Bon, vous avez déjà forcement entendu parlé des interventions de clown dans les Hôpitaux. Il faut savoir que cette pratique s’étend dans beaucoup de structures. Certaines troupes interviennent de manière récurrente dans beaucoup d’établissements. Aujourd’hui, nous avons décidé d’aller à la rencontre de l’une d’entre elle, histoire de savoir un peu plus ce qui se cache derrière ce beau nez rouge.

Bonjour Sophie. Peux-tu te présenter ? Âge parcours ?

« Je suis une Nîmoise de 50 ans tout juste ! J’ai commencé dans le marketing industriel à Paris, puis j’ ai managé des groupes de rock toujours à Paris pour en arriver naturellement au clown et l’animation de rue. Les écoles et les centres de loisirs me reçoivent aussi régulièrement. »

Qu’est ce qui t’as donné envie de devenir Clown ?

« Il y a 15 ans. Une très belle rencontre. J’ai eu la chance de rencontrer Mme Véronique GERBIER de l’ association Rirôli à Montpellier. L’ envie de chausser le nez était omniprésente mais je ne savais pas à l’époque si j’en étais capable. On m’a de suite rassurée et après plusieurs formations avec cette association, j’ ai vu naître Augusta Zou, ma clowne ».

Des formations ?…

« Être clown demande forcément de la joie de vivre. Le comédien fournit le matériau au clown et c’ est ce personnage qui entre en piste. Maintenant c’est aussi beaucoup de travail individuel et de groupe. Les bases de jeux, la respiration, l’écoute, les briefings avec les référents hospitaliers, tout ce qui est lié aux spécificités des pathologies, le secret professionnel… »

Dans quelles structures tu interviens ? 

« En ce moment, c’est à l’IME la Cigale à Nîmes, c’est un accueil de jour qui dépend de Carémeau.
Avec Bulle de Rêves, on intervient 1 fois par mois de 12h30 à 14h30. Je suis clowne dans la Compagnie Mise en Nez. On fait des spectacles, des happenings, des interventions en entreprises, du cirque et tout ce qu’ on nous propose. Le clown est de plus en plus sollicité un peu partout.

Tu t’adresses uniquement à des enfants ? 

Pour l’IME, ca va jusqu’à 18 ans. Et attention, certains garçons adolescents ne sont pas tendres avec nous. (rires) Pas facile en terme d’approche et d’acceptation. Mais c’est là tout le challenge, d’arriver à se mettre dans la poche même les plus réfractaires.

Justement qu’est ce que ça apportent aux enfants ?

« La rencontre avec quelqu’un de cash, qui ne joue pas le jeu des adultes de référence. Le clown est un compagnon de jeu qui ne leur ment pas, qui ne les plaint pas, qui les prend comme ils le sont et qui les embarque dans le monde féerique du clown. Un rapport immédiat aux émotions, aux réactions. On dédramatise beaucoup, on oublie tout, même ! Le but est d’être le plus directement en contact avec eux et s’amuser ensemble en créant une communication inédite par les gestes, les chansons, les expressions corporelles improbables… On rebondit sur tout ! Rire permet à l’ enfant de se decontracter et, du coup de mieux assimiler les traitements médicamenteux. »

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Et toi qu’est ce que tu en retires ?

« C’est une nourriture, et chaque fois une renaissance. Tout va directement à l’essentiel : les émotions cash de l’enfance. J’aime/j’aime pas. Ca marche/ Ca marche pas. Sans aucun compromis.
Ca m’aide aussi à m’abandonner de manière très forte, et très physique à un personnage. Tout en gardant un regard aiguisé, question d’observation et d’écoute de l’autre. »

Des petites anecdotes à faire partager aux loulous ?

« Je suis rentrée dans une chambre avec beaucoup de matériel médical. J’ai râlé comme une folle : »C’est quoi tous ces tuyaux, y’a en trop ! mais c’est la jungle, mais on peut plus passer là non mais ! » Ca a déclenché un long fou rire. Une ado aussi dans son fauteuil avait la radio. Elle nous a fait le DJ et on a dansé tout autour d’elle, en changeant de rythmes à chaque morceau, le top ! Enfin, les courses de déambulateurs avec les auxiliaires de vie (mais attention, des déambulateurs solides parce qu’ on risquerait de les casser) et les enfants qui arbitrent les vainqueurs. Énorme ! »

Un message pour conclure ?

« Juste vous faire partager une belle citation inspirée des Commandements des Clown :

« Tout va bien, mais personne ne s’en doute. »

Hervé Langlois « Royal Clown Compagnie »


 

Pour aller plus loin :

 

1 Commentaire

  • Coucou Madame Clown, joli parcours de vie…. J’espère etre bientot dans la meme dynamique que toi, pour apporter des moments « différents » à nos petits malades hospitalisés sur mon ile de la Martinique. Je t’envoie des bises tropicales et te souhaite plein de bonnes humeurs à communiquer autour de toi !
    Pépita le clown

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