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Lydie Laurent

La semaine dernière, Lydie Laurent, fondatrice d’Epsilon à l’école nous présentait l’intérêt de la pédagogie Montessori pour les enfants avec autisme. Pour aller plus loin, elle nous livre ci-dessous des cas pratiques à mettre en place sur les thématiques suivantes : socialisation, motricité & les particularités sensorielles.

La socialisation

Maria Montessori a mis en évidence l’intérêt du jeune enfant (2,5 ans à 5 ans) pour le comportement social. De ce fait, elle a mis en place des routines quotidiennes et des activités pour apprendre aux jeunes enfants les « bonnes manières ». Les séquences proposées s’apparentent à un travail qui peut être fait en groupe d’habilités sociales. Et qui peuvent aussi être une source d’inspiration pour mettre en place les apprentissages sociaux en classe et à la maison pour des enfants avec autisme. Les outils visuels comme les boussoles de émotions, des sentiments, les cartes de retour au calme sont des compléments essentiels pour apprendre aux élèves avec autisme à réguler leurs émotions et à reconnaître celles des autres.

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Idéo – La roue de secours

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Idéo – La roue de secours

 

Difficultés motrices

Maria Montessori a mis en évidence chez les enfants neurotypiques une période sensible pour l’ordre de la naissance à 5 ans. Puis pour la coordination du mouvement de 18 mois à 4 ans. De ce fait, elle propose aux enfants des apprentissages basés sur la vie pratique. Les apprentissages proposés par Maria Montessori au niveau de la vie pratique ont un double intérêt pour les enfants avec autisme. Ils permettent de développer l’utilisation de la main, du regard et d’affiner tous les gestes. De plus, ils permettent à l’enfant d’acquérir plus d’autonomie dans leur vie quotidienne et donc un mieux être. Découvrez en cliquant ici un article complet sur les exercices de vie pratiques. 

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Cadre d’habillage Montessori

Difficultés sensorielles

L’importance de la maîtrise de ses sens dans les apprentissages n’est plus à démontrer. Maria Montessori a mis en évidence le raffinement des sens de la naissance à 5 ans. Pour les enfants de ces âges, elle a mis en place des activités sensorielles en isolant le travail de chaque sens. Ce travail permet à un enfant avec autisme qui présente régulièrement des troubles sensoriels d’apprendre à maîtriser ses outils sensoriels. Ce travail apporte aussi un mieux être même s’il est mis en place un âge plus avancé pour un enfant avec autisme.

Lors de ces activités, l’enfant apprend des pivots essentiels du raisonnement comme dans les programmes ABA : observer, toucher, écouter, sentir, goûter, se concentrer, mémoriser, trier, graduer, catégoriser, classer, se corriger. Mais aussi de développer les fonctions exécutives : des capacités liées à l’anticipation, la planification, l’organisation, la résolution de problème, le raisonnement logique, la mémoire de travail, le contrôle cognitif, la pensée abstraite, l’apprentissage de règles, l’attention sélective, la sélection de réponses motrices, la motivation, l’initiative. Ce travail permettra aussi à l’élève de passer de l’action à la méta-action et de mettre en place ses premières stratégies d’apprentissage.

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Tablettes rugueuses Montessori

Lydie, quels conseils donneriez-vous aux parents pour le soutien scolaire de leur enfant avec autisme ?

Afin de soutenir au mieux la scolarité de leur enfant, je conseille aux parents d’évaluer ou de faire évaluer leurs enfants sur le plan scolaire par rapport aux attentes de l’Education Nationale sur plusieurs niveaux scolaires. En effet, les élèves avec autisme présentent aussi un développement scolaire atypique. Et régulièrement le programme proposé pour une tranche d’âge ne leur correspond pas dans son intégralité. Une fois cette évaluation réalisée, le soutien scolaire peut être organisé : reprise des bases, préparation ou familiarisation aux activités qui se dérouleront en classe, aide aux devoirs, identification des adaptations permettant à l’enfant de suivre le projet de classe de son enseignant(e).

Je souligne aussi l’importance du travail en partenariat des professionnels et de la famille. Pour les parents formés, je précise que l’expertise des patients face aux médecins est de plus en plus reconnue mais pas celles des parents formés face aux enseignants. De ce fait, les parents doivent donc composer avec beaucoup de diplomatie s’ils sont face à des équipes non motivées pour réussir le challenge de l’école inclusive.

En tant que maman, je me suis formée et je ne le regrette pas. Pour cette raison, les formations au soutien scolaire spécifique proposées par Epsilon à l’Ecole sont ouvertes aux parents. Cependant, je comprends aussi que certains parents ne souhaitent pas se transformer en professeur des écoles à l’école tous les jours. Nous avons donc choisi de former des intervenants pour les soutenir.

Plus d’infos sur les formations sur Epsilon à l’école.

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