Mon enfant se déplace assis… ! Que faire ? Même si des parents la trouve rigolote, la marche fessière doit interpeller. Pourquoi l’enfant en est-il arrivé à ce mode de déplacement ? Quel impact engendre-t-elle ? Le 4 pattes est-il essentiel pour aller vers la marche ? Comment encourager le 4 pattes et pourquoi ? Contrairement à plusieurs idées reçues, le déplacement fessier n’est pas physiologique. Laure Bejuy répond à toutes ces questions et vous donne quelques conseils !

Le déplacement fessier entrave l’enfant

Les enfants se déplaçant assis sont souvent ces mêmes enfants qui n’ont pas appris à se mouvoir seul (temps sur le ventre, retournement, ramper) et/ou qui ont surutilisé des dispositifs entravant la mobilité et la motricité spontanée du tout-petit (transat, cocon…). Par un manque d’expérimentations de l’espace antérieur, ces enfants sont aussi souvent mis assis trop tôt  sans savoir sortir de cette position.

Une stratégie qui rassure l’enfant

L’enfant a développé la crainte de tomber et de se retrouver allongé. Il se retrouve dans une posture figée, statique, avec des mouvements qui se sont développés dans un seul plan de l’espace(face à lui). Il sollicite d’autant plus l’adulte pour répondre à ses besoins (ramasser l’objet qui s’est un peu trop éloigné). Finalement, pour se déplacer, par un balancement avant/arrière, il a trouvé la seule stratégie possible : avancer sur les fesses. 

 Encourager le quatre pattes chez mon enfant se déplaçant assis,  c’est aussi accompagner mon enfant à faire seul, gagner en autonomie

Le déplacement fessier entraîne une diminution de la fluidité et rapidité des mouvements, une difficulté à se hisser debout, un schéma corporel lésé, un manque d’appui sur les membres supérieurs, une diminution des opportunités d’exploration de l’espace et des autres, entre autres. Cela joue aussi sur les interactions sociales de l’enfant. Ces enfants deviendront plus dépendants de l’adulte à l’âge ou l’adulte doit accompagner l’enfant à faire seul. (Exploration du monde, aller chercher un jouet en entrant en interaction avec sa mère, un autre enfant…).

bébé sur le dos qui joue avec ses pieds

>> À lire aussi :  » Premières activités à faire avec son bébé ».

L’importance du quatre pattes

L’enfant expérimente les coordinations entre la droite et la gauche, et le haut et le bas. Par exemple, pour avancer, il faut déplacer un bras et la jambe qui sont opposés (bras droit jambe gauche puis inversement). Ce croisement d’axe représente de nouvelles informations. Ce qui entraîne de nouvelles connexions dans le cerveau. À partir de la position quatre pattes l’enfant trouvera la position assise pour explorer l’objet. 

Un apprentissage complexe

Si l’utilisation du 4 pattes en mode de déplacement n’est pas obligatoire, il permet d’explorer les transferts d’appui, en contrôlant les déséquilibres qu’ils induisent, mais aussi de développer les réactions parachutes utiles notamment pour la marche. Le 4 pattes est un apprentissage complexe de coordination/dissociation entre le haut et le bas du corps, et les hémicorps droits et gauche, et si on regarde de plus près, les mêmes coordinations que nous retrouverons dans la marche. Le 4 pattes participe à la construction corporelle. Notamment de l’espace de l’enfant et est un des piliers préparant la marche autonome de l’enfant. 

C’est en général entre 8 et 11 mois que l’enfant s’adonne à ce mode de déplacement découvert.

bébés en couche qui vadrouillent

>> À télécharger aussi :  » Infographies : les différentes étapes de bébé ».

Comment encourager le 4 pattes chez l’enfant se déplaçant assis ?

Séances ou guidance parentale à la maison

On accordera une importance particulière à mettre l’enfant dans des situations d’exploration de l’environnement qui vont favoriser ses transferts d’appui, les rotations du buste, les repoussés du sol et l’exploration de l’espace antérieur. 

En étant à l’écoute de l’enfant, dans un climat de sécurité et de jeu, on introduit ensemble les retournements, les pivots, et le 4 pattes : jouer allongés, mobiliser le corps du bébé, jouer avec ses pieds, bouger son bassin… Puis amener les variations des appuis dans un corps-à-corps, proposer des objets sur différents plans de l’espace (en hauteur, à droite, à gauche), varier les hauteurs de tapis, mettre des tunnels dans les parcours, mettre des obstacles à enjamber, etc.

Petites astuces et solutions Hop’Toys

Au cabinet, j’utilise des petites astuces et du matériel que je conseille également aux parents pour accompagner l’enfant dans cette expérimentation : sans forcément vouloir à tout prix empêcher un déplacement assis, mais pour enrichir le répertoire d’habiletés motrices de bébé et gagner en fluidité de mouvement.

Jouer sur son parent

On pourra se servir du corps du parent pour amener à ces découvertes : jambes écartées l’enfant assis entre nos jambes on amène l’enfant à se mettre en position 4 pattes pour aller chercher une petite balle lumineuse, on pourra ainsi initier la sortie de la position assise. 

>> À lire également : conseils de pro : choisir un jeu adapté à mon enfant  

Solutions Hop’Toys

Le u porteur  va permettre à l’enfant d’expérimenter la position 4 pattes les transferts d’appui avant arrière, latéraux et d’expérimenter cet espace antérieur. 

Le tapis d’eau  qui est un tapis d’éveil se remplit d’eau et devient un mini matelas à eau ultra confortable. On peut s’amuser à essayer d’attraper les petits poissons qui flottent à l’intérieur. 

 

montage produits Hop'Toys

Le wobbel : très intéressant pour jouer à genoux assis sur les talons ou à genoux dressés avec un jouet très attrayant posé dessus. 

La planche de surf : elle permet l’expérimentation à plat ventre, des appuis droit gauche et avant arrière.

Modules et tapis de motricité pliables (utilisés comme modules)  

J’utilise un ou plusieurs modules pour réaliser un petit parcours. Ils permettent l’expérimentation de l’escalade. Encourager plutôt son franchissement à partir de la position 4 pattes ou de la position genoux assis avec un petit jouet attractif à aller chercher. Le Module toboggan offre une inclinaison tel un toboggan : on s’amuse à glisser dessus ou à l’escalader. Il encourage le mouvement et la coordination.  Il s’utilise avec d’autres modules pour créer un parcours psychomoteur. Le ballon bodyball permet de poser l’enfant à plat ventre dessus, de lui faire expérimenter les appuis en contact avec son parent, les réactions parachutes d’équilibrations, le coté rebond qui stimulera la tenue de la tête.

Donner l’envie d’explorer la position 4 pattes

Les petits jouets que j’utilise pour donner l’envie à l’enfant d’explorer la position quatre pattes ou genoux dressés et suffisamment attractifs pour qu’ils vaillent la peine de se déplacer dans une position assez nouvelle. 

produits Hop'Toys

Ventouses : l’oogi bongo conçu pour inspirer des histoires fantastiques et s’animer entre les mains des enfants. Le matériau élastique et les ventouses invitent les enfants à expérimenter et à jouer en utilisant leur imagination et tous leurs sens.

Spoolz : ce jeu stimule les sens de votre enfant, développe son repérage spatial, favorise sa motricité et sa créativité ! 

Souvent j’utilise le spoolz avec le wobbel. Par exemple, en en mettant un dessus, un caché dessous un à droite. Et on construit la tour entre le genoux assis et dressé. Puis certains peuvent rouler légèrement plus loin. On encouragera l’enfant à aller les chercher en 4 pattes. 

Si vous remarquez que votre enfant n’aime pas la position ventrale dès son plus jeune âge, qu’un mode de déplacement atypique apparait ou si vous avez des inquiétudes quant à son développement moteur, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre kinésithérapeute pédiatrique sans tarder. 


 

Laure Bejuy, Kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie, DIU de kinésithérapie pédiatrique Paris Descartes, j’exerce exclusivement en activité libérale pédiatrique. Grande admiratrice de Michèle Forestier, avec qui j’ai eu la chance de me former, j’anime aussi des ateliers autour de la parentalité. Il s’agit d’ateliers sur la motricité du nourrisson et du jeune enfant, Sensori moteur, yoga…) auprès des parents, en crèche ou en ram.

Si vous souhaitez la retrouver sur Facebook : les ateliers des minipousses ou sur son site internet.

 

Chargée de projet digital

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