La confiance et l’estime de soi se construisent, peu à peu, au cours du développement de l’enfant et l’accompagneront toute sa vie. Parce qu’elles peuvent fluctuer dans le temps et évoluer à travers les âges, nous vous apportons ici quelques astuces et conseils pour soutenir vos proches, de l’enfance à l’âge adulte, dans la construction de leur confiance. Découvrez aussi une sélection de jeux pour ouvrir le dialogue, apprendre à exprimer ses émotions et à croire en soi.

Développement de l’estime de soi

Dans le livret d’accompagnement du jeu « La montagne de la confiance », Isabelle Denis, se référant au psychoéducateur Germain Duclos explique :

L’estime de soi peut être définie comme le jugement de sa valeur personnelle, connaissance qui comprend celle de ses forces et de ses limites.

Dès la naissance, l’enfant commence à construire son estime de soi. Lorsqu’il pleure et qu’on le console, le bébé comprend petit à petit qu’il a de la valeur aux yeux de sa figure d’attachement (d’où le fait qu’il ne faille pas laisser pleurer un bébé). Il développera ainsi plus facilement son autonomie, explorera son environnement et ira vers les autres avec plus de confiance. L’estime de soi se construit donc beaucoup, cela va sans dire, à travers la relation que l’enfant a avec ses parents. Elle se développe lorsque ses comportements adéquats sont renforcés (les félicitations que nous lui adressons) et qu’il parvient à relever des défis à sa hauteur.

Vers l’âge de 7 ou 8 ans, explique Isabelle Denis, l’enfant peut avoir des réflexions plus complexes sur lui-même et sur les autres. Dès ce moment-là, le fait d’être écouté, de faire des activités valorisantes et qui vont favoriser les interactions sociales et l’empathie, d’acquérir des habiletés de résolution de problèmes et d’affirmation de soi, vont être déterminants pour développer l’estime de soi.

Les 4 dimensions de la confiance et de l’estime de soi

Selon Germain Duclos, il existe quatre dimensions propres à la confiance et à l’estime de soi :

  • Le sentiment de sécurité et de confiance : le besoin de se sentir en sécurité physique et psychologique, de savoir que ses parents répondront à ses besoins. C’est un préalable indispensable.
  • La connaissance de soi : la capacité à porter un jugement constructif sur soi-même et non critique.
  • Le sentiment d’appartenance à un groupe : il réfère au besoin d’être reconnu par les autres. La socialisation et les habiletés sociales sont très importantes à cet égard, car l’enfant se découvre en se comparant aux autres.
  • Le sentiment de compétence : le fait de constater ses réussites et de pouvoir s’en souvenir, la capacité à croire qu’on est capable de relever des défis, d’atteindre des objectifs.

Ces quatre piliers sont nécessaires à la construction de la confiance que pourra se porter l’enfant. Sa sécurité physique et psychique, la satisfaction de ses besoins et sa connaissance quant à ses propres capacités physiques, intellectuelles et sociales lui sont indispensables, mais ne sauraient suffire…

un enfant apprend l'estime de soi

Présence et réconfort

L’enfant a également besoin de se sentir reconnu, soutenu et aimé par ses proches. De ce fait, le soutien parental est fondamental, et ce, au quotidien. Dès son plus jeune âge, jouez avec lui, et montrez-lui votre intérêt quant à ses sentiments et ses émotions. Rassurez-le, encouragez-le, questionnez-le sur ce qu’il pense et ressent, prenez en compte son avis, soulignez ses bonnes idées… En somme, offrez-lui votre attention et restez à son écoute.

Pour favoriser le dialogue et inviter l’enfant à s’ouvrir au sujet de ses émotions, pourquoi ne pas opter pour un petit jeu de plateau ou un petit loto ?

Jeux pour développer la confiance en soi

Planète des émotions : Dans ce jeu de plateau, on doit aider les extraterrestres à comprendre les émotions des terriens ! Au fur et à mesure que l’on avance sur le plateau de jeu, on pioche des cartes et on doit deviner les émotions ressenties par les personnages.  Parfait pour comprendre que des émotions, tout le monde en ressent et développer ainsi l’empathie.

Loto des émotions : Tout le monde vit des émotions, celles-ci ont différentes causes et une même situation peut générer plusieurs émotions. Tel est le point de départ de ce jeu de loto. Il aidera les enfants à reconnaître et à nommer des émotions tout en jouant.

Autonomie et apprentissage

Attention toutefois : si vous devez rester présent pour lui, vous ne devez pas surprotéger l’enfant. En effet, cette attitude pourrait justement lui faire perdre confiance en lui, le décourager, voire l’amener à penser qu’il n’est pas assez compétent pour réussir.

Si un enfant est capable d’effectuer un geste tout seul, il est inutile de l’aider à l’accomplir ; encouragez-le, mais ne faites pas à sa place. Maria Montessori, la célèbre pédagogue italienne, résumait la bonne attitude par ce leitmotiv :

Aide-moi à faire tout seul.

Accompagnez l’enfant, faites-lui savoir lorsqu’il est sur la bonne voie et qu’il progresse. Proposez-lui de l’aide lorsqu’il ne parvient pas à faire quelque chose. Rappelez-lui que les erreurs sont les fondements de l’apprentissage, et valorisez chacun de ses efforts.

L’enjeu – et la difficulté –  est pour les parents de montrer à la fois qu’ils croient en leurs enfants, en leurs capacités… mais que leur amour ne dépend pas des résultats de ces derniers. C’est bien là, la première et la plus importante mission des parents : faire comprendre à leurs enfants qu’ils les aiment d’un amour inconditionnel.

>> À lire : « De beaux cadeaux pour l’aider à gérer ses émotions »

Des outils pour apprendre

Montrez-lui que vous vous souciez de ces craintes et de ses chagrins en lui offrant un Avale-soucis. Le simple fait d’avoir un compagnon, voué à l’aider et à l’accompagner dans ses émotions, lui apportera déjà un grand réconfort. Et aidez-le à prendre confiance en lui, en l’invitant à lire des livres lui expliquant comment gérer son anxiété et ses difficultés :

Petit avale soucis et guide de survie Peurs et Inquiétudes

Avale-soucis : les enfants ressentent des chagrins, des appréhensions et ont souvent leurs petits secrets. Ces Avale-soucis sont formidables pour les accompagner dans la gestion de leurs émotions et états d’âme.  On peut par exemple inviter l’enfant à dessiner ou écrire sur un bout de papier son souci, sa contrariété. Puis, il pourra glisser ce bout de papier dans la bouche à fermeture éclair de sa peluche. On reconnaît alors qu’il ressent une émotion et on lui donne le moyen de la gérer. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, d’en discuter après !

Guide de survie pour surmonter les peurs et inquiétudes : véritable guide ludique pour gérer son anxiété, ce livre permettra à l’enfant de trouver des conseils et des stratégies pour se sentir plus fort, plus calme et en sécurité ! Phobie, anxiété de séparation, trouble obsessionnel compulsif, stress post-traumatique… Un livre positif et bienveillant.

Des jouets pour représenter

Superhéros superpouvoir : Chaque personnage représenté par ces 6 superbes quilles en bois illustre une superpuissance spécifique : un trait de personnalité, un sentiment, une émotion. Pour la quille rose, le cœur met facilement sur la piste. Mais pour les autres, c’est à chacun d’associer ce qu’il considère comme un super pouvoir ! L’enfant pourra se servir de ses superhéros pour raconter des histoires et exprimer ses émotions, ses besoins et ses tracas.

Ces personnages seront également un excellent moyen de faire passer les valeurs qui vous sont chères et d’ouvrir la discussion. « Papa dit que le Vert, c’est SuperÉcolo ! – Mais non, c’est SuperÉnergique ! Lui, c’est SuperZen. Ou SuperMalin … » Vous allez adorer voir vos enfants les baptiser et rebaptiser au gré de leurs jeux et de leur imagination ! En plus, chaque superhéros ayant une couleur et un détail de costume différents (leur super pouvoir), cela aide les enfants à comprendre qu’ils ont chacun leur propre personnalité, qu’ils sont uniques. Et que chacun a en lui, un super pouvoir !

Superhéros superpouvoir

Et après l’enfance ?

Parler avec son ado

Au cours de l’adolescence, la confiance et l’estime de soi peuvent être fortement remises en question. Période de changements et transitions multiples, âge de découvertes et de doutes, apparition de la puberté, évolutions diverses des rapports sociaux… Nombreuses sont les évolutions de la vie adolescente, et elles sont parfois difficiles à comprendre et à supporter.

Un adolescent en manque de confiance

En effet, les adolescents peuvent avoir de grandes difficultés à communiquer avec l’adulte, à poser des mots sur leurs maux et à mettre le doigt sur ce qu’ils ressentent… Pour vous aider à entretenir le dialogue avec votre adolescent, nous vous proposons plusieurs jeux qui lui permettront de se sentir plus en confiance avec ses propres émotions. Et l’air de rien, en jouant avec lui, il se confiera plus facilement à ses parents.

Des jeux pour ouvrir la conversation avec son adolescent

Feelings : à la lecture d’une situation donnée, chaque joueur se positionne sur l’une des émotions proposées et dont il se sent le plus proche. Il échange ensuite avec son partenaire et mise sur l’émotion qu’il pense choisie par celui-ci. L’objectif est donc de deviner l’émotion de l’autre. Les joueurs sont ainsi amenés à développer leur empathie.

Distavie : « Nomme une chose qui t’aide à te relaxer et explique pourquoi cela t’aide ». À travers ces 146 cartes évoquant diverses thématiques (identité, société, relations, avenir, mensonge…), ce jeu permet aux adolescents de s’exprimer sur des sujets variés les concernant. Le jeu les amène ainsi à développer des habiletés sociales.

N’oublions pas nos seniors

Les seniors, eux aussi, peuvent voir leur confiance et leur estime d’eux-mêmes diminuer. Transition d’une vie active à une vie plus paisible, baisse d’énergie, sensation de solitude… De nombreux facteurs peuvent mener les personnes âgées à se sentir moins en confiance avec elles-mêmes. C’est pourquoi leur entourage doit leur apporter présence et soutien.

Une personne âgée avec une petite fille qui regardent par la fenêtre.

Des jeux intergénérationnels

Vous pouvez aider les personnes plus âgées qui vous entourent en les accompagnant dans le maintien de leur vie sociale. Rendez-leur visite aussi souvent que possible, et permettez leur de garder un lien avec les autres générations. Pourquoi ne pas improviser un week-end en famille, grands-parents et petits-enfants mêlés ? Pourquoi ne pas sortir un jeu de plateau et jouer tous ensemble ? On s’interroge mutuellement et on se porte tous l’attention méritée ! Il sera particulièrement amusant et intéressant de comparer les réactions des diverses générations.

Des jeux intergénérationnel

La montagne de la confiance : Ce jeu est conçu pour aider les jeunes dès 7 ans à réfléchir aux différentes composantes de l’estime de soi : le sentiment de sécurité, la connaissance de soi, le sentiment d’appartenance et le sentiment de compétence. Ils sont appelés à répondre à des questions qui les concernent en faisant le parallèle avec le vécu du yéti.

ImProsocial : « Tu as abîmé un livre qu’un ami t’a prêté… » Que fais-tu dans cette situation ? Ce jeu permet d’aider les enfants dès l’âge de 8 ans à réfléchir aux différents comportements qu’ils peuvent adopter dans des situations mettant leurs habiletés sociales au défi. On peut même faire de l’improvisation !

Et vous, comment rappelez-vous aux gens que vous aimez qu’ils peuvent avoir confiance en eux ? 

Sources :
L’estime de soi, un passeport pour la vie, Germain Duclos, Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine, 2018, 248 pages.

Article publié le 14 février 2020, mis à jour le 16 février 2022

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