Nous avons interviewé la maman de Paul-Loup, un petit garçon de 4 ans et demi, porteur de Troubles du Spectre de l’Autisme. Depuis peu, Paul-Loup suit la méthode des 3I. Carole, sa maman, nous explique les raisons qui ont motivées le choix de cette méthode.

Pourriez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Carole, je suis maman de deux enfants, une fille de 6 ans, Romane, et un garçon de 4 ans et demi, Paul-Loup, qui est autiste. Ils ont eux-mêmes une grande sœur de 16 ans, Fanny.

Vous pratiquez la méthode des 3I, pouvez-vous nous en dire plus sur cette méthode ?

Cette méthode résulte de l’expérience réussie de deux grands-mères qui ont conduit en dix huit mois leur petit-fils de deux ans et demi, autiste profond, à une vie sociale et scolaire normale grâce à une thérapie éducative inspirée de méthodes d’origine américaine (Greenspan, Floortime, Son Rise, A.B.A,…) éprouvées et adaptées par l’observation et la réflexion. 3I comme : Intensive (40 h par semaine du lundi au dimanche), Individuelle et Interactive. Elle se pratique à domicile dans une salle d’éveil adaptée où des intervenants se relaient pour stimuler l’enfant par le jeu : 1h30 par personne, une fois par semaine. Elle vise à faire repasser l’enfant par les étapes du développement de la prime enfance. Approximativement, plus de 85 familles utilisent cette méthode. .

Depuis combien de temps utilisez-vous cette méthode ?

Nous sommes des débutants car nous avons commencé le 10 novembre 2008. Et avant même de prendre notre décision, mon mari et moi avons assisté à une réunion organisée par la présidente de l’association : Autisme Espoir Vers l’Ecole.

Est-ce que les intervenants ont suivi une formation particulière ? Qui sont les intervenants ?

Oui, la même que la notre, organisée dans notre village et complétée lors des prochaines réunions bilans mensuelles. Les intervenants sont bénévoles, hommes, femmes, actifs, retraités… Ils apportent leurs compétences (manuelles, musicales, sportives, ludiques, orales, communicatives, imaginatives) et les utilisent pour détendre l’enfant.

Pourquoi avoir choisi cette méthode plutôt qu’une autre ? Qu’est-ce qui vous a séduit ?

Nous avons choisi cette méthode car elle nous a paru la plus logique et accessible de suite avec un suivi et un soutien de tous instants de la part de l’association et de leurs psychologues. Sans compter que cette méthode repose entièrement sur le bénévolat.

Quelles sont les contraintes ?

Tout d’abord trouver les 30 bénévoles !! Il faut être disponible tous les jours pour les accueillir, les encourager et les conforter dans leur démarche surtout au début, je pense. La gestion du planning au quotidien et des vacances n’est pas toujours évidente.

Avez-vous essayé d’autres approches auparavant ?

Oui, car lorsque nous avons su pour l’autisme de Paul-Loup, nous avons suivi le chemin proposé par le système c’est-à-dire hôpital de jour, psychomotricité sur place, suivi par psychologue mais cela n’a pas duré longtemps. Nous sentions qu’il lui fallait autre chose. Nous n’avons pas cessé de faire des recherches et nous nous sommes même formés, à l’autisme notamment (5 jours sur Paris par EDI Formation). Nous nous sommes rendu compte que cette prise en charge inadaptée était néfaste pour notre enfant. Nous avons donc décidé de tout arrêter. Puis, nous nous sommes renseignés sur les différentes méthodes dont nous avions entendu parler ( PECS, TEACCH, ABA, 3I) C’est ainsi que la méthode des 3I nous a paru la plus évidente de toutes.

Pouvez-vous observer des résultats ?

Il est encore un peu tôt car il faut que Paul-Loup et tous les intervenants s’installent dans une relation de confiance et prennent leur rythme. Nous ferons le point à la première réunion mensuelle qui se tiendra prochainement.

Très concrètement, en quoi consiste la méthode au jour le jour ?

Chaque jour, quatre à cinq intervenants viennent jouer avec Paul-Loup dans sa salle d’éveil ou le promènent. Ils appliquent la méthode de la façon suivante : imiter ses stéréotypes, tout par le jeu, pas d’apprentissage, partir de ce que veut l’enfant et de ses centres d’intérêts, se mettre sans cesse en face de lui, chercher sans cesse le contact visuel, l’échange et la communication. En faisant ainsi, nous entrons dans sa bulle et chaque interactivité l’en sort peu à peu. Après chaque séance, ils rédigent un petit compte-rendu sur les principales activités et les comportements qu’il a pu avoir : regards, gestes, mots, crise,…

Perrine est graphiste et responsable du studio graphique chez Hop'Toys. Elle réalise aussi plusieurs infographies, illustrations et activités créatives que vous pouvez télécharger gratuitement sur ce blog.

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