vue scientifique, nous avons démontré que les enfants ayant suivi un entrainement avec les jeux vidéos d’action ont amélioré leur lecture.
Il nous semble assez surprenant que les jeux vidéos d’action aient un impact positif au vu de leur réputation plutôt négative. Comment expliquer cela?
Les jeux d’action ont mauvaise réputation c’est vrai. Souvent ils sont associés à des jeux violents car dans les jeux vidéos d’action classiques le joueur devient acteur et se converti en tireur, ce sont souvent des jeux de guerres et de tirs. Cependant, d’un point de vue scientifique et avec l’étude de la stimulation visuelle que nous avons étudié, le contenu est insignifiant. Comme nous l’avons détaillé dans l’étude publié par Current Biology, le jeu vidéo doit avoir un certains nombres de caractéristiques pour que le travail se centre sur le système visuel et non sur le contenu ou l’histoire. C’est pour cela que le jeu vidéo d’action n’est pas violent et parfaitement recommendable pour travailler les compétences et les capacités attentionnelles des enfants mais aussi des adultes.
Pouvez-vous recommander des jeux vidéos d’action afin que les parents et les professionnels de chez Hop’Toys puissent travailler avec leurs enfants ou leurs élèves avec dyslexie?
Il est important de souligner que uniquement quelques jeux vidéos d’action peuvent être utilisés. Il faut qu’ils présentent certaines caractéristiques (indiqués sur notre étude de Current Biology) afin de présenter un réel intérêt et qu’ils puissent avoir un impact positif. Pour vous citer un exemple, je travaille en ce moment avec le jeu Rayman Raving Rabbids sur la Nintendo wii avec les enfants d’une dizaine d’années :
Nous travaillons également (bien que nous ne l’ayons toujours pas publié dans notre étude pour le moment), avec Space Inveders extreme II sur la Nintendo DS avec des enfants de 5 ans pour démontrer l’impact d’un entraiement aussi dans la phase de pré-lecture, pour travailler précocement la dyslexie.
Comment travailler pour obtenir des résultats positifs ?
La constance est la clé. Avec au moins une heure par jour de travail avec un jeu vidéo d’action approprié vous verrez des améliorations radicales sur la capacité d’attention d’une personne.
A propos du professeur Simone Gori :
Simone Gori est un Professeur de Psychologie générale à l’Université de Bergame et scientifique consultant pour l’institut scientifique « E.Medea, Bosisio Parino, Lecco » en Italie. Il collabore avec plusieurs universités italiennes comme Florence, Padoue, Trieste, Parme et Milan. Il travaille avec une équipe de scientifique de l’université de Harvard, MIT, UCR et de Boston aux Etats-Unis. Mais aussi avec certains scientifiques de Freiburg en Allemagne. Il a publié plus de 40 articles dans les revues scientifiques les plus importantes sur le champs d’investigation, et ses études ont été publiés, entre autres, par le New York Times, la BBC et la RAI. Sa spécialité est : Les moyens de perception et d’attention dans des groupes de personnes dans les pays développés.