Votre enfant rencontre des difficultés en mathématiques ? Ces obstacles pourraient être liés à un trouble spécifique : la dyscalculie. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir pour mieux comprendre ce trouble et accompagner votre enfant au quotidien.

Comprendre la dyscalculie pour mieux accompagner votre enfant

La dyscalculie, c’est quoi ?

La dyscalculie est un trouble de l’apprentissage qui affecte la capacité à comprendre et utiliser les nombres. Elle fait partie des troubles DYS, qui sont des difficultés liées à l’acquisition d’une ou plusieurs fonction(s) cognitive(s). La dyscalculie peut rendre les mathématiques particulièrement difficiles, même avec des efforts répétés, mais aussi le quotidien (pour lire l’heure par exemple).

La dyscalculie ne se limite pas à des difficultés en mathématiques. Elle peut aussi impacter la confiance de votre enfant en ses capacités. Face à des exercices qui semblent simples pour les autres, il ou elle peut ressentir de la frustration, voire un sentiment d’échec. Ces émotions sont normales, mais il est important de les reconnaître et d’y répondre avec bienveillance. Votre enfant n’est pas « mauvais en maths » : il ou elle a simplement besoin d’un accompagnement adapté pour développer son potentiel.

Ce trouble est souvent associé à d’autres troubles DYS, comme la dyslexie, la dyspraxie, la dysphasie ou encore le trouble de l’attention. Malheureusement, ces autres difficultés peuvent masquer la dyscalculie, qui reste peu étudiée comparée à la dyslexie, et donc parfois non détectée.

Il existe plusieurs formes de dyscalculie, chacune ayant des manifestations spécifiques.

La dyslexie verbale

C’est la difficulté à nommer ou comprendre les termes mathématiques exprimés en mots. Par exemple, un enfant peut avoir du mal à associer le mot « sept » au chiffre 7, ou à comprendre des consignes comme « ajoute trois au nombre cinq ». L’enfant peut avoir besoin de voir la consigne écrite pour mieux la traiter ou la comprendre.

La dyscalculie des faits arithmétiques

C’est la difficulté à apprendre les tables d’addition ou de multiplication. Par exemple, un·e élève peut oublier que 5 + 5 = 10, même après plusieurs répétitions, ce qui rend les calculs très lents et frustrants.

La dyscalculie procédurale

Ça correspond aux difficultés à résoudre des calculs. C’est à dire que l’enfant a du mal à résoudre une opération écrite, ou encore à maîtriser les règles et les priorités pour effectuer une opération. Par exemple, il ou elle pourrait oublier dans quel ordre effectuer une multiplication et une addition dans une opération, ou ne pas savoir comment poser une division.

La dyscalculie visuo-spatiale

C’est la difficulté à repérer correctement les chiffres ou les symboles. Par exemple, il ou elle peut confondre « + » et « x », inverser des chiffres comme « 12 » et « 21 », ou mal aligner les colonnes dans une addition.

Selon Poppins, la dyscalculie toucherait entre 3,6 % et 7,7 % des enfants d’âge scolaire1. Elle a des répercussions à l’école, mais aussi dans la vie quotidienne.

Par exemple, votre enfant pourrait :

  • Avoir du mal à rendre la monnaie ou calculer un prix en magasin.
  • Confondre les horaires : si votre enfant doit être à un rendez-vous à 15h30 et qu’il est 14h45, il ou elle pourrait ne pas comprendre combien de temps il reste.
  • Trouver difficile de suivre une recette qui demande des mesures précises (ex. : « ajouter 250 ml de lait »).

📖 À lire aussi : Les troubles DYS en infographie !

Comment repérer la dyscalculie ?

Peut-être avez-vous des doutes sur une possible dyscalculie ? D’après la fédération française des DYS, voici quelques signes à surveiller :

  • Les difficultés à comprendre instinctivement les nombres, à énumérer, à compter
  • Des difficultés à comprendre les mathématiques sans pour autant avoir de difficultés dans d’autres matières
  • Du mal à reconnaître rapidement les petites quantités par rapport à une grande quantité
  • Des difficultés à réaliser un calcul mental ou à poser un calcul par écrit
  • Du mal à résoudre des problèmes écrits où il faut appliquer des calculs
  • L’apprentissage des tables de multiplication est difficile
  • Tendance à confondre les chiffres entre eux
  • (…)

La dyscalculie peut provoquer des réactions émotionnelles fortes : un enfant peut pleurer ou s’énerver face à un exercice qui semble insurmontable, éviter les devoirs de mathématiques ou même développer une anxiété liée à l’école. Si vous remarquez ces signes, il est essentiel de les aborder avec douceur et compréhension. Une écoute active et des encouragements réguliers peuvent aider à réduire cette anxiété et à restaurer la confiance de votre enfant !

Apprentissage des maths par le jeu

📖 À lire aussi : Troubles DYS : 4 outils bien-être et psychoéducatifs

Accompagner un·e enfant avec une dyscalculie : solutions et outils

En séance avec un·e spécialiste

Vous pouvez emmener votre enfant voir un·e spécialiste, comme un·e orthophoniste, pour travailler sur ses difficultés. L’orthophoniste sera en capacité de répondre aux besoins de votre enfant grâce à une rééducation. Cette dernière favorisera la faculté de l’enfant à réfléchir et à raisonner par lui-même malgré ses difficultés.

À l’école

Discutez avec les enseignant·es pour mettre en place des aménagements adaptés :

  • Un·e AVS (Accompagnant·e d’Élève en Situation de Handicap) peut aider l’enfant à gérer ses exercices en classe.
  • Des supports visuels, comme des tableaux colorés ou des schémas, peuvent faciliter la compréhension des concepts.
  • Des consignes simplifiées ou fractionnées permettent à l’enfant de se concentrer sur une tâche à la fois.
  • Un temps supplémentaire pour les évaluations est souvent indispensable pour réduire le stress lié aux calculs.

Des actions de sensibilisation auprès des élèves peuvent compléter ces approches, en permettant de développer l’empathie et une meilleure acceptation des différences. Expliquer les troubles DYS aux camarades aide à renforcer l’inclusion sociale !

En parallèle, il est  primordial de valoriser les progrès de l’enfant, même s’ils semblent minimes. À l’école, un·e enseignant·e qui souligne les réussites plutôt que les erreurs peut redonner confiance à un élève. Par exemple, féliciter un enfant pour avoir trouvé une bonne approche, même si le résultat final n’est pas correct, peut transformer sa perception des mathématiques.

À la maison

À la maison, il est important de créer un espace sécurisant, où votre enfant peut poser ses questions sans peur d’être jugé·e. Rappelez-lui régulièrement que ses efforts comptent plus que le résultat, et que les erreurs font partie de l’apprentissage. Une phrase comme « Je vois que tu as travaillé dur, et c’est ce qui est le plus important » peut avoir un grand impact émotionnel !

Pour ce qui est des astuces d’apprentissage, vous pouvez utiliser le jeu, pour rendre ça ludique et plus attrayant ! Avec la dyscalculie, votre enfant peut détester les maths. Le jeu peut alors être une solution pour rendre les mathématiques amusant et plus simples à comprendre !

Découvrez notre sélection pour aborder les maths autrement 🎲

En complément, plusieurs outils numériques peuvent aider à rendre les mathématiques plus accessibles :

  • Khan Academy Kids : pour réviser les bases des mathématiques avec des vidéos interactives.
  • Maternelle Montessori : des applications basées sur des activités manipulatives et visuelles (App Store / Google Play).
  • NeuroNation : des exercices d’entraînement cognitif pour améliorer la mémoire et la logique.

Chaque enfant avec une dyscalculie est unique, avec ses propres forces et difficultés. L’accompagnement ne se limite pas à des stratégies mathématiques : il inclut aussi un soutien émotionnel. Votre enfant a besoin de sentir que vous croyez en lui ou en elle, et que ces difficultés ne définissent pas sa valeur ! Avec les bons outils, le respect de son rythme, un environnement adapté et beaucoup d’encouragements, votre enfant pourra surmonter les obstacles et retrouver confiance en lui ou elle. La dyscalculie n’est qu’une partie de qui est votre enfant, qui possède de nombreuses autres forces et talents à découvrir et à cultiver 💙


Sources

  • C’est quoi les neuroatypies ? – Camille Desbois
  • Poppins
  • Fédération Française des DYS

Article publié le 17 mai 2017. Mis à jour le 07 janvier 2025.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Taper la réponse pour valider votre commentaire * Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.