Comment aménager l’espace moteur et sensoriel du nourrisson et du jeune enfant afin de favoriser ses apprentissages et lui permettre de gagner en autonomie ? Pourquoi l’espace influence les découvertes, l’apprentissage et l’autonomie du nourrisson et du jeune enfant, que ce soit à la maison ou en structure d’accueil ? Laure Bejuy, kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie, nous apporte son expertise à ce sujet.

L’influence de l’aménagement moteur et sensoriel sur le comportement de l’enfant

Aménager l’environnement où l’enfant évolue et joue est indispensable. Cela va lui permettre de se déplacer seul (en rampant, 4 pattes), pour aller chercher son jouet, acquérir la marche pour pouvoir déplacer des objets avec ses deux mains, enjamber les obstacles, monter les escaliers, sauter dans les flaques ou d’un petit muret, tourner, faire des roulades etc. L’aménagement de l’espace moteur et sensoriel qui entoure le nourrisson et le jeune enfant est primordial. Il doit être adapté et préparé pour offrir à l’enfant des opportunités d’exploration en corrélation avec ses compétences, sans le mettre en échec.  

Rendre l’enfant « acteur »

En tant que parents et professionnels de la petite enfance, notre rôle est de rendre le nourrisson et le jeune enfant « acteur » de ses découvertes et apprentissages. On lui offrira le meilleur environnement, en lui donnant les meilleurs appuis physiques et psychiques possibles. On va ainsi l’accompagner et/ou apprendre à l’enfant à faire seul, en le guidant dans un cadre sécurisant et sécurisé, adapté à son potentiel et à son évolution propre pour l’aider à se construire. Il gagnera en confiance en lui et deviendra de plus en plus autonome. Cela suppose qu’on ne « fait pas faire » à l’enfant mais qu’on l’amène à vouloir faire de lui-même. On lui donne les moyens d’y arriver. On respecte son chemin de développement propre. Cela signifie aménager, séquencer, multiplier les interactions sensorielles, les répéter… en l’accompagnant et en étant dans l’interaction avec lui.  

>> À lire aussi : Comment l’encourager à marcher à 4 pattes ?

Les aménagements types en fonctions des évolutions

Aménagement tummy time (temps sur le ventre pour observer)

On privilégiera un espace type Nido avec un tapis suffisamment ferme et grand pour permettre à l’enfant de rouler bouler. Nous pouvons également mettre un miroir et des images noires et blanches au mur comme l’atelier des contrastes. On disposera un ou deux jouets au sol afin de ne pas saturer l’espace. Il ne faudra pas mettre des objets attractifs en hauteur.  

 

Aménagement début du pivot/ ramper en avant

Bébé pousse plus sur ses bras. On reprendra le même aménagement que pour le tummy time, en posant les objets à quelques centimètres devant. On privilégie des balles faciles à manipuler, des textures diverses et variées à explorer avec les mains et les bras. Quand bébé commence à ramper, mettre les jouets à 10-15 cm de hauteur maximum, commencer à mettre des petites obstacles (5 cm) à gravir. 

Plaques tactiles et cubes transparents pour l'espace moteur

Aménagement du 4 pattes

Les modules et les jeux doivent être posés à une hauteur de 50 cm maximum. Disposez des modules ou éléments à mi-hauteur pour aider le retour au sol. Cela va favoriser les découvertes de l’espace en hauteur. On touche donc avec les mains.

Plaques tactiles Hop'Toys

Début de position debout, cabotage, marche

On installera des supports permettant le cabotage, des petits objets à pousser, des tapis, des modules pour repasser en 4 pattes et des supports, ce qui permet une exploration sensorielle.

espace moteur 4 pattes

Le début de la marche

L’espace sera aménagé comme pour le 4 pattes mais avec des supports plus hauts : stimulation sensorielle, pont, déséquilibre… pour que l’enfant expérimente l’équilibre, le saut, l’enjambement, la marche sur supports variés… Le cube lumineux peut se pousser. On peut aussi passer debout sur le tapis, plier, sauter, passer dans le tunnel, monter ou descendre des dalles sensorielles.

tapis - espace moteur

Un espace adapté et modulable, pour les petits ou grands espaces !

Comment réutiliser et réaménager en fonction de chaque âge ?

Ma sélection Hop’Toys pour les espaces modulables 

Les dalles sensorielles sont intéressantes car elles sont facilement lavables, utilisables en intérieur comme à l’extérieur, en tapis ou plaque individuelle sur un meuble, un Wobbel… Il y a a plein de possibilités.

Dalles sensorielles

Les dalles sensorielles : Ces plaques sensorielles en plastique souple se combinent entre elles pour former un plus grand tapis ou un chemin sensoriel. Chacune d’entre elles apporte une couleur et une stimulation tactile spécifique grâce à une surface unique : picots plus ou moins souples et fins, dessins en relief.

La planche Wobbel

Elle permettra lors du ramper, d’expérimenter la bascule (Wobbel mis en balancelle) et de passer dessous. À partir du 4 pattes, le tout-petit pourra alors passer dessus et se balancer dessus assis, puis debout. En grandissant il pourra jouer à l’équilibre, au yoga ou lire un livre dessus. La version ronde est aussi très intéressante ! 

La Wobbel

Le Bilibo

L’enfant peut prendre appui pour grimper dessus, le tourner pour mettre des balles et faire du transvasement. Plus tard, pour les enfants plus grands, on peut l’utiliser pour tourner, se mettre dedans assis ou debout… 

Le Bilibo

Pour un espace intérieur ou extérieur

Les tapis pliables sont intéressants. Ils sont sur mesure et pliables. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un conseiller Hop’Toy’s. Dès le premier âge, il s’utilisera déplié avec des balles au plus grand pour expérimenter les roulades. Il peut être également plié comme module pour favoriser l’expérimentation du 4 pattes et de l’escalade chez bébé. Bien plus tard, chez l’enfant qui marche pour pouvoir sauter.

Tapis pliable, couverture de l'espace et blocs de construction

Le tapis pliable : Idéal pour compléter l’espace de découvertes. Agrémenter l’espace de jouets sensoriels comme des balles lumineuses, texturées, jouets en bois à regarder dès le plus jeune âge et à construire pour les plus grands.

La couverture de l’espace : Posée au sol ou entourant le tapis : des découvertes d’une nouvelle texture, bruits (deux faces une argentée une dorée). Réutilisable sur plusieurs expérimentations à proposer plutôt sur un temps délimité et occasionnel sous couvert d’un adulte pour accompagner et guider. Pour stimuler l’envie de bouger rouler bouler, ramper et adapté au jeune enfant marchant.

Blocs de construction sensoriels : De beaux blocs de construction en bois avec une partie transparente au centre qui renferme pour certaines des paillettes flottant dans un liquide coloré, pour d’autres des petites billes en plastique sonores, des plaques colorées ou encore du sable coloré.

« J’observe, je bouge je découvre le monde et je deviens explorateur, acteur… » est ce qu’il faut retenir de cet aménagement spécifique.

Espace moteur en extérieur et en intérieur

Pour conclure, je dirais qu’il faut qu’on aménage l’espace moteur et sensoriel de l’enfant pour qu’il gagne en compétences et pour l’accompagner dans les découvertes du jeu libre, du jeu symbolique… 


Laure Bejuy, kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie, DIU de kinésithérapie pédiatrique Paris Descartes. J’exerce exclusivement en activité libérale pédiatrique. Grande admiratrice de Michèle Forestier, avec qui j’ai eu la chance de me former, j’anime aussi des ateliers autour de la parentalité. Il s’agit d’ateliers sur la motricité du nourrisson et du jeune enfant, sensorimoteur, yoga… auprès des parents, en crèche ou en Ram.

Si vous souhaitez suivre Laure Bejuy : les ateliers des minipousses sur Facebook ou sur son site internet.

Chargée de projet digital

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