À Locon (62), l’école de handball présidée par Nathalie Douvrin continue de faire parler d’elle. Avec plus de 25% des enfants ayant une notification MDPH, le nombre d’adhérents ne cesse d’augmenter. Dans cet article, l’association nous détaille son fonctionnement et nous livre ses impressions sur les bienfaits du sport collectif accessible à tous !

Le sport vecteur de cohésion sociale

Porteur de valeurs comme le partage, le respect et la tolérance, le sport est un merveilleux support éducatif. Favorisant la mixité sociale et l’intégration, les enfants y trouvent une occasion de multiplier les contacts sociaux, indispensables à leur épanouissement personnel. On se rassemble autour d’un objectif commun, on porte le même maillot et on court dans la même direction. Partant de ce constat, on peut aisément imaginer les bienfaits d’un sport collectif pour des enfants en situation de handicap.

Dans la réalité, les choses en sont autrement. C’est un fait, trop d’enfants sont laissés sur la touche. Des singularités ne répondant pas aux exigences sportives des clubs, des entraineurs parfois volontaires mais démunis, ce qui peut se comprendre quand on n’est pas sensibilisé au handicap, et on se retrouve avec des enfants privés d’activités physiques et de contacts sociaux.  

À Locon, nous avons pris le pari du « tous ensemble », et le concept séduit. Avec, entre autres, une psychomotricienne, un éducateur spécialisé et une enseignante aux manettes, il fallait bien montrer l’exemple !

Des enfants avec des maillots orange courent dans l'herbe

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Quels conseils donneriez-vous à d’autres clubs pour plus d’inclusion dans le sport ?

Il faut s’entourer de bénévoles ayant une connaissance du handicap, c’est indispensable. Quand on gère un groupe, on ne peut pas constamment porter notre attention sur un seul enfant, il faut être disponible pour tout le monde. Des aidants doivent être sur le terrain en permanence pour guider, adapter les exercices et sensibiliser.

Et puis, il faut avancer progressivement, intégrer un enfant après l’autre. Au début de notre aventure, nous avions d’abord intégré un seul enfant avec TSA dans notre groupe, accompagné d’un éducateur. Ayant eu de très bons résultats, nous avons développé le concept avec trois ou quatre enfants, pour arriver à presque 35 licenciés aujourd’hui. 

Comment organisez-vous vos séances ?

La salle est découpée en trois parties, avec un parcours psychomoteur, un jeu technique et un minimatch. Nos entraînements durent environ une heure et chaque session se termine par une séance de yoga et étirements, pour un retour au calme avant le départ. 

Concernant les aménagements matériels, à vrai dire, il n’y en a presque pas.  Notre principale ressource est avant tout humaine. Nous avons une douzaine de bénévoles, dont 4 rien que pour le handball adapté. Il est donc très facile pour nous de détacher un encadrant pour un seul enfant.  

Favoriser l’autonomie

Un éducateur spécialisé est sur place en permanence pour gérer les situations complexes qui sont toutefois rares, et façonner les stratégies éducatives. Par exemple dans notre école, les aidants se placent de préférence derrière les enfants et non pas à leur côté. Nous les poussons à lautonomie et nous n’intervenons que quand c’est nécessaire. Nous encourageons constamment à grands coups de «bravo», et de «check». Notre pédagogie, c’est la pédagogie du progrès. Les enfants ne doivent pas s’habituer à bénéficier d’un assistant, ils doivent prendre le coach en référence et devenir autonome.  

Concernant les difficultés motrices, nos objectifs sont adaptés à chaque enfant. L’essentiel est de progresser à son rythme et de prendre du plaisir sur le terrain. À l’EHB, on peut aller jusqu’à détacher un adulte pour un joueur TDAH et travailler les passes dans le couloir de la salle, ce qui aide à la concentration. Cela arrive occasionnellement, on s’adapte. 

Les progrès constatés sont impressionnants, et la présence de ces enfants en inclusion totale est bénéfique pour tout le monde. Les copains apprennent la patience, l’entraide, le respect, la tolérance. C’est un très bel échange et tout le monde y gagne. Pour motiver d’autres clubs à nous imiter, nous préparons un reportage 100% EHB à ce sujet, qui paraîtra sur notre chaine YouTube. Nous diffusons également des lives sur notre page Facebook régulièrement. 

Quelques améliorations à venir ?

Pour pousser encore plus loin le concept de l’inclusion, nous allons créer cette année un coin sensoriel pour nos joueurs qui ont besoin de pauses régulières. Quelques tapis, un  Time Timer, un casque anti-bruit, des fidgets et quelques agréments pour retrouver sa sérénité dans les moments difficiles.  

Time Timer & Casque antibruit

Time Timer de poche nouveau modèle : Le Time Timer permet de matérialiser le temps grâce à son système unique de représentation visuelle, qui est encore plus facile grâce au nouveau design ! Très simple d’utilisation : il suffit de tourner le disque rouge jusqu’à l’intervalle de temps désiré. La partie visible du disque rouge diminue au fur et à mesure que le temps s’écoule jusqu’à disparaître complètement. Adapté à un vaste public, le Time Timer est un outil très versatile : on peut l’utiliser pendant les réunions de travail pour ne pas dépasser le temps prévu et mieux gérer les échanges (chez Hop’Toys, les réunions sont toujours très efficaces grâce au Time Timer !), on peut l’utiliser pour les personnes plus âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer afin de les accompagner dans leur autonomie et leur faciliter le quotidien, ou encore, on peut l’utiliser en classe pour rythmer la journée de ses élèves lors de leurs activités et exercices.

Un casque antibruit : Tous les jours, les jeunes enfants sont particulièrement exposés au bruit : les jeux avec d’autres enfants dans la cour de récréation, les salles de classe bruyantes, les voitures qui klaxonnent, les jouets qui font du bruit… Saviez-vous que le bruit d’une cour d’école peut dépasser les 85 dB ? Au-delà de 80 dB, les sons peuvent déjà être dangereux pour l’ouïe. L’ouïe des jeunes enfants reste très fragile et leurs oreilles peuvent encore moins tolérer les niveaux sonores nocifs que celles d’un adulte. 

>> À lire aussi : « Inclusion : affichons notre volonté ! »

Proposer des exercices d’habiletés sociales

Grande nouveauté également, la buvette de notre école sera bientôt tenue par un enfant avec TSA. Servir des cafés, enrichir son vocabulaire et rendre la monnaie, un magnifique exercice d’habiletés sociales qu’on tient absolument à développer cette année. Le projet est déjà en écriture, à suivre. Nous allons également mettre à disposition un ensemble de fiches ressources pour les aidants. Celles-ci seront accessibles à tout le monde pendant les entraînements. L’occasion de s’informer sur certains handicaps peu ou mal connus et comprendre également les stratégies de l’équipe éducative.   

Vous l’aurez compris, la machine EHB est lancée ! L’école de handball donne le ton en repoussant les limites de l’inclusion, et elle ne compte pas s’arrêter là. Avec à peine deux années d’existence, on attend la suite avec impatience ! L’EHB, c’est plus qu’un club, c’est l’école de la vie. 

Alexandra, chargée de communication.

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