Lorsqu’on attend un premier rendez-vous chez l’orthophoniste, c’est presque 2 ans d’attente. Le manque de professionnels peut laisser des parents démunis, qui cherchent à aider leurs enfants au mieux, mais qui attendent désespérément que des rendez-vous se libèrent. Cette année, le RASEM a proposé à la faculté de médecine de Nîmes/Montpellier un travail de recherche sur une pratique orthophoniste innovante :  » En attendant l’ortho« . Hop’Toys en profite pour mettre en lumière l’initiative du RASEM et des étudiants, pour vous apporter de précieux conseils pour mieux appréhender cette attente !

Quelques constats

Aujourd’hui, nous allons parler des orthophonistes. Les délais pour avoir un rendez-vous peuvent sembler très longs dans certaines zones de France. On observe d’ailleurs, de plus en plus de déserts médicales en France. L’accès à une consultation d’orthophonie est un parcours du combattant. Les postes salariaux sont désertés, les cabinets libéraux sont saturés. Il existe une crise structurelle durable d’accès aux soins d’orthophonie. Il convient maintenant d’agir pour soulager les publics qui auraient besoin de soins, et qui sont dans l’attente d’être accueillis. Pour beaucoup, cette attente dure un à deux ans, voire davantage, ce qui génère le désarroi, de l’inquiétude, un sentiment d’impuissance, et parfois de la colère…

Un manque de professionnel

L’orthophoniste prévient, évalue et traite les déficiences et les troubles de la communication orale et écrit. Ainsi que les troubles qui y sont associés. Le métier nécessite cinq ans d’études. L’orthophonie fait bel et bien partie de la médecine et des fondamentaux de la santé. 

Cette branche est en train de continuer à connaître une importante perte d’attractivité. Et on peut l’expliquer en se basant sur plusieurs facteurs.

En attendant l'orthophoniste

>> À lire : Hop’Toys soutien les professionnels et la recherche

Une solution pour pallier cette attente

Le RASEM présentation

Le RASEM (Réseau d’Aide et de Soutien aux Enfants du Monde) est une petite association née dans le Gard il y a presque dix ans. L’association a pour objectif de soutenir les enfants et les personnes qui s’occupent des enfants dans leurs projets et leurs cheminements. Elle a proposé des ateliers de communication bienveillante aux parents, aux enseignants, aux élèves orthophonistes de la Faculté de Médecine de Nîmes-Montpellier. Cette dernière accompagne aussi des familles pour des petits projets et des co-financement (achat de scannette ou ordinateur). Sans oublier qu’elle a participé au dispositif surdité du Burkina Faso.

Le projet « En attendant l’ortho »

Cette année, le RASEM a proposé à la Faculté de Médecine de Nîmes-Montpellier un travail de recherche sur une pratique orthophonique innovante : En attendant l’ortho.

Chacun sait aujourd’hui que l’accès à la consultation des orthophonistes donne lieu à une longue, longue attente. À la question :« les enfants et leurs familles vont ils attendre pour obtenir un rendez-vous chez un praticien ? La réponse est oui ! Alors nous souhaitons que les enfants et leurs accompagnants attendent ce rendez-vous de manière sereine, dynamique et créative.

Pour rendre cette attente dynamique, nous proposons des ateliers pour guider les parents et les encourager à proposer à leur enfant des activités partagées, dans un espace de jeu convivial. Ces ateliers sont modélisés par l’apport des neurosciences, des pédagogies actives et de la communication bienveillante.

Objectifs pour les parents :

  • Développer leurs compétences en communication
  • Acquérir des connaissances sur le développement de leur enfant
  • S’informer sur les possibles
  • Découvrir et recevoir des outils pédagogiques et des jeux à partager avec leur enfant

Palier à l'attente chez l'ortophoniste

>>À lire : Les troubles de l’oralité : Décryptage  

Présentation du projet

L’association qui a inventé et conçu le petit programme « En attendant l’ortho » a créé ce programme pour soutenir et accompagner les familles pendant cette attente. Ce programme est conçu comme un voyage à destination de l’enfant qui a réalisé un bilan orthophonique, a besoin de soins et doit attendre. Les accompagnants ont la possibilité de participer à 9 ateliers de deux heures pour être mieux informés, mieux comprendre, s’ajuster et proposer des activités ludiques autour du langage oral et du langage écrit. 
Chaque atelier aborde une thématique. Les piliers de ce programme sont les neurosciences et la communication bienveillante. Les accompagnants reçoivent un carnet de voyage lors de l’atelier 1 et une valisette proposant des activités choisies lors de l’atelier 7.  Certains éléments sont des produits Hop’Toys ! Notamment pour les ateliers autour du souffle et de la grimace !

Depuis octobre 2022, une expérimentation est mise en place. D’ailleurs, elle a mis en évidence un fort engagement des familles et les résultats sont d’ores et déjà extrêmement encourageants.

Ce programme d’accompagnement parental permet de faire de ce temps d’attente un temps de découvertes, un temps d’apprentissage, un temps d’élaboration et ainsi dynamiser cette période incontournable entre le repérage des difficultés et l’accueil par le professionnel de santé. La recherche doit se poursuivre pour prouver son intérêt et sa pertinence. Ce programme pourrait permettre un maillage territorial sur la base d’un volontariat des orthophonistes et des familles.

>>À écouter : L’invité de 08h15

Pour aller plus loin : un complément de formation pour les jeunes orthophonistes.

Dans un deuxième temps, il serait possible d’imaginer que les jeunes élèves orthophonistes puissent bénéficier d’un enseignement spécifique concernant la communication bienveillante. Cet enseignement théorique et pratique serait proposé en 4ème et 5ème année. Il représenterait une quarantaine d’heures au total.

Les jeunes orthophonistes pourraient ainsi :

  • Acquérir des compétences complémentaires indispensables à l’exercice de leur métier
  • Animer des ateliers « en attendant l’ortho »

Cet apprentissage expérientiel est favorable à l’engagement, la coopération, les découvertes de soi-même et des autres. Il favorise la compréhension que les adultes ont des enfants.

Palier à l'attente chez l'ortophoniste

>> À lire : La collection indispensable de soutien aux aidants 

Et vous, vous avez attendu longtemps pour être pris en charge par un spécialiste ? Qu’avez-vous mis en place pour pallier cette attente ? 


Catherine DEVUN, orthophoniste et membre de l’association RASEM

Aude Habert est chargée de communication et d'événementiel chez Hop'Toys.

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