Que l’on soit parents ou alors professionnels de l’éducation, on entend de plus en plus parler de la coéducation. Alors oui on a bien une petite idée ce que c’est, mais l’expliquer clairement cela est plus difficile. Alors voici un retour sur ce phénomène qui permet aux parents et aux professionnels de s’associer pour le bien-être des enfants.
C’est quoi la coéducation?
« Il faut un village pour élever un enfant » : Une citation expliquant, de manière imagée, le principe de la coéducation. En effet, l’éducation n’est pas le devoir d’une seule personne mais bien le fait d’une communauté de personnes. Parents et professionnels sont tous acteurs de l’éducation ! Chacun de ces acteurs doit coopérer et communiquer avec les autres pour qu’il y ait une continuité entre la famille et l’école et non une segmentation définie. Cela permet un meilleur suivi de l’enfant par le partage de connaissances (les parents savent des choses que les professionnels ne savent pas et vice versa), mais aussi de ne pas rompre le lien social entre la maison et les lieux où sont accueillis les enfants.
Les bénéfices de la coéducation :
- Pour les parents : ils sont reconnus dans les établissements scolaires ou d’accueil
- Pour les enfants : ils sont mieux suivis, mieux compris et gardent une certaine cohérence éducative
- Pour les professionnels : ils obtiennent des informations clés et une meilleure contribution des parents
La coéducation et la petite enfance
Le but ici est de mettre les parents dans une position active et participative au sein des structures d’accueil de petite enfance. Mais cela n’est pas toujours évident. Alors voici quelques conseils pour arriver à mettre en place cette coéducation parents-professionnels.
- La coéducation ne signifie pas un accord constant entre parents et professionnels. Au contraire, celle-ci générera sûrement des divergences entre ces deux socles éducatifs. Un enfant aura des comportements différents à la maison et dans la structure d’accueil. Il est donc important de s’écouter et de communiquer afin d’arriver à une solution qui convient à tout le monde et surtout à l’enfant.
- Lorsqu’on parle de coéducation il est primordial de penser « équipe ». Le parent est vue non pas comme un « élève » qui n’a pas un certain savoir, mais plutôt comme un partenaire qu’il faut accompagner d’égal à égal.
- Concernant les parents, la coéducation nécessite une implication et une participation de leur part. Il ne faut pas oublier que l’enfant passe beaucoup de temps dans ces structures et que les professionnels participent à leur éducation. Il est donc primordial, pour le bien être de l’enfant, que les parents communiquent avec les professionnels.
La coéducation à l’école
La coéducation continue à l’école quand les enfants grandissent. Le principe est le même qu’au dessus : tous les adultes du cercle éducatif de l’enfant travaillent ensemble sur son parcours et son suivi. La coéducation existe déjà dans le milieu scolaire. En effet, les bulletins scolaires sont un exemple de coéducation. L’objectif premier des bulletins (ou encore de la réunion parent/professeur) est d’informer les parents mais aussi de les faire participer au développement de l’enfant.
Il est important de ne pas oublier que lorsque l’enfant arrive à l’école ou entre dans la salle de classe, il n’efface pas avec lui son « histoire » (ce qu’il vit à la maison, ses soucis, ses préoccupations), mais au contraire celle-ci s’inscrit et participe à son apprentissage à l’école. Le lien entre parents et enseignants se comprends alors beaucoup plus. Mais comment mettre en place de la coéducation à l’école? Voici quelques idées d’actions de coopération entre enseignants et parents pour faciliter la coéducation :
- La participation des parents d’élèves au conseil de classe qui permet de plus parler du comportement de l’enfant face au travail que des notes. Cela permet de mettre en évidence des difficultés scolaires.
- La réunion de rentrée des parents qui permet aux parents de rencontrer les professeurs de leurs enfants, d’en savoir plus sur ce qu’ils attendent d’eux… Et lorsque nous parlons d’attente, nous parlons des attentes d’attitudes et non pas de réussites. En effet, si l’enseignant explique pourquoi telle attitude est importante, il sera plus facile pour le parent d’accompagner son enfant vers ce développement là. Par exemple, essayer de développer sa capacité de concentration plutôt que de l’aider en mathématiques.
- Faire participer les parents à la vie de l’établissement : participation aux sorties, aux événements, à la vie scolaire…
- Organiser des formations pour les parents sur l’accompagnement scolaire des enfants
- Organiser des conférences sur des thèmes éducatifs communs : l’autorité, le harcèlement, le mon de l’emploi et faire participer les parents et professeurs. De plus cela permet de mettre les parents et les professionnels d’égal à égal et non dans une position parent-élève et professionnel-expert.
La coéducation et le handicap
Dans le monde du handicap, certains modèles ont déjà adoptés la coéducation ! C’est le cas du modèle de Denver pour les enfants porteurs de troubles autistiques. Avec ce modèle, parents et professionnels travaillent ensemble. Les thérapeutes du programme forment les parents afin qu’ils puissent continuer cette méthode à la maison.
Mais il y a également l’éducation conductive pour les enfants porteurs de handicap moteurs. Celle-ci replace le parent au centre de l’éducation de l’enfant. Comme le souligne Fanny Grau qui pratique l’éducation conductive : « Je suis aussi bien là pour l’enfant, que pour le parent : pour qu’il puisse acquérir des bonnes pratiques, et des bon réflexes pour toujours laisser la place au progrès, et aux encouragements !«
Ces deux méthodes permettent de montrer que la coéducation est possible. En associant savoir des professionnels et connaissance de leur enfant des parents, on partage des informations essentielles pour aider et accompagner au mieux les enfants.