Couper les cheveux d’un enfant… Pour certains enfants, cela peut être un vrai défi : bruit, contact, odeurs, peur du changement, difficultés sensorielles… Pour les parents, cela peut vite devenir source de stress. Pourtant, avec une préparation adaptée et beaucoup de respect pour le rythme de l’enfant, ce moment peut se transformer en expérience positive.
Hop’Toys a quelques conseils pour vous aider à couper les cheveux d’un enfant plus facilement.

Travailler sur le consentement
Le point de départ, c’est le consentement. Se faire couper les cheveux, c’est accepter qu’une personne entre en contact avec soi, parfois de manière prolongée. Or, ce contact ne va pas de soi, surtout pour les enfants qui perçoivent le monde de façon plus intense.
Et comment dans toute action qui nécessite un contact, on demande l’autorisation, on valide le consentement.
Un consentement éclairé sur ce qui va se passer, ce qui est attendu, et même sur le temps que chaque acte prendra.
Plutôt que d’imposer, on doit préparer l’enfant à la coupe de cheveux : expliquer avec des mots simples, montrer les outils (peigne, ciseaux), utiliser des pictogrammes et verbaliser.
Certains enfants auront besoin d’observer avant d’accepter. D’autres voudront essayer eux-mêmes de manipuler un peigne ou une petite paire de ciseaux factice. L’idée est de leur donner une maîtrise sur ce qui va se passer.
Et de toujours respecter et demander le consentement. Ne minimisez jamais un acte car vous l’estimez non-intrusif. Il l’est. Et il l’est même s’il ne vous poserait pas problème à vous. Couper les cheveux d’un enfant n’est pas toujours un acte anodin.

Techniques pour favoriser la confiance
La confiance passe par l’environnement. Réduire les sources de stress aide énormément : éviter les bruits forts, limiter les odeurs de produits capillaires, proposer un casque anti-bruit (ou des bouchons pour faciliter la coupe) ainsi qu’une couverture lestée pour sécuriser l’enfant.
Les stratégies peuvent varier : couper les cheveux d’un enfant en plusieurs petites séances plutôt qu’en une seule, autoriser l’enfant à se lever, à bouger, à regarder une vidéo pendant la coupe…
Et surtout : valider ses émotions, reconnaître qu’il ou elle a le droit d’avoir peur ou d’être agacé·e.
Laisser l’enfant exprimer ses inquiétudes, ses attentes, ses craintes.
L’éventail « de quoi j’ai besoin » peut aider à mettre en lumière certains besoins même lorsque les mots ne sont pas là.

À domicile, par soi-même ou en salon de coiffure ?
Il n’y a pas de formule universelle pour couper les cheveux d’un enfant !
Certains enfants seront rassurés par la maison, leur espace familier, la présence d’un parent. D’autres, au contraire, auront besoin de sortir du cadre quotidien et d’aller chez le coiffeur pour ritualiser l’expérience.
Certain·nes professionnel·les peuvent se déplacer à votre domicile.
Nous vous recommandons le livre « Je vais chez la coiffeuse » (pas de panique, il fonctionne aussi pour « le coiffeur ») qui permet de visualiser et anticiper les différentes étapes du rendez-vous.

Le faire soi-même : les bons gestes et le bon matériel
Si l’on ramène la coupe à la maison, il est essentiel d’avoir le bon matériel : ciseaux adaptés aux cheveux, cape de coiffure (une grande serviette), peigne doux, éventuellement un vaporisateur. Un fauteuil confortable et une bonne lumière feront aussi la différence.
Une musique relaxante ou même, et on ne vous jugera pas, un dessin-animé à portée de vue pourront aider !
Couper petit à petit, expliquer chaque geste, laisser l’enfant manipuler certains outils (sous surveillance). Cela permet de rendre l’expérience interactive plutôt que passive. L’objectif n’est pas une coupe “parfaite”, mais un moment vécu sans stress.
Là encore, YouTube regorge de tutoriels adaptés pour couper les cheveux d’un enfant.
Comme pour toute autre activité : Vos connaissez votre enfant. Et votre enfant apprend à se connaitre. Soyez à l’écoute, accueillez et accompagnez.
Si votre enfant a peur comme parfois lors du coupage des ongles, acceptez la légitimité de cette peur. Dîtes-vous que comme pour une prise de sang où on vous rassure avant de la faire, une coupe de cheveux peut être vécue exactement de la même manière par l’enfant qui appréhende. Là encore, on informe, on demande avant l’action, on rassure et on écoute !
Un détail souvent négligé fait une grande différence : prévoir un passage direct sous la douche ou au lavabo après la coupe. Les cheveux qui collent à la peau peuvent être une véritable torture sensorielle pour certains enfants.
Et bien sûr, un allié quasi indispensable ; le Time Timer pour dire à l’enfant « J’ai besoin de ta coopération pendant 10 minutes » et découper ainsi les étapes par tranche de 5 à 10 minutes avant un repère visuel concret.

Les enfants aux besoins spécifiques
Pour beaucoup d’enfants autistes, hypersensibles ou ayant des troubles du développement, le coiffeur ou la coiffeuse peuvent représenter une véritable épreuve sensorielle. Le bruit du sèche-cheveux, le contact des ciseaux, la sensation des cheveux coupés sur la peau… chaque détail peut être difficile !
Là encore, l’adaptation est clé pour couper les cheveux d’un enfant avec des besoins particuliers.
On peut préparer en amont avec des supports visuels, proposer une visite du salon sans coupe, ou encore travailler le rendez-vous en décrivant chaque étape. Des solutions existent aussi pour gérer la sensorialité : utiliser des capes douces, éviter les produits parfumés, rincer les cheveux à l’eau tiède.
Parlez-en même par téléphone lors de l’éventuelle prise de rendez-vous.

Les salons adaptés
De plus en plus de coiffeurs et coiffeuses se forment à l’accueil inclusif. Certains salons proposent des rendez-vous plus longs, dans des créneaux calmes, avec un accompagnement personnalisé. D’autres vont jusqu’à fermer le salon pour un enfant et sa famille, afin de réduire les stimulations.
Ces initiatives montrent qu’il est possible d’imaginer une coiffure qui ne soit pas une contrainte, mais un moment de valorisation et de bien-être. Il existe même des réseaux de coiffeurs inclusifs qui partagent leurs pratiques et ressources.
Et si tous les salons ne proposent pas forcément ce que propose L’Extratypik, il est tout de même possible de trouver des salons inclusifs et adaptables.
(Et parce que l’initiative mentionnée au-dessus mérite de la visibilité, voici un autre article qui en parle !)
Mettons également en lumière Christel, coiffeuse à domicile sur Bordeaux qui a à cœur de proposer des services adaptés et inclusifs.
Rassurer pour préparer les prochaines fois
Une coupe de cheveux réussie, ce n’est pas seulement l’instant présent : c’est aussi un tremplin pour les fois suivantes. Valoriser chaque progrès, même minime, aide à construire une expérience positive.
On peut créer un rituel : féliciter l’enfant, prendre une photo, partager ce moment comme une réussite. Plus la mémoire associée à la coupe est positive, plus la prochaine sera simple à vivre.

Et vous, comment vivez-vous ce moment ? Quelles sont vos astuces ? On vous attend en commentaires !
Quelques sources et ressources :
https://www.hoptoys.fr/aides-quotidiennes/je-vais-chez-la-coiffeuse-p-12323.html
https://www.autismeinfoservice.fr/accompagner/enfant/apprentissage/aller-coiffeur
https://www.ulysse-autisme.com/coiffeur-couper-cheveux-enfant-autiste