Le nombre d’enfants orientés vers la kinésithérapie augmente. Cela s’explique entre autres car ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de maux de tête et de douleurs cervicales liés à la tension. Dans cet article, Hannah Harboe, kinésithérapeute, nous parle de ces maux et nous présente des exercices avec le chapeau de clown, de la marque Gonge.
Maux de tête et douleurs cervicales liés à la tension
Ces problèmes surviennent dans un contexte d’inactivité physique et d’utilisation excessive des écrans. En effet, lorsqu’un enfant est assis, la tête inclinée selon un angle équivalent à 30°, le cou doit supporter une charge équivalente à 18kg. Si l’angle est de 60°, la charge passe à 27kg. Quand on utilise une tablette, on peut avoir tendance à la poser sur nos genoux. Cela nous amène à incliner notre tête selon un angle équivalent à 60°. En maintenant cette position pendant un long moment, on constate une surcharge des muscles du cou. Ils se tendent et restent dans cette position, ce qui, à terme, peut provoquer des maux de tête et des douleurs cervicales liés à la tension.
En quoi le chapeau de clown est un outil intéressant ?
C’est ici qu’intervient le chapeau de clown. En effet, il nous incite à garder la tête droite. Lorsque nous nous promenons avec un objet sur la tête, nous rentrons automatiquement le menton et ressemblons à un cygne, en tout cas en ce qui concerne le cou. Pour éviter de perdre le chapeau, on vient donc maintenir notre tête droite. Cette position renforce les muscles du cou.
Faire des exercices pour renforcer le cou peut être difficile. Les plus jeunes ont notamment besoin d’un élément motivant pour répéter un exercice spécifique. Le chapeau a une forme spécifique qui le rend simple d’utilisation. De plus, il est souple : faire tomber les anneaux ne fait donc pas mal. Le design et l’exercice du chapeau de clown donne également à l’entraînement un aspect ludique, inspirant et motivant pour les enfants !
Vous pouvez utiliser ce chapeau pour des exercices individuels, mais aussi en groupe !
Étude de cas : Emma, 8 ans
Emma a 8 ans. C’est une enfant calme, qui préfère les activités en intérieur. Elle aime beaucoup sa tablette, elle s’en sert d’ailleurs environ une heure par jour. Emma a aussi un portable, pour envoyer des messages à ses amies et consulter Instagram. Il y a 2 mois, Emma a eu la grippe. Pendant les 2 semaines passées alitée, elle a eu le droit d’utiliser sa tablette à l’envi, jusqu’à 3h par jour.
Une fois soignée, Emma a commencé à se plaindre de maux de tête et de douleurs dans le cou. Les douleurs étaient plus fortes le soir, lorsqu’elle utilisait sa tablette. Après un premier rendez-vous, Hannah Harboe conseille à la petite fille de ne plus utiliser sa tablette pendant 3 semaines. En revanche, elle peut utiliser l’ordinateur. La kinésithérapeute explique à la maman d’Emma comment l’enfant doit s’asseoir devant l’écran pour éviter de plier le cou et de tirer sur le dos. Le temps d’écran est limité à 40 minutes par jour, avec une pause au bout de 20 minutes.
Le travail avec le chapeau de clown
Le plus important, c’est qu’Emma fasse travailler les muscles de son cou et qu’elle pratique une activité physique quotidienne. En plus de cette dernière, Emma doit s’exercer à marcher avec le chapeau au cabinet. C’est difficile mais amusant ! Il faut de la concentration et une bonne maîtrise de la tête pour se déplacer sans faire tomber le chapeau. Emma s’améliore rapidement : on met donc en place un parcours de slalom qu’elle doit suivre avec le chapeau sur la tête.
Il est décidé qu’Emma doit marcher 10 minutes par jour avec le chapeau sur la tête à la maison. Elle peut slalomer entre les meubles, par exemple. Puis, au fur et à mesure, elle pourra s’essayer aux déplacements latéraux et en arrière. Enfin, elle s’exercera en extérieur, là où le terrain est plus accidenté.
Au bout de 3 jours, les maux de tête ont disparu, mais la famille décide de poursuivre le programme. Trois semaines plus tard, Emma est en pleine forme et privilégie d’elle-même l’ordinateur à la tablette. Toute la famille s’en tient désormais à une activité physique quotidienne à l’extérieur.
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Cet article est une traduction d’un article de Gonge datant de 2017.