Votre enfant a du mal à lacer ses chaussures, à attraper un ballon ou à écrire sans effort ? Ces gestes simples peuvent représenter de véritables défis pour les enfants avec un Trouble Développemental de la Coordination (TDC), aussi appelé dyspraxie. Ce trouble peut impacter leur quotidien, mais avec les bonnes stratégies et beaucoup de bienveillance, il est possible de transformer ces défis en réussites ! Dans cet article, découvrez ce qu’est le TDC, comment le reconnaître et surtout, comment accompagner votre enfant pour qu’il s’épanouisse pleinement.

Le Trouble Développemental de la Coordination, c’est quoi ?

Le Trouble Développemental de la Coordination (TDC), également appelé dyspraxie (de la famille des DYS), est un trouble qui affecte le mouvement et l’apprentissage de la coordination. Il entraîne des difficultés dans le développement des gestes et des mouvements, ainsi qu’un retard dans l’acquisition des habiletés motrices. Des difficultés qui se répercutent dans le quotidien  : une maladresse particulière, un besoin de se concentrer sur les mouvements, une perception de l’espace altérée, difficulté à apprendre des mouvements ou à appliquer des mouvements connus à une situation nouvelle…

Un enfant avec un TDC peut donc avoir du mal à effectuer certaines tâches courantes, comme s’habiller seul·e, lacer ses chaussures, ou encore attraper un ballon. Ces gestes, qui semblent simples pour d’autres, peuvent représenter de véritables défis pour lui ou pour elle. Ces difficultés, souvent invisibles au premier regard, peuvent provoquer frustration, fatigue, ou sentiment de décalage avec les autres enfants.

Avec un accompagnement adapté, les enfants avec un TDC peuvent apprendre à surmonter ces défis et développer des stratégies pour gagner en autonomie !

 

Les différentes formes de TDC

Le Trouble Développemental de la Coordination (TDC), ou dyspraxie, peut se manifester de manière très variée. Chaque enfant peut rencontrer des difficultés motrices spécifiques, ciblées sur un domaine particulier (comme l’écriture ou la motricité fine), ou bien des difficultés plus larges qui touchent plusieurs aspects, comme l’équilibre, la coordination et les gestes du quotidien.

TDC lié à la motricité fine et globale

Les enfants concerné·es peuvent avoir un rythme plus lent et avoir moins de précisions dans des activités motrices courantes :

  • Du mal avec l’écriture ou l’utilisation d’outils comme une règle ou un compas.
  • Tenir en équilibre, courir ou sauter peuvent être un défi.
  • Au quotidien, ces difficultés peuvent rendre compliquée l’utilisation de couverts ou l’habillage.

Dyspraxie visuo-spatiale

Cette forme de TDC influence la perception et la gestion de l’espace :

  • Apprendre des formes géométriques simples ou tracer des figures peut demander un effort considérable.
  • Poser des opérations en arithmétique est complexe : il faut aligner correctement les colonnes des chiffres et respecter les emplacements.
  • Les enfants peuvent également rencontrer des difficultés à repérer des objets ou à suivre une trajectoire, par exemple en attrapant une balle.

TDC lié aux praxies idéomotrices

Les praxies idéomotrices désignent la capacité à exécuter un geste sur demande ou en imitation. Lorsqu’elles sont perturbées :

  • L’enfant peut avoir du mal à reproduire des gestes simples, comme saluer de la main ou mimer l’action de se brosser les dents.
  • Cette difficulté peut limiter l’apprentissage par imitation, essentiel dans l’enfance.

Certains enfants peuvent cumuler plusieurs formes de TDC, ce qui rend les manifestations de ce trouble particulièrement variées. Ça nécessite une observation attentive et un accompagnement personnalisé pour répondre à leurs besoins spécifiques !

📖 À lire aussi : Tout savoir sur les différents types de dyspraxie

Enfants qui jouent au jeu du parachute

Le diagnostic

Avant de poser un diagnostic de TDC, il est essentiel d’éliminer d’autres causes possibles aux difficultés motrices de l’enfant, comme des troubles neurologiques, physiques ou comportementaux. Les professionnel·les de santé prennent alors le temps de vérifier si d’autres troubles associés, comme des difficultés d’apprentissage ou des troubles du langage, sont présents. Le diagnostic de TDC est souvent établi par une équipe pluridisciplinaire, comprenant des médecins (neuropédiatre, pédiatre), des psychomotricien·nes, des ergothérapeutes et parfois des enseignant·es spécialisés·es.

Quels signes observer ?

Quelques caractéristiquent motrices qui peuvent indiquer un TDC :

  • Une maladresse fréquente
    L’enfant renverse ou fait tomber des objets régulièrement. Il ou elle se cogne souvent contre les meubles ou les murs.
  • Difficultés dans les jeux moteurs
    L’enfant peut avoir du mal à attraper un ballon avec ses deux mains, à coordonner plusieurs mouvements (comme sauter à la corde ou faire du tricycle), ou à suivre le rythme d’un jeu collectif.
  • Difficultés à se positionner dans l’espace
    Lors des jeux collectifs (comme le ballon prisonnier, le football ou le basket), l’enfant a des difficultés à se positionner correctement dans l’espace ou à anticiper la trajectoire d’une balle.
  • Une coordination bilatérale difficile
    Les activités qui demandent l’utilisation des deux côtés du corps, comme découper du papier avec des ciseaux ou manger avec des couverts peuvent s’avérer particulièrement difficiles.
  • Problèmes d’équilibres ou de posture
    L’enfant peut avoir du mal à maintenir son équilibre ou son contrôle postural. Par exemple, se tenir debout pour enfiler un pantalon peut être compliqué.
  • Trouble de l’écriture
    L’écriture est soignée mais extrêmement lente, et nécessite beaucoup d’efforts de la part de l’enfant.

 

Pourquoi le diagnostic est important ?

Un diagnostic précoce permet de mettre en place des stratégies adaptées pour accompagner l’enfant dans ses apprentissages et ses activités quotidiennes. L’objectif est de renforcer sa confiance en lui et d’améliorer son autonomie, en collaboration avec les familles, les professionnel·les de santé et l’environnement scolaire. Un enfant avec un TDC a particulièrement besoin de compréhension et de patience !

📖 À lire aussi : Psychoéducation : qu’est-ce que c’est ?

Enfant qui boutonne sa chemise seul

Comment accompagner un enfant avec un TDC ?

Ces difficultés motrices peuvent parfois provoquer de la frustration, un sentiment de décalage par rapport aux autres, et parfois un manque de confiance en soi. Pourtant, avec des stratégies adaptées et beaucoup de bienveillance, il est possible de transformer ces défis en opportunités d’apprentissage et d’épanouissement.

 

Accompagnement thérapeutique : une équipe au service de l’enfant

Un suivi thérapeutique permet à l’enfant de mieux comprendre ses forces et ses limites, tout en apprenant des astuces pour faciliter son quotidien :

  • L’ergothérapeute : Il ou elle enseigne des stratégies pour travailler les difficultés motrices, comme organiser les gestes nécessaires pour enfiler un manteau ou découper avec des ciseaux.
  • Le ou la psychomotricien·ne : Grâce à des exercices ciblés, l’enfant est accompagné dans le développement de son schéma corporel, son équilibre et sa coordination.
  • L’orthoptiste : Il ou elle travaille sur les troubles visuels moteurs ou sensoriels qui peuvent aggraver les difficultés de l’enfant.

Ces spécialistes collaborent souvent avec les enseignant·es et les familles pour maximiser les progrès de l’enfant !

 

Aménagements à l’école : un environnement adapté pour apprendre sereinement

Pour un·e élève avec un TDC, chaque geste peut demander un effort supplémentaire. Quelques aménagements peuvent faire toute la différence !

  • Organisation de l’espace de travail
    Assurez-vous que l’enfant est bien installé : pieds à plat, bureau ajusté à sa taille… Un bon positionnement réduit les efforts inutiles pour l’élève.
  • Soutien dans les tâches complexes
    • Décomposez les consignes en petites étapes et fixez des objectifs atteignables.
    • Prévoyez du temps supplémentaire pour des activités demandant une motricité fine, comme l’écriture, les mathématiques ou l’art plastique.
  • Matériel scolaire adapté
  • Technologies et alternatives pédagogiques
    • Autorisez l’utilisation d’un ordinateur personnel pour les devoirs ou les évaluations.
    • Proposez des alternatives comme des cartes mentales ou des enregistrements audio pour remplacer les rédactions manuscrites.

En plus de ces aménagements, la sensibilisation des camarades de classe tient une place très importante. En sensibilisant, on peut créer un environnement plus inclusif et bienveillant pour l’enfant. Par exemple, expliquer qu’il ou elle a besoin de plus de temps pour réaliser certains gestes peut éviter les moqueries ou la mise à l’écart.

 

Adaptations à la maison : faciliter le quotidien et valoriser les forces

À la maison, l’objectif est de rendre les activités motrices plus accessibles tout en encourageant l’autonomie de l’enfant :

Simplifier les gestes du quotidien

  • Privilégiez des vêtements pratiques (sans boutons) et des chaussures avec lacets élastiques pour éviter de défaire et refaire ses lacets à chaque fois.
  • Mettez en place des routines avec un temps suffisamment long (par exemple, le matin) pour prendre le temps d’effectuer mes tâches motrices et éviter le stress lié à la précipitation.

Encourager les activités motrices plaisantes

Choisissez des activités qui motivent l’enfant, comme le tennis avec des raquettes adaptées ou des jeux en plein air. Pour les sports collectifs, apprenez d’abord les gestes individuellement avant d’intégrer un match.

Renforcer l’organisation

Mettez en place des supports visuels (tableaux, pictogrammes) ou auditifs pour aider l’enfant à planifier ses activités et structurer sa journée.

Valoriser ses forces

Soulignez régulièrement les réussites de votre enfant, même minimes. Ça stimulera sa confiance ! Avec votre soutien, il ou elle peut apprendre à contourner les obstacles et à découvrir ses talents uniques !

Un environnement adapté permet non seulement à l’enfant de progresser sur le plan moteur, mais aussi de renforcer sa confiance et de cultiver ses talents. Avec du temps, du soutien et beaucoup d’encouragements, chaque enfant peut apprendre à contourner ses difficultés et à découvrir ses propres ressources.

Enfants qui dessinent

📖 À lire aussi : Des outils pour accompagner l’enfant avec dyspraxie (TDC)

 

Chaque enfant avec un TDC est unique, tout comme les défis qu’il ou elle peut rencontrer. Avec un diagnostic précoce, des aménagements adaptés à l’école et à la maison, ainsi qu’un accompagnement thérapeutique bienveillant, ces enfants peuvent non seulement surmonter leurs difficultés mais aussi révéler des forces insoupçonnées. En valorisant leurs réussites et en les entourant d’un environnement inclusif et encourageant, vous les aidez à grandir en confiance et à développer tout leur potentiel. En somme, il ne s’agit pas de gommer les obstacles, mais de leur donner les clés pour les traverser et avancer avec assurance !

Article publié le 9 juin 2016, mis à jour le 07 janvier 2025.

2 Commentaires

  • Painet dit :

    On ne parle plus de TAC mais de TDC depuis 2015… vous devriez vois referez a des articles plus récents (psychomotriciens, etc.)

  • Alexandra Valette dit :

    Bonjour,

    Tout d’abord je vous remercie pour votre remarque très pertinente. Effectivement nous parlons de Troubles Développemental de la Coordination (TDC) et c’est pourquoi nous avons bien modifié notre article en ce sens.

    Bien cordialement,

    Alexandra

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Taper la réponse pour valider votre commentaire * Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.