La communication est essentielle pour que les personnes puissent s’exprimer, bien sûr, mais aussi pour comprendre le monde qui les entoure. Elle est tout aussi importante lorsque cette personne a un handicap et n’est pas en mesure d’interpréter son environnement aussi facilement que les autres.

Ce n’est pas parce qu’une personne ne peut pas parler qu’elle n’a rien à dire.

La communication est un besoin humain fondamental

Elle permet aux personnes de se connecter entre elles, de prendre des décisions qui affectent leur vie, d’exprimer leurs sentiments et de se sentir membres de la communauté dans laquelle elles vivent. Toutes les personnes ont le droit de communiquer. La communication est l’échange. C’est la circulation de l’information et des idées d’une personne à l’autre. C’est un processus à double sens. S’il y a une difficulté, il y a une responsabilité partagée pour comprendre et résoudre le problème.

Nous savons que certaines personnes ont besoin d’informations dans un format différent, ou ont besoin d’aide pour communiquer et expliquer ce qu’ils pensent. Pour diverses raisons, il est important de reconnaître et d’adapter les différents moyens de communication en conséquence. 

Les différentes manières de communiquer

Il y a beaucoup de façons différentes de communiquer, parler, écrire, la langue des signes, des photographies, des images, des symboles, des objets, les nouvelles technologies. Il y a aussi les communications non verbales telles que les expressions faciales, les sons, les gestes…

Nous avons tous la responsabilité d’apporter des modifications à notre communication afin que les personnes ayant des besoins en communication soient traitées de la même manière et ne soient pas exclues. On peut ainsi apporter des modifications à notre propre communication, créer une communication, reconnaître et valoriser toutes les différentes façons de communiquer.

infographie CAA

>> À télécharger : Infographie : qu’est-ce que la CAA ? 

La communication innée

Nous commençons à communiquer à partir du moment où nous sommes nés, avec le premier cri poussé lors de la venue au monde de bébé ! Au fur et à mesure que l’enfant se développe, il est important qu’en tant que parent, éducateur, puéricultrice, nous développions les compétences en communication de l’enfant afin qu’il soit capable de s’exprimer clairement et en toute confiance au quotidien.

Si nous considérons les étapes du développement d’un enfant, celui-ci communique d’abord avec ses parents, ensuite avec ses frères et sœurs et ses amis. Puis il communique avec d’autres adultes tels que leurs professeurs.

Un enfant apprendra à communiquer en regardant et en écoutant ses parents, puis en imitant ses paroles et ses actions. Plus tôt la communication est présente au coeur de sa vie, plus rapidement il développera ces compétences.

Enfant Trisomie 21 et la communication

S’exprimer pour exister

Les compétences en langues, en alphabétisation et en communication sont essentielles pour permettre aux enfants et aux adultes de s’exprimer. Le langage traduit notre capacité à symboliser ce que nous pensons ou ressentons. Il nous permet de témoigner du passé comme de nous projeter dans l’avenir et exprime également ce qui n’a aucun rapport avec le vécu actuel du locuteur. Le langage donne accès à la mémoire comme à l’imaginaire.

Le langage humain est matérialisé par les diverses langues, mais aussi par l’ensemble des métalangages qu’elles conditionnent et supportent : mimiques, modes corporels d’expression et de contact, intonation, sont tout autant de formes non-verbales mais complémentaires de la langue orale ou écrite. 

Prise en charge et accompagnement de la communication pour les personnes en situation de handicap

Dans des situations de handicaps complexes, l’incapacité de communiquer par le langage oral diminue la personne, le diminue dans son humanité. Les témoignages sont fréquents, qui évoquent avec les termes de « légume, méprisé, moins que rien, déshumanisé, absent, etc. », le sentiment que la société semble éprouver au sujet de la personne concernée…

La prise en charge et l’accompagnement de la communication ont pour objectif, entre autres, le développement de soi, de la conscience de soi et de l’autre, un rétablissement identitaire, une présence à soi et aux autres, la participation sociale.

De nombreuses formes de langage peuvent également être utilisées pour communiquer. L’utilisation de la langue des signes, de l’écriture et du dessin, de la musique, peut aider les personnes ayant des troubles de la communication à comprendre et à s’exprimer. 

L’accès à la communication, quel que soit l’environnement, ouvre la voie à l’engagement, à l’interaction et à la participation des personnes ayant des troubles de la communication pour être impliqué dans tout ce qui se passe. C’est tout aussi important que l’accès physique pour les personnes ayant un handicap physique.

Communiquer avec une personne porteuse d'handicap

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Les troubles de la communication : échanger différemment

Indépendamment de leurs capacités de langage ou de leurs compétences cognitives, tout le monde a le droit de communiquer. Le trouble de la communication est «invisible». Il peut concerner de nombreuses personnes, du bégaiement à l’aphasie jusqu’au polyhandicap. Cela peut être depuis la naissance (maladie, infirmité motrice cérébrale, handicap mental). Mais aussi, à cause d’un accident de la vie (traumatisme, accident vasculaire, maladie ou autre). De plus, les personnes en situation de handicap peuvent rencontrer des difficultés de communication en expression, ou en compréhension, ou sur les deux versants simultanément.

Les personnes ayant des troubles de la communication ont finalement besoin d’une communauté volontaire et responsable pour accéder à leurs droits en matière de communication. Au fur et à mesure que la société progresse vers la pleine inclusion, il est important que les personnes ordinaires apprennent à entrer en relation avec les personnes avec handicap de manière respectueuse. Savoir comment utiliser un langage approprié est la clé d’un changement positif. Un certain nombre de méthodes existe afin de faciliter le développement de la communication.

Comment choisir la communication alternative à utiliser ?

Le choix d’une communication alternative dépend de l’âge de l’enfant, de ses capacités cognitives, motrices et de ses besoins communicatifs. Cela implique que ce code soit nécessairement maîtrisé par l’entourage communicant avec l’enfant pour être un outil utile et efficace. Il est donc important de cibler celle qui correspondra le mieux au futur apprenant, et non pas celle que nous préférons. Pour certaines personnes, cela amorcera le langage, pour d’autres, cela deviendra alors un outil privilégié de communication avec les pairs.

L’enfant est invité à intervenir en dialogue, à sa manière : regards, sons, gestes, mimiques, etc. La relation doit s’établir dans le plaisir réciproque d’être reconnus. Il se peut que le contact direct soit difficile : proximité non adéquate, code non adapté, émotion… Faites intervenir une tierce personne, et observez : vous découvrirez alors que l’enfant peut s’exprimer et que votre compréhension des signes de communication a pu être entravée. Les rôles peuvent être inversés quelques instants !

Outils CAA

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Pourquoi la communication inclusive est-elle importante ?

Avoir des besoins en matière de communication peut isoler une personne. Cela peut lui compliquer l’accès aux services, aux études, à l’emploi, à la sociabilité, à la sécurité. Comment vivre de manière indépendante sans accès à la communication ?

Nous avons tous vécu des malentendus et savons également combien c’est frustrant et déroutant de ne pas arriver à se faire comprendre, ou à comprendre. Beaucoup de personnes ne peuvent communiquer de façon ordinaire. Il leur est difficile de se faire comprendre et leurs besoins peuvent ne pas être satisfait. Les lois existent, les bonnes pratiques existent mais la discrimination persiste !

Déficience intellectuelle, IMC et troubles cognitifs associés, polyhandicap, aphasies, dysphasies, troubles sensoriels… Des situations très différentes où chaque personne aura besoin d’une prise en charge et d’un accompagnement de la communication. Les objectifs ? Le développement de soi, de la conscience de soi et de l’autre, un rétablissement identitaire, une présence à soi et aux autres, une participation sociale.

Sources :
Langage(s) Culture(s) Personne(s), Robert Berthelier, VST – Vie sociale et traitements 2005/3 (no 87)
Une discrimination par la parole ?, Jean-Yves Barreyre et Anne-Marie Asencio, Vie sociale 2013/3 (N° 3)
Faciliter la communication de et avec les personnes en situation de polyhandicap, Mondonneix, Eloïse et Schiano, Chloé, 2013
Des outils au service d’une communication partagée, Élisabeth Cataix-Nègre, Vie sociale 2013/3 (N° 3)

Article rédigé le 30 septembre 2019, mis à jour le 7 avril 2023.

1 Commentaire

  • Hercent Sophie dit :

    Bonjour , pour info
    Ne savez vous pas que le mois d’octobre est le mois de la CAA “communication pour tous” vous pouvez récupérer les infos sur le site de l’assocIation ISAAC – francophone dont je suis membre)

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