À l’approche des fêtes, une question semble se poser chez les personnes concernées par les troubles neurodéveloppementaux. Y a-t-il un lien entre notre alimentation et les symptômes de certains TND ? Avec Eugénie Emorine, on vous explique comment gérer lors des fêtes de Noël !

Vous avez dit neuro-nutrition ?

Mais dans un premier temps, il faut s’interroger sur un terme important pour répondre à cette problématique: la neuro-nutrition. De quoi s’agit-il ? On parle de neuro-nutrition lorsque l’on prend en compte les différents besoins du cerveau. Ainsi, on essaye d’optimiser au mieux nos fonctions cérébrales et psychiques. 

Pour les cerveaux qui travaillent un peu différemment, on peut donc se demander si la nourriture que l’on ingère doit être différente afin de s’adapter au fonctionnement de son cerveau. On s’est penchés sur la question, en se tournant vers des professionnel·les de la neuro-nutrition, des spécialistes qui sont confrontés aux troubles du neurodéveloppement de manière quotidienne. 

Dis-moi ce que tu manges…

Alors, lors de nos recherches, nous sommes dans un premier temps tombés sur le site Cognitiv.Care, géré par Eugénie Emorine. Une nutrithérapeuthe (et pas que!) qui explique que dès la venue au monde de son premier enfant, elle a commencé à se demander quelles étaient les meilleures astuces pour permettre à son enfant de bien manger. Aujourd’hui, elle exerce au sein de la Maison des Enfants Extraordinaires, un lieu de ressources et de soutien pour les personnes en situation de handicap.

Alors pour parler de nutrition et de TND, y a-t-il mieux placée qu’elle pour parler de ce sujet ? 

Dès le début de notre entretien, Eugénie tient à préciser que l’alimentation n’est en aucun cas un élément déclencheur de TND. D’ailleurs, elle revient sur un cliché très souvent répandu:  que la consommation de sucre pour un enfant avec un TDA/H va amplifier son trouble. Eugénie explique que non, le TDA/H aura certes, plus de mal à se concentrer, mais ce n’est en aucun cas à cause de la consommation de sucre. D’ailleurs, d’un point de vue nutritionnel, le sucre n’est réellement bon pour personne. 

sucres

Mais alors, comment peut-on lier le sucre au TND ? Et comment adapter son alimentation à Noël ?

Dans un premier temps, Eugénie Emorine nous parle d’études scientifiques, notamment celle de J. Alves et al. en 2022.  qui montrent que pour un enfant né d’une mère touchée par un diabète gestationnel aurait plus  de prédisposition à être diagnostiqué sur le spectre de l’autisme.

Mais en ce qui concerne le lien entre le sucre et les personnes TSA, cela reste encore flou. Bien que des études soient faites et qu’elles aient montré que le public TSA a plus de facilité à développer des traits addictifs. En effet, pour les personnes sur le spectre de l’autisme, le traitement des récompenses (la dopamine) peut être dysfonctionnel. Ainsi, quand ils mangent du sucre, la dopamine envoie des signaux d’encore plutôt que d’être satisfaite.

Une étude menée en 2022 en Chine met en avant la consommation de boissons sucrées chez les enfants neuroatypiques. Et encore une fois, on tente de faire bouger les clichés. Cette étude montre que les personnes TSA ne consomment pas plus de boissons sucrées que les enfants neurotypiques. Cependant, la consommation de ces dernières, créent chez les personnes neuroatypiques une problématique dans la gestion de leurs émotions.

L’autoroute du cerveau

Eugénie Émorine parle alors de l’autoroute de l’intestin vers le cerveau. C’est là qu’entre en jeu le microbiote. En effet, une alimentation riche en sucre, peut l’endommager. Et souvent, les changements dans le microbiote intestinal, peuvent altérer le métabolisme des neurotransmetteurs dans l’intestin et le cerveau, affectant ainsi la fonction cérébrale. Et puis, on parle également d’hypoglycémies réactionnelles ou de micro hypoglycémie toute la journée. Si on a trop de sucres, surtout tôt le matin par exemple, une fois que cette jauge de glycémie est retombée à zéro, l’énergie l’est également. Tout comme l’humeur ou même l’attention.

Les conseils pour Noël !

Alors après toute cette théorie, et si on passait à la pratique ? Avec les fêtes de fin d’année qui approchent, l’idée même de réduire la consommation de sucre peut sembler très lointaine, voire inaccessible. Mais c’est sans compter sur les conseils de Eugénie Emorine qui, sur son site Cognitiv.Care, partage de nombreuses recettes idéales pour répondre aux besoins de tous·tes ! Et le mot d’ordre, ce n’est pas de supprimer complètement tous les sucres, mais plutôt, de prendre des sucres plus qualitatifs.

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Les recettes à faire en famille

Les sablés de Noël

Quelle serait la saison de Noël sans ses célèbres  sablés maisons de Noël ? Afin de ne pas devoir faire une croix dessus, Eugénie propose de se servir de farines alternatives ou de sucre complet. Ainsi, on peut quand même partager de bons sablés, ainsi que les moments de partage que représentent leur préparation, tout en faisant attention à son microbiote !

L’apéritif

Les repas de fin d’année, comme toutes les réunions de famille, c’est l’occasion de partager un moment de retrouvailles autour d’un apéritif. Histoire de préparer son estomac au festin qu’il va engloutir. Et quoi de mieux pour profiter d’un chouette moment convivial, que de se régaler de bâtonnets de légumes, que l’on peut tremper dans du houmous, ou encore dans de la tapenade, elle aussi faite maison ? Le tout accompagné de la traditionnelle truite fumée de Noël ?

Un véritable régal !

Le plat principal

En ce qui concerne le plat principal, celui que nous attendons sûrement plus que le moment des cadeaux, celui qui nous fait saliver, Eugénie n’a pas beaucoup de recommandations. Si ce n’est l’idée d’ajouter des châtaignes, des légumineuses ou des courges ou des patates douces. Et afin d’apporter une touche de couleurs à la table, pourquoi ne pas apporter des assortiments de légumes verts avec chaque plat ? Idéal !

Le calendrier de l’Avent

Pour Eugénie, il faut favoriser des calendriers de l’Avent non-alimentaire. Ces derniers permettent soit de glisser des mots encourageants, des petits cadeaux (par exemple, un fidget snapper) ou même des moments de vie à partager ! C’est un peu l’idée que l’on a du calendrier de l’Avent chez Hop’Toys, et c’est la raison pour laquelle nous avons crée un calendrier de l’Avent à télécharger gratuitement et qui vient mêler moments de partage, challenges et même culture générale !

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En conclusion …

Bien que la glycémie ne soit pas un facteur qui fait se développer les troubles neurodivergents, elle peut accentuer certains symptômes. Comme par exemple l’attention chez le TDA/H ou encore la régulation des émotions chez les personnes TSA. Des études se penchent de plus en plus sur les liens entre que peuvent entretenir les régimes alimentaires et les TND, mais en attendant, il est important de se rendre compte que ce n’est pas impossible à gérer si tout le monde met la main à la pâte !

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