Les enfants grandissent aujourd’hui dans un univers où tout va vite. Très vite.
Les images s’enchaînent sans pause, on ne prend plus le temps de jouer autrement, les sons saturent l’espace, les vidéos défilent d’un glissement de doigt. Et dans ce flot continu, quelque chose se perd : le temps de penser, d’imaginer, de rêver.
Et si le jeu redevenait l’espace du calme, de la pensée et de l’imaginaire ?

De plus en plus de parents, d’enseignant·es et de thérapeutes observent la même chose : après avoir regardé un dessin animé ou un contenu très rapide, certains enfants peinent à se poser. Impossible de se concentrer sur un jeu, une activité manuelle, ou simplement d’être là, tranquilles.
Ce n’est pas qu’ils n’aiment plus jouer. C’est que leur cerveau, littéralement, n’a plus le temps de respirer.
Quand les contenus ne laissent plus d’espace à la pensée
Ce que la recherche montre de plus en plus clairement, c’est que ce n’est pas seulement le temps d’écran qui pose question, mais la nature du contenu.
Des études récentes parlent de « rythme élevé », de « montage rapide », de « sur-stimulation sensorielle ».
Un dessin animé où tout s’enchaîne sans silence, sans temps mort, ne laisse pas au cerveau le loisir d’intégrer ce qu’il voit.

D’ailleurs, le support compte aussi. Sur YouTube, par exemple, même dans sa version Kids, les épisodes s’enchaînent parfois même sans aucun générique, ce qui ne permet ni de pause au cerveau, ni de clôturer proprement un chapitre mental. Cela pose aussi problème pour établir le sentiment de complétion qui permet de terminer sainement une activité.
Les plateformes de streaming plus classiques (Disney +, Arte, Molotov, …) permettent, quant à elles, de structurer la séance de visionnage par épisode et d’ainsi, mieux gérer.
Le Time-Timer peut venir en renfort de cette activité.

L’attention de l’enfant devient une cible à capter, pas une compétence à développer.
Et quand tout, autour de lui, va vite, son cerveau apprend à chercher la vitesse. Il s’habitue à la récompense immédiate, au changement constant, à la sollicitation sans fin et ces stimuli viennent jouer autrement un partition déjà bien saturée dans l’esprit des enfants !
Ce n’est pas anodin : les chercheurs observent que ce type de contenu peut rendre plus difficile la régulation de l’attention, la patience, la concentration, la capacité à s’immerger dans une activité lente. (Voir l’article « Se concentrer, ça s’apprend ! »)
Autrement dit, ces contenus remplissent l’esprit sans toujours le nourrir.
Le jeu : une autre temporalité
Et puis, il y a le jeu. Celui qui ne défile pas, qui ne clignote pas, qui n’avance que parce que l’enfant l’incarne et le décide.
Quand un enfant construit une tour, fait rouler une petite voiture, invente une histoire avec une figurine, il s’accorde un luxe rare : le temps de la lenteur.
Il observe, imagine, recommence. Il attend que la bille arrive au bout du circuit. En prenant le temps de jouer autrement, il pense, parfois sans s’en rendre compte.
C’est dans ces moments-là que le cerveau se structure, que la pensée s’organise, que la concentration s’entraîne.

Là où la vidéo impose son rythme, le jeu offre le sien.
Où les images défilent, les gestes se posent.
Là où tout semble prévu, le jeu s’invente.
Ce jeu libre et montre à quel point laisser l’enfant choisir, manipuler, explorer sans scénario imposé, est un levier pour l’imaginaire et la concentration.
Les jouets qui redonnent du souffle
Tous les jouets ne se valent pas. Certains continuent, sans le vouloir, cette logique de sur-stimulation : lumières, sons, réactions automatiques à chaque geste.
Mais le cerveau de l’enfant n’a pas besoin de plus d’effets. Il a besoin d’espace.
Pour vous guider dans cet océan de possibilités, voici une sélection de jeux et jouets Hop’Toys qui stimulent et éveillent sans négliger le plaisir.
(Bien sûr, à adapter selon âge, profil de l’enfant et contexte, ici tout peut se jouer autrement que sur le modèle établi.)
- Piks : un jeu de construction mêlant plateaux en bois et cônes en silicone. L’enfant doit choisir, positionner, équilibrer. Rien n’est figé, on peut créer, faire tomber, imaginer, recommencer et appréhender quelques principes physiques par le jeu !

- Blocs de construction multicolores : des blocs en bois avec de la transparence colorée. L’enfant construit librement, empile, teste, recommence. L’effet translucide stimule l’exploration et l’imaginaire.

- Coussin Dynair premium enfant : pas un jouet au sens strict de construction, mais un outil qui « donne du corps » à la concentration. Posé sur une chaise, il permet une assise dynamique, un engagement corporel léger qui favorise l’attention. Et ce même pendant le jeu libre ou encadré !

- Dobble chiffres et formes : un jeu d’observation rapide, mais utilisé ici non pas pour l’hyper-stimulation mais comme moment calibré de concentration visuelle, de discrimination, en complément de jeux plus lents. Un défi en famille pour un moment partagé et dynamique !

- Fidget Twiddle : solution tactile pour les moments de transition, les micro-pauses, ou quand l’enfant a besoin de « bouger les doigts » sans exploser l’attention. À intégrer dans un jeu calme, pour réguler, à glisser dans la trousse par exemple.

Accompagner autrement
Bien sûr, pour les parents comme pour les pros, l’enjeu n’est pas d’interdire les écrans ou de culpabiliser les usages.
Il s’agit de retrouver un équilibre sensoriel et cognitif, de rendre à l’enfant la maîtrise de son rythme.
Quelques pistes concrètes :
- Après un contenu très rapide (vidéo, appli…), proposer un jeu lent (comme ceux cités ci-dessus) où l’enfant choisit, manipule, touche.
- Parler ensemble de ce qui vient d’être vu ou joué : « Qu’est-ce que tu as aimé dans ce jeu ? Pourquoi as-tu choisi cette pièce ? » Cela rend le mouvement visible, conscient.
- Instaurer un « coin jeu libre » sans consigne de l’adulte, sans objectif précis, où l’enfant peut revenir à son rythme. Cet espace devient un laboratoire de concentration, d’imaginaire et d’autodétermination.
- Adapter pour les enfants avec besoins spécifiques : un environnement épuré, des jeux à rythme maîtrisé, varier les supports (motricité, manipulation, visuel) selon sensibilité.
Retrouvez notre sélection « TDAH : l’aider à se concentrer ».

Et si on ralentissait, ensemble ?
Ralentir n’est pas un retour en arrière. C’est une forme de résistance douce.
Face à des contenus qui captent, le jeu libère.
Face à la vitesse imposée, il redonne le choix.
Chaque silence, chaque geste répété, chaque pause dans le jeu devient une victoire sur le flux.

Choisir un jouet, c’est choisir un rythme.
C’est dire à l’enfant : « Tu as le droit de prendre ton temps. »
Et c’est peut-être, au fond, le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire ; le temps (en tant qu’adultes, on mesure souvent trop tard combien le temps est un luxe recherché et désiré).
Merci, d’ailleurs d’avoir pris ce temps lors de la lecture de cet article. Un temps pour vous, pour l’enfant et pour le jeu.
Partagez en commentaires vos ressentis et votre approche de ces « respirations par le jeu » qui permettent au cerveau de se recentrer et à l’esprit de goûter à la liberté de créer et d’être.