Votre entreprise recrute et une perle rare va bientôt rejoindre votre équipe ? Or, cette personne possède une particularité : elle est en situation de handicap. Votre capacité d’adaptation et l’aménagement de son poste de travail représentent les garants de la réussite de votre collaboration professionnelle. Vous vous demandez comment bien accueillir un ou une collègue ayant une RQTH ? Différentes solutions existent, que nous étudierons après avoir fait le point sur la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé. 

Qu’est-ce que la RQTH, la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé ?

Qui est concerné par la RQTH ?

Les individus en situation de handicap, qu’il soit visible ou invisible, peuvent solliciter une reconnaissance de travailleur handicapé auprès de la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées). Pour ce faire, elles doivent être âgées d’au moins 16 ans. Par la suite, la RQTH leur sera octroyée ou non après étude du dossier complété par leur médecin traitant, contenant un certain nombre de documents justificatifs.

Lorsque la recherche d’emploi ou le maintien en poste du demandeur se trouve affecté par sa condition physique, psychique, intellectuelle ou sensorielle, il obtient sa RQTH. La durée de cette dernière se fixe selon le degré du handicap et est renouvelable.  

À quoi sert la RQTH ?

La reconnaissance de travailleur handicapé permet l’accès à diverses aides financières. Elle favorise le retour à un métier adapté, l’aménagement du poste de travail actuel, ou encore l’accompagnement dans une reconversion professionnelle. Réorientation, formation, contrat aidé, etc. : de nombreuses solutions de soutien se mettent en place pour les détenteurs de la RQTH. Ce statut administratif sert également aux employeurs. En effet, les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation de recruter 6 % de personnes en situation de handicap. S’ils dérogent à l’article L5212-1 du Code du Travail, la somme de l’amende perçue par l’Agefiph permettra par ailleurs le développement de ressources et de dispositifs inclusifs.

Quelles lois encadrent le statut des travailleurs et des travailleuses en situation de handicap ?

Le Code du Travail contient de nombreux articles visant les salariés en situation de handicap et leurs employeurs. Le but de ces lois est de faciliter l’insertion ou la réinsertion des personnes en situation de handicap sur le marché de l’emploi. En voici quelques exemples : 

  • L’article L5212-2 exhorte les entreprises à partir de 21 employés à compter dans leurs effectifs 6 % de personnel handicapé. 
  • Article L5213-6 oblige les employeurs à aménager le poste et les conditions de travail en fonction du handicap du travailleur. 
  • L’article L5211-3 prévoit l’accessibilité à la formation, à la qualification professionnelle et au développement des compétences des travailleurs en situation de handicap.

Un homme travaille en étant assis sur un ballon d'assise

>> A lire aussi :  » Nos outils inclusifs utilisés en entreprise ».

Nos 10 conseils pour accueillir au mieux un ou une collègue ayant une RQTH au sein de votre entreprise

Il existe autant de handicaps que de personnalités. Le handicap de la personne en face de vous est-il perceptible rapidement par tous, ou bien souffre-t-elle de maux invisibles ? Dans tous les cas, si vous prônez l’inclusivité dans votre entreprise, il faudra appliquer certaines mesures.

1. S’exprimer de façon adéquate selon le ou les handicap(s) de votre collègue

Vous ne vous adresserez pas de la même manière à des personnes avec des troubles visuels, moteurs, cognitifs, mentaux, etc. 

  • Articulez bien en face d’un malentendant, afin qu’il puisse lire sur vos lèvres.
  • Mettez-vous à la hauteur de votre collègue en fauteuil roulant.
  • Utilisez des mots simples et un langage approprié avec un interlocuteur qui ne serait pas apte à déchiffrer certaines nuances. 
  • N’employez pas un jargon professionnel trop pointu, ne parlez pas de situations trop complexes pour son champ de compréhension, et n’abordez pas les notions qui dépasseraient les compétences de votre collaborateur.

2. Gérer l’espace pour tous

Veillez à ce que l’accès aux différentes parties du bâtiment soit libre et facile pour tous : couloirs sans encombrement ni obstacle, champ d’ouverture dégagé des portes et des fenêtres, etc. Les ascenseurs seront toujours opérationnels ; en cas de problème technique, restez réactif. Vous pouvez utiliser une signalétique spécifique dans vos locaux, avec de bons repères pour favoriser l’intégration de votre collègue et ne pas le mettre dans l’embarras. Une place de parking réservée représente en outre l’une des meilleures attentions qui soient.

3. Communiquer avec bienveillance

Exprimez-vous avec une personne en situation de handicap de la même manière qu’avec vos autres collègues, sans l’infantiliser. Assurez-vous toutefois de bien vous faire comprendre, par oral ou par écrit. Avez-vous besoin d’un traducteur de la langue des signes ? Si c’est le cas, parlez directement face à votre partenaire et non à l’interprète afin de ne pas l’invisibiliser. Montrez-vous toujours patient et bienveillant.

4. Appréhender le handicap

Bien accueillir dans les meilleures conditions un collègue ayant une RQTH nécessite une bonne organisation. Heureusement, les mentalités évoluent, et avec elles la vision et la compréhension des différents handicaps. Nous savons qu’une personne ne se réduit pas à son handicap, et que chacun possède ses propres talents dans son domaine. Envisagez donc ce co-équipier sous un angle égalitaire, et n’hésitez pas à communiquer sur le handicap au sein de votre entreprise. Vous pourrez ainsi identifier les actions à mener pour que tout se passe bien.

5. Anticiper l’arrivée

Il convient de s’informer au préalable sur le type de handicap que porte votre nouveau collègue. Cela afin de comprendre ses besoins spécifiques pour aménager au mieux son espace de travail et faciliter la réalisation de ses tâches professionnelles. Faut-il avoir recours à un fauteuil de bureau ergonomique, à un coussin particulier, à un ballon d’assise dynamique ? Ou à tout autre matériel adapté, par exemple un écran d’ordinateur dont la hauteur serait réglable ? Dans un environnement bruyant, un casque antibruit pour adulte s’avère souvent très précieux. 

anticiper arrivée RQTH

6. Continuer de s’assurer du bien-être de son collègue longtemps après son arrivée

Les bonnes intentions du départ sont extrêmement valorisantes, mais elles ne suffisent pas. Il faut que vos engagements soient pérennes. Pour cela, effectuez un suivi de la situation et assurez-vous que tous vos collègues soient épanouis et bénéficient des meilleures conditions de travail possibles. Aucun d’entre vous ne doit se sentir exclu. Pour favoriser l’inclusion de tous, plusieurs acteurs entrent en jeu : 

  • le médecin du travail ;
  • le manageur ;
  • l’ensemble du personnel.

7. Préparer l’équipe présente en luttant contre les préjugés

Les stéréotypes et la stigmatisation ont la dent dure. Pour conscientiser et sensibiliser tous les membres de l’entreprise, luttez contre les idées reçues. Il est possible de faire appel à un organisme de formation spécialisé dans les handicaps pour organiser des réunions d’information et de communication autour de ce sujet. L’arrivée de votre collègue ne doit pas donner lieu à des discriminations dues à l’incompréhension de certains salariés déjà présents. 

>> À lire aussi Handicap : 5 choses à ne pas faire 

8. Adopter l’inclusion, le bon comportement

Votre patience, votre calme, votre écoute bienveillante, vos attentions envers un ou une collègue ayant une RQTH montrent votre volonté de bien l’accueillir. En tenant compte de son handicap sans le réduire à cela, vous participez à son épanouissement. Ainsi qu’aux performances de votre entreprise, car quand l’entente et la communication sont harmonieuses, le travail fourni, plus efficace, présente plus de qualités.

9. Respecter les priorités pour les personnes à mobilité réduite

Si besoin, il est important de céder sa place dans la queue à la cafétéria, au passage à la photocopieuse, ou aux toilettes. Et ce, bien que le handicap ne se voit pas toujours (80 % des handicaps sont invisibles). La problématique de votre nouveau partenaire professionnel est réelle, ne le jugez pas même si vous ne pouvez la percevoir.

10. Informer chaque collaborateur des capacités du nouveau collègue afin de l’accompagner au mieux

Les collègues et les responsables informés du statut de travailleur handicapé du nouveau venu pourront l’accompagner au mieux. Quelles tâches peut-il effectuer ? Que pouvez-vous lui demander ? Qu’est ce qui pourrait se révéler impossible ? Connaître ses compétences et ses limites vous servira à éviter toute situation de gêne ou d’échec.

Comment faire si la personne en situation de handicap préfère que ses collaborateurs ne soient pas au courant de sa RQTH ?

Certaines personnes en situation de handicap invisible, par exemple une maladie chronique, un dérèglement neurologique ou des troubles autistiques souhaitent le taire. Même en possession d’une RQTH, ils n’ont pas l’obligation de la présenter à leur employeur. Ils expriment par là le vœu de se fondre dans l’équipe en place, sans jugement critique. Ils ne désirent pas faire l’objet de ce qui pourrait être perçu comme un traitement de faveur par leurs collaborateurs. Aussi, si vous êtes au courant d’un fait que votre collègue ne veut pas mettre au jour, respectez sa décision. Cela ne vous empêchera pas d’adopter un comportement bienveillant à son égard, en toute discrétion. 

Agissez de même envers tous vos collaborateurs, associés, clients, collègues, membres de votre hiérarchie : vous ignorez peut-être les détails de leur santé physique et mentale.

Le mot de la fin :

Vous avez donc maintenant les clés pour bien accueillir votre collègue ayant une RQTH. Merci d’avoir lu cet article et de montrer de l’intérêt pour ce sujet sensible. Grâce à vous, la société et votre entreprise deviennent de plus en plus inclusives. Nous serions heureux de découvrir comment l’accueil s’est mis en place dans votre équipe. Comment cela s’est-il passé, en êtes-vous satisfait ? Le cas échéant, comment améliorer les choses ? N’hésitez pas à nous raconter votre expérience en commentaires et à nous donner vos conseils !

À lire aussi pour approfondir le sujet : 

https://www.bloghoptoys.fr/on-construisait-ensemble-societe-inclusive 

https://www.bloghoptoys.fr/handicap-et-empowerment 


Elisabeth WEBER, ancienne libraire, passionnée par l’écriture et la langue française. 

Reconvertie dans la rédaction pour le Web, j’exerce aussi en tant que lectrice-correctrice indépendante. J’ai une appétence particulière pour les sujets tels que l’inclusion, l’art et la culture, les droits des femmes et des minorités, l’environnement et la protection animale. Sensible à tout ce qui touche aux handicaps, visibles ou non, je m’intéresse aux enjeux sociétaux qu’ils impliquent et aux solutions efficaces à mettre en œuvre pour une société inclusive. Suivez Élisabeth sur son profil LinkedIn.

Sources : 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Taper la réponse pour valider votre commentaire * Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.