Dans un monde du travail encore largement normé, conjuguer neuroatypie et premier emploi peut soulever une foule de questions spécifiques.
Comment traduire ses compétences lorsqu’elles ne s’inscrivent pas dans les cadres habituels ?
Faut-il parler de son fonctionnement neurologique ?
Où et comment trouver des structures réellement inclusives ?
Cet article propose des éléments de réflexion, des ressources concrètes et des pistes d’action pour accompagner les jeunes adultes neuroA et leur entourage dans cette étape importante.
Comprendre la diversité cognitive
Le terme « neuroatypique » désigne des fonctionnements neurologiques qui s’écartent des normes statistiques dominantes. Il recouvre des réalités diverses telles que :
- Troubles du spectre autistique (TSA)
- Troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
- Troubles « dys » (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, etc.)
Ces fonctionnements ne doivent pas être réduits à des étiquettes médicales. Ils engagent des manières de penser, d’agir, de traiter l’information, parfois atypiques mais toujours humaines.
Et c’est justement cette richesse de fonctionnement qui peut devenir une ressource dans le monde professionnel.
Ainsi, neuroatypie et premier emploi doivent être vus comme une opportunité pour la personne qui cherche un emploi comme pour l’entreprise acceuillante !

Les premiers freins : regard social, représentations, fatigue d’adaptation
Certaines personnes neuroA évoquent une difficulté à identifier un environnement de travail dans lequel elles peuvent être elles-mêmes, sans avoir à masquer ou compenser en permanence.
Parmi les obstacles fréquemment rencontrés concernant neuroatypie et le monde du travail, on retrouve :
- La peur de ne pas « rentrer dans le moule » professionnel classique
- La fatigue liée aux efforts d’adaptation
- L’auto-censure dans les candidatures
- L’ambiguïté autour du fait de dévoiler ou non son fonctionnement neuroA

Les chiffres concernant l’emploi des personnes neuroA sont sans appel : Plus des trois quarts des personnes autistes sont sans emploi – les associations évaluent même le taux de chômage à 95% au sein de cette population.
Le site de France Travail propose un article intéressant pour compléter la réflexion avec le témoignage de Florence Grégeois, consultante en growth marketing et diagnostiquée TDAH :
Les personnes atteintes de TDAH sont stimulées en fonction du plaisir généré par ce qu’elles font. À l’inverse, si un sujet ou une tâche ne les intéressent pas, elles seront plus sujettes que d’autres au manque d’attention, aux problèmes de mémoire… Plus l’on trouve du plaisir dans ce que l’on fait, plus on exploite le plein potentiel de notre cerveau, et cela vaut aussi dans le contexte professionnel.
Pour ma part, je dirais qu’il y a un mode « ON » et un mode « OFF ». Lorsque je suis en mode « ON », je vis des phases d’hyper concentration qui me permettent d’être particulièrement efficace et de mener à bien de gros projets. Lorsque je suis en mode « OFF », je m’accorde une pause car je sais que je ne suis plus en mesure d’avancer comme je le souhaite. J’en profite alors pour prendre un peu de temps pour moi ou me former par exemple, en écoutant des podcasts ou en regardant des vidéos. De cette façon, j’apprends de nouvelles choses et je ne culpabilise pas d’être moins efficace sur mon temps de travail.
L’autoconnaissance comme socle
Avant même de postuler, il est essentiel d’identifier ses préférences de travail, ses ressources et ses besoins spécifiques. Ce travail introspectif peut être guidé par :
- Des outils d’autoévaluation de ses conditions optimales de concentration, d’organisation ou d’interactions sociales
- Des bilans de compétences adaptés (par exemple via Cap Emploi ou des associations spécialisées)
- Des entretiens avec des professionnels sensibilisés à la neurodiversité
Ce processus permet de construire un profil professionnel explicite, sans faux-semblants, qui valorise les compétences sans dissimuler les besoins.
Il permettra de valoriser sa neuroatypie pour l’adapter au premier emploi

Faut-il parler de sa neuroatypie lors d’un recrutement ?
Cette question n’a pas de réponse universelle. Elle dépend :
- Du cadre légal (RQTH ou non),
- Du type de poste,
- Du niveau de confiance dans l’interlocuteur,
- De la volonté personnelle d’assumer (ou non) certains besoins d’aménagement.
Certaines personnes choisissent de ne pas évoquer leur fonctionnement lors du premier entretien, d’autres le font rapidement pour éviter les malentendus. Il est possible d’exprimer ses besoins sans étiqueter son profil.

🧩 Exemple : « Je travaille plus efficacement dans des environnements calmes, avec des consignes écrites et une planification anticipée des tâches. »
Vers quelles structures s’orienter ?
Plusieurs types d’employeurs et de dispositifs peuvent constituer des tremplins pour une première expérience :
- Les entreprises signataires de chartes inclusives (Agefiph, Diversidays, etc.),
- Les structures d’insertion avec accompagnement personnalisé (missions locales, Cap Emploi, associations spécialisées),
- Les entreprises adaptées ou les dispositifs en alternance incluant des aménagements spécifiques.
Certaines entreprises généralistes développent également des programmes de mentorat pour jeunes adultes neuroA, en partenariat avec des structures médico-sociales.
Mettons en lumière un acteur majeur dans l’inclusion des personnes neuroatypiques, j’ai nommé Autypik ! avec comme mission de rentre le monde du travail inclusif !

Chez Autypik, nous imaginons un monde professionnel inclusif et innovant, pensé par et pour les personnes concernées. Loin des approches médicalisées traditionnelles, nous adoptons une vision sociale qui valorise l’autonomie et le potentiel de chacun.
Dans un écosystème complexe où différents courants coexistent, nous affirmons notre singularité en développant des solutions qui respectent la diversité des besoins et des talents. Nous croyons que l’innovation, lorsqu’elle s’appuie sur l’expertise de celles et ceux qui vivent la neurodiversité, a le pouvoir de transformer durablement le monde du travail pour le rendre véritablement inclusif.

Ressources pratiques
À explorer selon les besoins :
- Cap Emploi : accompagnement individualisé pour les personnes reconnues travailleur·euse·s handicapé·e·s (RQTH)
- HandiMooc : formation en ligne pour préparer sa recherche d’emploi en tenant compte de ses spécificités
- Le site de l’AGEFIPH : aides à l’insertion, simulateurs d’entretien, guides thématiques
- Des associations comme Droit au Savoir ou APF France Handicap
Un environnement au service des besoins spécifiques
Chez Hop’Toys, nous sommes persuadé·es que l’environnement de travail devrait être encore plus inclusif et adapté qu’il ne l’est parfois.

C’est pourquoi nous avons une rubrique entière sur notre site dédiée à l’ergonomie au bureau.
Cela passe par :
- Des assises adaptées : la Sitting Ball Filet ou le coussin Movin’Sit
- Les casques antibruit ou bouchons Worksafe
- La Bande Fidget de pied
- Sans oublier bien sûr les fidgets et les fournitures adaptées
Enfin, pourquoi ne pas envisager un Time Timer au travail pour aider aux tâches professionnelles quotidiennes ?

Ce qu’il faut retenir
Trouver un emploi quand on est neuroA ne relève pas de l’exception. Cela demande des conditions de confiance, de clarté, d’écoute mutuelle.
Ce n’est pas à la personne neuroA de se tordre pour entrer dans un moule, mais à l’environnement professionnel de reconnaître et intégrer les fonctionnements divers.

La neurodiversité n’est pas un frein à l’emploi. Elle est une autre façon de le penser.
Et vous ?
Quelles ont été vos expériences lors de votre première recherche d’emploi ? Quels accompagnements vous ont réellement aidé ?
Partagez vos expériences en commentaire : elles enrichiront celles et ceux qui cherchent encore leur chemin !