Lors d’un Facebook Live le 9 septembre 2021, nous avons reçu Océane Chazot-Ramel, AESH et Élisabeth Bintz, Inspectrice de l’Éducation nationale spécialisée dans la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers. Leurs diverses expériences nous ont permis d’avoir des visions complémentaires de la scolarisation d’un enfant avec des besoins spécifiques. L‘objectif de cette rencontre était de présenter le métier d’AESH (Accompagnant d’Élèves en Situation de Handicap), de donner des pistes aux parents et aux enseignants pour préparer au mieux cette rentrée et réussir cette « scolarisation adaptée ». Dans cet article, retrouvez le résumé des échanges et n’hésitez pas à regarder en replay la vidéo du live !

C’est la rentrée pour 125 000 élèves ! En France, de grands progrès ont été faits pour l’accueil de ceux qui sont en situation de handicap ou avec des besoins spécifiques. Il reste cependant du chemin à faire. Pour certains parents et enfants, c’est encore parfois un parcours complexe. Il en va de même pour les enseignants et AESH qui manquent, entre autres, de ressources et/ou de formation pour accueillir au mieux les enfants aux besoins spécifiques.

Quand on est parent d’un enfant avec un handicap, la rentrée scolaire est une période stressante. C’est une nouvelle année qui commence avec son lot de changements : enseignants, programmes, camarades et surement aussi AESH. Pour les enseignants, accueillir un élève et son AESH peut aussi s’avérer être un saut vers l’inconnu.

Voici un bref constat de la situation, qui est encore perfectible. L’objectif de cet atelier n’était pas de lister les problématiques, mais bien d’évoquer ensemble des pistes pour faciliter cette rentrée.

Le métier d’AESH

Qu’il s’agisse de trisomie, de troubles du spectre autistique, de troubles DYS… Les élèves en situation de handicap peuvent se voir attribuer l’aide d’une AESH. C’est la MDA (Maison Départementale de l’Autonomie) qui notifie la décision. C’est cette dernière qui fixe le nombre d’heures d’intervention.

Au cours de l’année 2020, ce sont 8 000 postes d’AESH qui ont été créés. En tout, ce sont plus de 117 000 AESH qui accompagnent au quotidien des élèves en situation de handicap ou à besoins spécifiques en milieu scolaire, de la maternelle au lycée.

Les PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés)

Le PIAL est une nouvelle forme d’organisation du travail des AESH qui doit permettre de mieux répartir et coordonner leurs interventions en fonction des besoins et des emplois du temps des élèves concernés. Les PIAL regroupent des écoles primaires, des collèges et des lycées. Leur objectif est de favoriser la coordination des ressources au plus près des élèves en situation de handicap pour un meilleur accompagnement.

Dans chaque PIAL, il existe un AESH référent. C’est une personne-ressource expérimentée. Son rôle est d’apporter son aide à ses collègues en les conseillant et en les accompagnant de manière ponctuelle ou suivie. Il fait partie des personnes qui ont la lourde tâche de travailler à la répartition des horaires des AESH, d’accompagner les nouvelles recrues ou encore de faciliter le lien avec les responsables d’établissement.

Une des problématiques des PIAL est de disposer d’un vivier d’AESH suffisant pour répondre aux besoins de tous les enfants de leur circonscription.

L’un des avantages des PIAL est notamment de pouvoir réaffecter rapidement un AESH à un autre établissement, par exemple lors du déménagement d’un enfant. C’est avec l’accord de l’AESH concerné que la décision de cette réaffectation est prise. Le but n’est pas d’affecter une personne ayant l’habitude de travailler en maternelle, dans un collège par exemple. C’est évidemment dans l’intérêt de l’enfant.

Les PIAL tentent également de permettre aux AESH de suivre les élèves avec qui ils ont l’habitude de travailler lors de leur du passage de la maternelle à l’élémentaire. Et si possible tout au long de leur parcours scolaire pour assurer une continuité pédagogique.

Enfants assis en salle de classe à école

Des types d’accompagnements variés

Les enfants ont des aides différentes selon leurs besoins.

Certains ont des aides individualisées. L’AESH leur est attribué pour un nombre d’heures d’accompagnement spécifique. Il est défini par la MDA.

D’autres ont des aides mutualisées. Dans ce cas, la répartition des heures se fait sur plusieurs élèves. Celle-ci est définie par le chef d’établissement. La difficulté dans ce cas est de « sortir d’une logique purement mathématique ». Les besoins des élèves ne sont pas les mêmes. Il faut donc que les chefs d’établissement parviennent à adapter cette aide mutualisée en fonction des emplois du temps et du trouble ou handicap de chacun.

L’exemple donné lors de ce live est celui d’élèves au collège. Souvent, ce sont les matières dites principales (français, mathématiques…) qui sont privilégiées. Si deux élèves de classes différentes, suivis par la même AESH, ont tous les deux des cours fondamentaux aux mêmes horaires, il est alors impossible pour l’AESH de les accompagner tous les deux. L’AESH doit donc choisir qui accompagner.

Il est donc important pour les chefs d’établissements d’essayer de répartir aux mieux l’emploi du temps de ces élèves. La spécificité de leurs besoins doit être prise en compte et permettre à l’AESH de passer d’une classe à l’autre sans se sentir tiraillé et en optimisant son temps.

Des AESH « collectives » existent également, elles interviennent dans les classes ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire).

groupe d'élèves et enseignant

Les pistes pour former une équipe efficace

Les interlocuteurs sont nombreux. Ils ont des attentes et des objectifs différents. Il est donc essentiel de bien communiquer, se faire confiance et de collaborer pour former une équipe efficace.

Rencontrer l’équipe, les parents et l’enfant

La rencontre avec l’enfant est un moment clé pour l’AESH. Il faut prendre ses marques, apprendre à se découvrir et à s’apprivoiser.

La rencontre avec l’enseignant se fait idéalement durant la prérentrée.

La rencontre avec les parents est également primordiale. Elle permet aux parents d’être rassurés, de savoir avec qui son enfant va passer du temps. Il est préférable de se présenter, même brièvement, dès la rentrée de l’élève. Ainsi, les parents mettent un visage et un nom sur la personne qui va se consacrer à l’accompagnement de leur enfant.

Océane Chazot-Ramel, elle-même AESH, estime qu’une rencontre plus poussée mérite d’être faite quelque temps après avoir rencontré l’enfant. L’enseignant et l’AESH auront eu le temps d’observer un peu l’enfant en classe. Ils auront alors des éléments pour échanger avec les parents. Et ce sera aussi l’occasion d’expliquer ce qui peut être mis en place à l’école et discuter de ce qui est fait à la maison.

C’est une véritable équipe qui se forme, entre l’AESH, l’enfant, les parents et les enseignants. Ils sont les acteurs qui contribuent au bien-être des élèves qui ont des besoins particuliers. L’AESH fait partie intégrante de l’équipe pédagogique et est indispensable.

Être présent lors de la prérentrée

Parfois négligée, la prérentrée est un élément essentiel pour que l’AESH soit bien intégrée dans l’équipe pédagogique, selon Océane Chazot-Ramel.

Se présenter à l’équipe enseignante avant le début de l’année scolaire et l’arrivée des élèves permet d’échanger au calme. Il faut prendre connaissance ensemble du dossier Geva-Sco* de l’élève pour bien comprendre ses besoins et échanger en équipe sur les choses à mettre en place pour que l’année scolaire de l’enfant accompagné se déroule au mieux.

C’est également l’occasion de faire le tour de l’école, quand on ne la connait pas.

Si l’AESH arrive en cours d’année, il est important que les directeurs et directrices d’écoles prennent le temps de l’accueillir, de lui faire visiter les locaux et de lui présenter l’ensemble de l’équipe pédagogique.

Il est indispensable que l’AESH soit connue et reconnue. Ce temps d’accueil est donc essentiel.

*Le dossier, ou formulaire Geva-Sco, est mis à la disposition des équipes éducatives des établissements scolaires et des équipes pluridisciplinaires des MDPH. Il permet d’évaluer les besoins de l’élève en situation de handicap (besoins en matériel adapté, aménagements pédagogiques, transport…). C’est un véritable outil de dialogue entre les différents acteurs concernés par la situation d’un élève handicap. Il s’inscrit dans une démarche d’harmonisation des procédures d’évaluation des situations dans le champ de la scolarité.

Comment former un binôme enseignant/AESH efficace ?

Formation

La diversité des troubles rencontrés est telle, qu’il est compliqué d’en comprendre tous les besoins. Cela entraîne parfois une incompréhension entre enseignant et AESH et ne facilite pas la bonne marche de ce binôme pourtant primordial. Une des solutions envisagées par Élisabeth Bintz pour faciliter la coexistence entre les enseignants et les AESH serait d’avoir des temps de co-formations. Partager les mêmes connaissances et avoir la même compréhension des difficultés rencontrées par les élèves accompagnés permettrait d’envisager ensemble des solutions pour accompagner leurs élèves.

Communication

La communication est essentielle, en particulier entre l’enseignant et l’AESH. Les échanges de qualité entre ces deux acteurs semblent être un pilier pour le bon déroulement de l’année scolaire de l’enfant. Chacun doit pouvoir s’exprimer librement, dans le respect.

Cette communication permet également d’anticiper et de définir un protocole, par exemple dans le cas d’un enfant qui serait en crise. Élisabeth Bintz explique que la réaction « Si ça va mal, tu sors avec l’enfant » ne fait qu’accentuer le sentiment de rejet de l’enfant et de l’AESH. Discuter en amont, anticiper les difficultés permet de trouver des solutions, notamment pour ne pas exclure l’enfant comme s’il était un problème. Il est plus simple pour l’AESH de se sentir à l’aise dans son rôle et avec l’enfant si la communication avec l’enseignant est fluide, que chacun se sent bien accueilli et valorisé.

Confiance

Des tensions apparaissent parfois et l’intervention d’une tierce personne peut être une piste pour les apaiser. La direction de l’établissement ou l’AESH référent peuvent être de bons soutiens selon Océane Chazot-Ramel. Une chose est certaine, la réflexion doit être commune et la remise en question doit se faire de toute part.

Dans la circonscription où intervient Élisabeth Bintz, un conseiller pédagogique est dédié. Elle explique que parfois, il est compliqué pour l’AESH référent d’intervenir. C’est pour cela qu’ils ont choisi de nommer un Directeur de la circonscription pour faciliter la discussion avec les directeurs d’établissement. Une autre nouveauté est testée avec la mise en place de groupes de paroles entre AESH. Ils devraient permettre aux AESH de s’exprimer, de partager et de libérer leur parole.

Collaboration

C’est une véritable collaboration qui doit se mettre en place. Selon Élisabeth Bintz, il est important que ce binôme ait un temps d’échange deux à trois fois par semaine, ne serait-ce qu’une demi-heure. Ainsi, l’AESH saura ce que va proposer l’enseignant durant les temps d’apprentissage et donc pourra se situer pour être efficace. L’AESH a toute sa place dans les réunions d’ESS (Équipe de Suivi de Scolarisation), qu’elle doit pouvoir préparer avec l’enseignant.

Élisabeth Bintz insiste sur le fait « qu’il est urgent de prendre le temps de travailler ensemble ». Les AESH sont indispensables pour que certains enfants puissent suivre une scolarité ordinaire. Il faut leur laisser la place méritée et leur apporter une reconnaissance.

Pour être réaliste, parfois, l’entente ne fonctionne pas entre deux personnes, mais le respect, l’écoute et la remise en question semblent être les facteurs clés du succès de cette aventure humaine. Ces enjeux de formation, de communication, de collaboration et de confiance ont un fort impact sur l’enfant. Souvent, déjà fragilisés par leurs troubles, il est important pour eux de ne pas être au cœur de tensions ou d’un conflit de loyauté.

enfants en classe

Les pistes pour les élèves

Leur place dans la classe

L’élève accompagné et son AESH ne doivent pas toujours être au fond de la classe ! Être sur les côtés ou dans un rang du milieu de la classe est une bonne idée. « L’enfant accompagné ne doit pas toujours être l’enfant du fond de la classe », explique Élisabeth Bintz. « Il doit pouvoir avoir des amis différents à côté de lui. »

Leur autonomie

Les AESH accompagnent des enfants pour qui une scolarisation classique serait très compliquée, voir inenvisageable sans leur accompagnement.

Pour Élisabeth Bintz, il est important que l’enfant apprenne à faire sans l’AESH, progressivement. Il gagnera en autonomie et en confiance en lui : « Je peux le faire sans l’AESH ». Le rôle de l’AESH est évidemment d’aider sur le plan cognitif et organisationnel. Mais il est aussi très important sur le plan affectif et de la confiance en soi. « Il faut que les parents le comprennent, on n’abandonne pas leur enfant. On le rend autonome », ajoute Océane Chazot-Ramel. « On le regarde toujours du coin de l’œil ! »

Leur temps de scolarisation

Selon Élisabeth Bintz, réduire le temps de scolarisation n’est pas toujours la bonne solution lorsqu’un enfant rencontre des difficultés en classe. « Un enfant autiste par exemple, si on veut qu’il prenne des repères, il faut qu’il vienne [à l’école] au moins quatre fois par semaine et sur un temps relativement significatif et régulier ». Si l’aménagement est dû à une fatigabilité, c’est évidemment différent. Chaque situation se doit d’être analysée sous différents angles. Il est possible d’avoir accès à une « prestation compensatoire » entre les temps de classe pour que l’enfant puisse rester en milieu scolaire.

Un groupe d'enfants dont un enfant en fauteuil roulant qui discute et rient pendant la récréation.

Questions/Réponses

Qui recrute les AESH ? 

« Le recrutement des AESH s’effectue au niveau de la Direction académique, en ce qui concerne le département de l’Île-de-France, pour lequel je travaille. Nous travaillons avec Pôle Emploi. Les besoins sont tels, que les recrutements sont très réguliers (voir mensuels) pour pouvoir avoir assez d’AESH pour tous les enfants concernés, sachant que le nombre de notifications augmente. Le problème se pose particulièrement à la rentrée, car les notifications augmentent et certains AESH démissionnent ou poursuivent des études pour devenir éducateurs par exemple. »

Que faire lorsque la notification de la MDA est obtenue, mais qu’aucune AESH n’est attribuée ?

Il est parfois compliqué d’avoir une AESH, notamment le premier mois. C’est une difficulté pour l’enfant qui a en général un besoin tout particulier d’être accompagné en début d’année. « Le PIAL a parfois du mal à nous placer entre les nouvelles notifications, les déménagements, les démissions… », explique Océane Chazot-Ramel.

Élisabeth Bintz ajoute que dans sa circonscription, ils rencontrent des difficultés à identifier « là où il y a le plus de besoins. Sachant que tous les besoins sont essentiels. Mais entre un enfant qui a un trouble du comportement ou du spectre autistique et un enfant dyslexique, la priorité sera donnée au trouble qui met le plus en péril la scolarité ». […] « On est obligé de se fixer des priorités, qui ne sont pas satisfaisantes », ajoute-t-elle. « Un enseignant peut, normalement, adapter les supports pour la dyslexie et être plus présent. Il aura plus de mal avec d’autres troubles. » Elle conclut en expliquant : « Nous avons effectivement ce souci et cette logique mathématique institutionnelle que l’on a parfois du mal à adapter pour avoir du qualitatif et de l’humain comme nous le souhaiterions. »

Faire remonter l’information est primordial. Les temps de réponse des différentes institutions sont parfois longs et une année scolaire peut-être perdue… Élisabeth Bintz encourage les parents qui rencontrent des difficultés à obtenir un/une AESH pour leur enfant à contacter les différents organismes. Il faut notamment faire connaitre la situation à l’inspecteur de l’Éducation nationale.

Vous pouvez contacter le référent du PIAL dont vous dépendez. L’information est disponible en tapant PIAL et le nom de votre ville sur Internet.

En tapant DSDEN et le numéro de votre département, vous pouvez également contacter l’inspection académique. Un moteur de recherche vous permettra d’accéder au PIAL.

Les parents doivent-ils aider à chercher une AESH ?

Ce n’est pas le rôle des parents qui doivent déjà affronter un parcours du combattant pour monter le dossier. Rechercher une AESH pour leur enfant, c’est bien à l’institution de le faire.

En revanche, s’ils connaissent une personne qui souhaite devenir AESH, ils peuvent proposer sa candidature.

Comment faire pour fluidifier la relation entre le milieu scolaire et les parents ?

« La Direction de l’établissement doit l’avoir en tête » et proposer une rencontre dès le début de l’année aux parents pour leur présenter l’enseignant et l’AESH.

Dans le cas où l’initiative ne serait pas prise par l’établissement et que les parents en ressentent le besoin, ils peuvent écrire dans le carnet de l’enfant et demander  une rencontre avec l’équipe.

Dans certains cas, il peut être créé un cahier de liaison entre les différents intervenants : l’AESH et les parents, l’enseignant, ou même l’IME (Institut Médico-Éducatif). En plus de permettre aux différents intervenants de suivre les adaptations et solutions mises en place, ce cahier permet d’observer les progrès concrets. « Des fois, au mois de janvier, on se dit : ça ne va pas encore très bien. Puis, on tourne les pages du cahier et on se rend compte du chemin parcouru. Ça redonne du courage ». C’est un outil valorisant et positif qui doit rester factuel et ne pas être basé sur du ressenti.

Les parents peuvent également proposer des outils de communication.

Est-ce que l’AESH peut accompagner l’enfant en dehors de la classe ? À la cantine par exemple ?

L’AESH accompagne l’enfant pour le scolaire. Cela peut inclure la cantine ou la récréation dans certains cas, mais cela doit être précisé dans le Geva-Sco. Sur le temps de cantine, cela donne lieu à un autre contrat avec la Mairie, qui peut venir en complément de celui d’AESH de la DSDEN. Cela permet de ne pas prendre les heures de cantines sur les heures d’accompagnement dédiées au scolaire.

Est-ce que les AESH accompagnent d’autres enfants que ceux qui sont notifiés ?

Ce n’est pas officiellement prévu. Il peut cependant arriver que lorsque l’enfant est en attente de notification et qu’un AESH présent sur l’établissement dispose d’heures « non utilisées », il lui consacre ces heures.

Est-ce qu’un enfant peut garder le/la même AESH plusieurs années ?

Oui, c’est même conseillé dans le cas de certains troubles, notamment pour ceux du spectre autistique. Cela permet aux enfants d’être en confiance et plus rassurés. Dans d’autres cas, on choisira de changer d’AESH, notamment si la relation est trop « fusionnelle ».

Lors du passage au collège, à l’entrée dans l’adolescence ou préadolescence, l’accompagnement d’un AESH peut devenir « stigmatisant » pour certains. Le passage à une aide mutualisée peut être plus appropriée.

Quelle posture l’AESH peut-elle adopter ? Quelle place et quel équilibre trouver avec l’enseignant et avec l’enfant ?

Il est important de souligner que chaque année, chaque classe, chaque enseignant, chaque AESH est différent ; il faut donc s’adapter.

La discrétion est importante dans la communication avec l’enfant, pour ne pas déranger la classe.

Sur le plan affectif, Océane Chazot-Ramel dira « Bien sûr, on s’attache ! ». Cette part d’émotionnel est un moteur pour bien des AESH, mais « si on prend trop à cœur les choses, on risque de déborder et de mal travailler. »

Par rapport à l’enseignant, il « faut exister ». L’AESH fait partie de l’équipe éducative et a donc toute sa place en classe. Il doit se faire respecter en tant qu’adulte, au même titre que l’enseignant.

« On passe plusieurs heures dans l’école », rappelle Océane Chazot-Ramel, « il est donc possible de demander d’avoir un endroit où ranger ses affaires, un siège adapté pour s’asseoir à côté de l’élève… »

N’êtes-vous pas un peu loin de la réalité dans ce live ?

Le constat est que le système est perfectible. La situation n’est pas parfaite, certes ! Le but de cet atelier, cependant, n’est pas de lister les dysfonctionnements ni de les ignorer. Il est question de trouver des pistes pour pallier les difficultés. Donner de la visibilité aux AESH, les écouter, essayer de mieux les comprendre, valoriser leur travail leur permettra d’être reconnus et appréciés à leur juste valeur.

L’objectif est d’être constructif et de munir les parents, les enseignants et les AESH d’outils, de pistes qui leur permettent de travailler en bonne harmonie. « Que ce soit les parents, les AESH, les enseignants, les référents… tout le monde a bien conscience des difficultés. Ce sont les élèves et les parents qui en souffrent le plus. « 

« Ce que l’on propose là n’est pas une Utopie. C’est justement parce que nous avons souffert de situations négatives que nous essayons de trouver des solutions. Il y a encore des choses qui ne vont pas bien. Mettons-nous à plusieurs autour de la table et trouvons des solutions. »

« Les questions de rémunérations, de titularisation… sont des problématiques sur lesquelles nous ne pouvons influer à notre niveau. Elles doivent être portées devant des instances. Nous ne pouvons intervenir que pour tenter de pallier les difficultés existantes. »

« Ce ne sont pas des propos idéalistes, ce sont des propos liés à plus de dix ans de rencontre de difficultés. » L’important est de chercher des solutions pour chercher à atteindre un objectif optimal, et en attendant de faciliter les choses.

Eleves en groupe

Le mot de la fin des intervenantes

« Tout n’est pas rose, chaque difficulté doit être prise en compte pour avancer. Pour que les difficultés se transforment en solutions, il faut une volonté commune. Les parents ne peuvent rien seuls, les enseignants ne peuvent rien seuls, les AESH ne peuvent rien seuls, mais tous ensemble on pourra faire beaucoup. Il y a encore un parcours à mener. J’espère que ce sera plus un parcours qu’un combat, même si parfois il est semé d’embuches. »

« Il encore très compliqué aujourd’hui de scolariser les enfants qui ont des difficultés, mais quand on regarde 10, 20 ans en arrière c’était encore plus compliqué. Quand on regarde encore plus longtemps en arrière rien n’existait ! Donc on avance, peut-être doucement, mais on avance, donc il y a de l’espoir. Je me dis que notre profession va finir par être reconnue et que les élèves vont être aidés comme ils le méritent. Si la communication s’installe et que nous sommes formés, on va y arriver ! »

Les ressources disponibles

Scolariser un enfant avec un AVS/AESH et Scolariser un enfant avec autisme

Scolariser un enfant avec une avs : Ce guide pratique s’adresse aux AVS/AESH, aux enseignants et aux parents. Il donne des conseils concrets pour faciliter l’inclusion scolaire des élèves ayant des besoins spécifiques dans une optique collaborative entre les différents interlocuteurs. e absolument !

Scolariser un enfant avec autisme : Élisabeth BINTZ s’appuie sur son expérience d’enseignante spécialisée, puis de conseillère pédagogique et d’inspectrice dans l’Adaptation Scolaire des élèves en situation de Handicap, pour donner des repères aux enseignants « ordinaires » qui doivent aujourd’hui accueillir des élèves avec autisme dans leur classe. Le livre tente de répondre à deux questions fondamentales : « Pourquoi et comment scolariser ces élèves ? Un « manuel pédagogique » qui concerne aussi les parents soucieux de suivre la scolarité de leur enfant et de comprendre les problèmes qu’il rencontre à l’école.

Vous pouvez également retrouver Océane Chazot-Ramel sur sa page Facebook : Ma bulle d’AESH.

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Revoir le live en replay

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