Véronique est assistante maternelle formée à la pédagogie Montessori 0-3 ans. Elle propose un accueil spécifique et ciblé pour répondre à une demande grandissante et surtout pour être au plus proche des besoins de l’enfant dans la pratique de son métier. Dans cet article, elle vous donne ses conseils pour créer un espace nido Montessori. 

Qu’est ce qu’un nido ?

Le nido (mot italien signifiant nid) est un espace d’éveil imaginé par Maria Montessori. Il est spécialement conçu pour l’épanouissement des bébés de 0 à 15 mois. Le nido est le premier environnement préparé selon la pédagogie Montessori. Il concerne la période de l’esprit absorbant inconscient que traverse le jeune enfant dans ses premiers mois de vie. Le nido est évolutif et doit s’adapter à l’âge et au développement du bébé. Cet environnement modulable est régulièrement réévalué et réadapté à mesure que bébé grandit et évolue. Il doit également évoluer avec lui, afin que tout soit mis en œuvre pour proposer à l’enfant un développement harmonieux et sans entrave.

À quel endroit créer le coin nido ?

Idéalement, l’espace nido se crée dans l’angle d’une pièce de vie, dédiée à l’éveil et au jeu. La chambre étant une pièce plus propice au calme, au soin et au repos, elle ne sera pas cohérente pour l’installation d’un nido. Cela risque de créer de la confusion pour bébé. Néanmoins, si, comme chez moi, la configuration de votre pièce de vie (qui est mon espace d’accueil) ne permet pas d’investir d’angle, il est tout à fait possible de l’installer différemment. Dans ce cas, le long d’un mur pourra faire l’affaire. Il est important de garder la notion de limite que suggère le mur (ou l’angle). En effet, il permet à l’espace d’être facilement identifié. Ainsi visuellement « contenu », nous permettons à bébé de maintenir sa sécurité émotionnelle.

Un bébé sur un tapis de jeu sensoriel

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Comment mettre en place un nido à domicile ?

Le choix du tapis de motricité…

Nous aurons besoin premièrement d’un tapis de motricité sur lequel bébé pourra évoluer en toute sécurité. J’ai choisi le mien fin (3-5cm maximum, pour faciliter la montée et la descente et éviter les chutes) avec une densité très forte. Ainsi, les mouvements de bébé sont soutenus et il ne s’enfonce pas dans le tapis. Je l’ai choisi enduit pour faciliter son entretien et permettre d’assurer une meilleure hygiène. Il n’y a pas de règle concernant la taille du tapis. Cependant, les formes carrés ou rectangulaires se prêtent mieux au nido. Plus il est grand, mieux ce sera. On essaye au mieux de ne pas aller en dessous d’1m de coté (pour un seul enfant). Le mien fait 2 x 2m environ, car j’ai envie d’offrir à mes petits accueillis un environnement spacieux qui leur permet d’explorer de façon plus confortable.

… et des couleurs de l’espace nido

Le choix des couleurs sera primordial. Contrairement aux idées reçues, les bébés sont plus à l’aise dans un environnement clair, aux tons neutres et peu colorés. On prendra soin d’éviter les couleurs vives et sombres et on mise plutôt sur les pastels ! Pour les plus jeunes (0-6 mois), je dispose un plaid en coton nid d’abeille par-dessus le tapis, pour que l’environnement reste doux et chaleureux. On évite les plaids polaires qui accrochent les vêtements. Pour les bébés qui commencent à se déplacer (6 mois et plus), je retire le plaid qui va commencer à être dérangeant. Le plaid suit difficilement les mouvements et peut donc représenter une entrave à la motricité. Et surtout, on va permettre d’éviter les chutes dans l’acquisition de la station debout et de la marche.

Un coin nido Montessori chez Véronique

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Quels sont les éléments incontournables dans un nido ?

Dans un nido, le matériel proposé est choisi avec soin et dans le respect de la pédagogie Montessori. Nous évitons donc le plastique. On s’oriente plutôt vers des matériaux nobles (bois, tissus, métal, osier, cuir, bambou…) afin de valoriser les enfants. Dans cette continuité, les jouets électriques, musicaux ou lumineux sont à éviter car ils mènent à une surstimulation. Ils empêchent alors la concentration, et sont donc contre-productifs.

À la tête du nido, sur un pan de mur, j’ai fixé un miroir large à hauteur du sol. Je vous conseille d’installer un miroir de bonne qualité, non-déformant, afin que bébé puisse voir son reflet et celui de son environnement de la façon la plus réaliste possible. On évite donc les miroirs grossissants, déformants, colorés, lumineux ou à effets. Il doit être solidement fixé pour éviter tout risque de chute et d’accident.

Nous y trouverons de 0 à 6 mois

  •  Des activités d’éveil visuel : miroir, images contrastées, mobiles Montessori (de Munari pour les 0-3 mois, de Gobbi pour les 2-4 mois, des octaèdes pour les 3-5 mois, des danseurs pour les 4-6 mois, à adapter selon l’âge…).
  • Des activités de préhension : balle takané, plusieurs hochets légers en bois, portique d’activité, balles texturées.
  • Et des activités de langage : parler, chanter, signer…

éléments incontournables coin nido

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À partir de 7 mois (ou quand bébé tient assis)

  • Des activités visuelles : mobiles d’objets concrets (avec des représentations cohérentes avec l’univers des airs : papillons, nuages, oiseaux, avions, montgolfières).
  • Des activités de coordination œil-main : 1er puzzle d’encastrement, tiges à enfiler, boite de permanence de l’objet.
  • Ateliers de motricité : barre de brachiation ou triangle de Pikler (un pouf lourd placé dans l’environnement de bébé peut servir d’alternative si on n’a pas la possibilité d’installer de barre de brachiation ou si on manque de place).
  • Des activités de langage : paniers d’objets réels, imagiers et albums cartonnés (sans anthropomorphisme : avant 3 ans, un enfant n’a pas la capacité d’utiliser son imaginaire pour comprendre la représentation d’un chien qui porte des vêtements, qui parle ou qui va à l’école. À cet âge, on est cohérent et concret. Les images doivent être les plus fidèles et réelles possibles.)

J’ai ordonné ce matériel par type d’activité dans des paniers disposés autour du nido, à même le sol ou sur une petite étagère basse. Bébé peut ainsi se diriger vers l’activité de son choix de façon autonome et se servir.

Quelques conseils supplémentaires

Éviter de surcharger l’environnement

Bébé évoluera plus sereinement dans un cadre épuré, graphique et esthétique. Sa capacité de concentration sera ainsi optimale et les acquisitions se feront de façon plus fluides. Il sera mieux disposé et plus réceptif. Il ne faut pas hésiter à retirer des jouets ou à les remplacer régulièrement. On veille à bien respecter le rangement pour respecter la période sensible de l’ordre (voir « les périodes sensibles » de Maria Montessori).

Laisser bébé pieds nus

Les bébés que j’installe dans le nido sont de préférence pieds nus, pour favoriser la perception sensorielle et motrice, et dans des vêtements amples et confortables pour plus de liberté de mouvement.

Des bébés pieds nus

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Le rôle de l’adulte accompagnateur

L’attitude de l’adulte au sein de l’environnement aura également toute son importance pour réussir un éveil en nido. Je suis présente pour la sécurité physique et affective, mais je ne m’impose pas. Il est primordial de ne pas diriger bébé vers l’une ou l’autre des activités, mais on va l’observer pour déterminer vers quoi se porte son intérêt pour adapter le nido en fonction.

Laissons bébé faire ses expériences, en accompagnant ses découvertes par une présence discrète.

Proposer des types d’éveil les uns après les autres

Je veille à ne pas interférer dans une activité visuelle avec des interventions d’éveil sonore ou moteur. En effet, en pédagogie Montessori, chaque paramètre est isolé et chaque type d’éveil se fait de façon indépendante. Une chose après l’autre ! Il n’y a pas de crainte à avoir si bébé ne s’intéresse pas à l’activité que vous aviez préparée et que vous souhaitez qu’il explore. C’est simplement que ce n’est pas le bon moment pour lui (respect des périodes sensibles). Il y viendra en son temps et il est important de le respecter, de ne rien forcer et d’observer les signes qui vous permettront de repérer quand c’est le bon moment.

Les bases de la pédagogie Montessori en une infographie

Éclairage modéré et indirect

Rien de mieux que la lumière naturelle ! Mais si votre pièce nécessite un éclairage supplémentaire, mieux vaut multiplier les petites sources lumineuses autour de la pièce plutôt qu’un éclairage direct au plafond. En effet, dans les premiers mois, bébé évolue sur le dos, son visage se porte donc vers le haut. Il est donc important d’éviter la lumière vive dans ses yeux fragiles.

Volume sonore adapté

Je veille à maintenir un volume sonore global le plus doux et agréable possible en adoptant une posture bienveillante et posée, afin d’être un exemple de conduite pour bébé. C’est la raison pour laquelle je vais également utiliser un langage « scientifique » pour lui parler, comme le recommandait Maria Montessori. On évite donc le babillage et on parle posément avec des phrases courtes mais construites et des mots justes. Ce n’est pas un « cui-cui », c’est un oiseau ou, mieux encore, c’est un moineau. On ne va pas faire « miam-miam », on va manger, ou on va passer à table ou encore on va prendre un repas, un goûter… etc.

Mon ultime conseil pour conclure : n’hésitez pas à vous former à la pédagogie Montessori. Il existe de multiples offres, pour tous les goûts, tous les projets et toutes les bourses. Créer un nido est un excellent point de départ. Mais si on comprend la démarche et la philosophie qui accompagnent la pédagogie Montessori, l’expérience en sera enrichie et la pratique plus cohérente.

Article publié le 27 juillet 2021. Mis à jour le 22 juillet 2021.


Je m’appelle Véronique, j’ai 41 ans, je suis mariée et j’ai deux enfants. J’exerce le métier d’assistante maternelle à St Martin d’Hères, à coté de Grenoble (38). J’ai fait le choix de me former en pédagogie Montessori 0-3 ans auprès d’une EJE de l’institut supérieur Maria Montessori. Ainsi, je propose un accueil spécifique et ciblé pour répondre à une demande grandissante. Et surtout, pour être au plus proche des besoins de l’enfant dans la pratique de mon métier. En effet, nous savons aujourd’hui, deux siècles après l’existence de Maria Montessori, que les neurosciences confirment l’ensemble de ses travaux. Il était donc primordial pour moi de me former afin d’acquérir toutes les connaissances pour la pratique de sa pédagogie dans le cadre de ma profession. C’est grâce à ma formation que j’ai pu mettre en place un environnement fidèle à la pédagogie Montessori pour les enfants que j’accueille, et c’est ce qui m’a conduite à créer un nido.

Pour suivre mon actualité, ma page Facebook : @VeroniqueAssMatMontessori 

Alexandra, chargée de communication.

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