Comment l’enfant avec autisme perçoit/comprend le monde qui l’entoure ? Dans cet article, retrouvez un extrait du livre Vivre avec un frère ou une sœur porteur d’un trouble du spectre autistique (TSA) des Éditions Tom Pousse, avec des exemples concrets de la perception du monde par des enfants avec autisme.

Par Céline Alcaraz et Cécile Rattaz
Extrait de livre Tom Pousse : Vivre avec un frère ou une sœur porteur d’un trouble du spectre autistique (TSA)

Si l’impact du TSA sur la qualité de vie des parents est désormais bien connu, son retentissement sur la fratrie a été moins étudié et ne donne pas lui encore des interventions spécifiques. Avoir un frère ou une sœur avec TSA peut en effet avoir des répercussions à différents niveaux. Sur la vie familiale (les parents peuvent être moins disponibles pour leurs autres enfants), sur l’organisation (prise en charge de l’enfant avec autisme, rendez-vous, déplacements fréquents…), sur leur scolarité (moqueries des camarades), ou encore sur leur vie sociale (impossibilité d’inviter des camarades à la maison, de se rendre à de nombreuses activités extra-scolaire…).

fratrie avec autisme

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Pour illustrer les exemples, nous avons choisi de parler du frère ou de la sœur avec un trouble du spectre de l’autisme nommé Alix. Un prénom mixte. C’est aussi un prénom qui évoque la joie, la force. Les enfants avec TSA ont tous des difficultés pour communiquer et interagir avec les autres. Mais, ces difficultés se manifestent de manière différente chez chaque enfant.

Attention ! Il s’agit de certaines particularités qui sont souvent observées chez les enfants avec TSA, mais cela ne signifie pas que tous les enfants qui ont un TSA ont le même fonctionnement. Ce sont des tendances générales : chaque enfant a bien sûr sa propre manière de fonctionner.

Le langage

Un enfant avec TSA : Alix a des difficultés pour parler, et s’il parle son langage est un peu étrange, répétitif, et peut avoir du mal à suivre une conversation.

Un enfant ordinaire : Il utilise le langage pour communiquer ses besoins, ses envies, raconter sa journée…

Les règles sociales

Avec TSA : Il arrive à Alix de dire tout haut ce qu’il pense sans comprendre que cela « ne se fait pas »; par exemple, dire à une personne qu’elle est grosse.

Ordinaire : Il connaît et respecte les règles sociales. Par exemple, demander : « Comment ça va ? » à une personne simplement parce que ça se fait, sans vraiment s’intéresser à sa réponse.

Les copains

Avec TSA : Alix aime rester seul dans la cour de récréation, ou s’isoler dans sa chambre lorsqu’il y a une fête à la maison

Ordinaire : Il a tendance à préférer être en compagnie, jouer avec d’autres enfants plutôt que rester seul.

L’humour

Avec TSA : Alix a du mal à comprendre l’humour. Ex : Si on lui dit « Ah ben bravo! » par ironie quand il vient de faire une bêtise, il peut comprendre qu’on est en train de le féliciter.

Ordinaire : Il comprend et utilise fréquemment l’humour.

L’imprévu

Avec TSA : Pour Alix, un événement imprévu comme un spectacle à l’école, un changement dans son emploi du temps, peut lui être difficile à supporter et le rendre très anxieux.

Ordinaire : Un événement imprévu est plutôt source de réjouissance ou, si ce n’est pas le cas, l’anxiété créée diminue rapidement et l’enfant peut s’adapter.

Les intérêts

Avec TSA : Alix peut être passionné par certains sujets particuliers comme les lampadaires, et en parler pendant des heures.

Ordinaire : Même s’il a des préférences, il s ‘intéresse à différents sujets.

Les émotions

Avec TSA : Alix exprime ses émotions en sautillant sur place ou en agitant ses bras, lorsqu’il est content, ou en se roulant par terre quand il est fâché.

Ordinaire : Il exprime ses émotions en prenant en compte le contexte. Par exemple : il s’abstient de sauter de joie s’il est en classe.

La motivation

Avec TSA : La motivation sociale comme avoir une bonne note pour faire plaisir à ses parents, être le meilleur de la classe… n’est pas aussi forte chez lui que chez les autres enfants.

Ordinaire : De nombreux apprentissages sont facilités par le désir d’obtenir une récompense sociale (félicitations, bonne note…).

Les 5 sens

Avec TSA : Il arrive qu’Alix ne supporte pas un son, une lumière. Il peut aussi ne pas supporter que quelqu’un le touche, un aliment, une odeur (hyperréactivité). Ou au contraire, de réagir très peu (hyporéactivité).

Ordinaire : Il réagit de manière modérée aux stimulations sensorielles, sauf dans des circonstances exceptionnelles (en cas de fatigue par exemple).

Filtrer les informations

Avec TSA : Alix ne parvient pas à écouter ce qu’on lui dit quand il est dans un bus, car il est gêné par d’autres informations sensorielles (le bruit du bus, des klaxons dans la rue, la vision des voitures, les odeurs…).

Ordinaire : S’il est dans un bus, il parvient à filtrer les différentes informations sensorielles (ne pas y faire attention) pour se consacrer à celle qui est la plus importante à ce moment-là (les mots prononcés par la personne qui lui parle).

Les repas

Avec TSA : Alix a des goûts particuliers. Par exemple : il peut aimer les aliments au goût très fort (comme la moutarde), refuser des textures (comme la viande) ou refuser les aliments mélangés.

Ordinaire : Il mange de manière plus variée, même s’il préfère certains aliments, et d’autres qu’il n’aime pas du tout.

Le sommeil

Avec TSA : Alix peut avoir du mal à s’endormir, car il reste très attentif aux signaux sensoriels, ou il est anxieux, ou pris par ses intérêts.

Ordinaire : Il peut avoir des difficultés de sommeil, mais celles-ci sont en général liées à un évènement particulier. Par exemple, le projet de partir en vacances. Ou, si ce n’est pas le cas, elles sont moins fortes et moins persistantes.

>> À lire : L’école et l’enfant avec autisme 

>> À lire : 5 comptes à suivre sur l’autisme et l’empowerment 

Ce qu’il faut retenir

Alix a une intelligence différente de celle des autres enfants. Il y a des domaines où il est doué (par exemple pour les activités qui demandent un bon sens de l’observation, comme les puzzles) et d’autres où il est en difficulté (par exemple, pour soutenir une conversation ou jouer avec un autre enfant). Mais il ne faut pas oublier que chaque enfant est unique, et que chaque enfant a ses points forts et ses points faibles.

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Sources :
Blog de Tom Pousse
Tableau inspiré de « TSA et neurotypique, mieux se comprendre » (Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie. Québec) 

 

Chargée de projet digital

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