L’autorégulation en quelques mots : c’est la gestion de ses émotions et de ses pensées. Tout le monde l’utilise dans sa vie au quotidien. Pour les enfants, se concentrer, faire l’effort de se calmer après la cantine ou la récréation pour retrouver une disponibilité à l’apprentissage, n’est pas facile. L’idée de l’apprentissage autorégulé, c’est de mettre en place une méthodologie pour changer la pédagogie et ainsi faciliter la vie à l’école ou à la maison de tous les enfants.
L’autorégulation pédagogique, qu’est ce que c’est ?
L’apprentissage autorégulé est une méthode d’apprentissage qui permet de réduire les facteurs stressants de l’enfant. Il appréhende le moment où l’enfant devra revenir à un état de calme et où, il pourra se concentrer à nouveau. L’autorégulation pédagogique donne une méthodologie pour se remettre dans l’apprentissage et à l’écoute de sa leçon ou de son activité en cours. Le tout, en faisant abstraction de l’extérieur. À l’école, l’enseignant fait comprendre les choses avec des mots simples à l’enfant tout en lui expliquant. Par exemple : pourquoi il doit ranger, pourquoi il doit parler moins fort, ou encore pourquoi il doit réciter sa poésie après l’avoir apprise. Si l’enfant n’est pas réceptif au dialogue et trop sur la défensive, l’adulte proposera des solutions alternatives. L’objectif est que l’enfant soit maître de son action et responsable de son comportement. Exemple à l’école : tu as le droit d’écrire la date au tableau ce matin, mais demain tu devras laisser ta place à un autre camarade. (Ainsi, la notion de « missions participatives et alors intéressantes pour lui »).
Cela peut être aussi :
- réguler ses impulsions pour s’intégrer au groupe;
- passer d’une action solitaire à une action partagée;
- passer d’une activité libre à une activité structurée…
Le dispositif ARAMIS
ARAMIS est un nouveau dispositif qui met l’accent sur une scolarité inclusive. L’enfant fait partie de la classe au même titre que ses camarades, sans distinction. Il est accompagné par un éducateur spécialisé, mais celui-ci n’intervient que dans des instants particuliers, très ponctuels. Il est présent pour aider l’enfant à gérer et à comprendre ses émotions. Le reste du temps, l’élève s’autorégule au sein de la classe grâce à un travail réalisé sur l’ensemble des personnes de l’école. Mis en place pour la première fois en France en 2016, ARAMIS permet d’accueillir un enfant avec autisme au sein d’une « classe ordinaire ». Stéphane Beaulne, chercheur clinicien et professeur à l’Université de Nipissing (au Canada), est à l’origine de l’importation du projet en France. L’idée de ce programme scolaire innovant est de mettre en place une classe d’autorégulation.
Au Canada, dans la trentaine d’écoles que j’accompagne, mais aussi dans les établissements qui expérimentent ARAMIS en France, les élèves accompagnés sont désormais complètement autonomes – à l’origine, ils étaient scolarisés par intermittence, mais aujourd’hui, ils sont en salle de classe tous les jours. Ils ont développé des habiletés qui les aident à s’auto-contrôler et à prendre des initiatives. Leurs progrès scolaires sont importants.
Stéphane Beaulne
Le but d’une classe Aramis, c’est de permettre à l’enfant sur le spectre de l’autisme de bénéficier d’un parcours scolaire le plus ordinaire possible. Les bienfaits sont multiples, accepter la différence, et évoluer dans une société de plus en plus inclusive. Ils gagnent aussi en autonomie. Elle s’adresse aux enfants de 6 à 12 ans avec TSA.
On voit aussi une diminution importante des comportements agressifs. Les élèves, même ceux qui ne souffrent pas de TSA, sont en règle générale plus calmes, et plus tolérants.
Stéphane Beaulne
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L’apprentissage autorégulé peut-il être appliqué à tous les enfants ?
Avec cet apprentissage, l’enseignant a la chance de pouvoir répondre aux différents profils d’élèves autonomes, qui ont besoin d’un accompagnement, ou qui ont des problèmes de comportement. Pour ceux qui n’ont pas de troubles, il s’agit d’une façon d’améliorer leur socialisation, leur intelligence émotionnelle, le contrôle de leurs sentiments, et leur apprentissage. Au Canada, à Ontario, l’autorégulation est évaluée chez tous les enfants, dans les bulletins scolaires. De quoi les responsabiliser dès le plus jeune âge.
Différencier l’autorégulation pédagogique de la discipline
L’autorégulation se réfère à l’action d’orienter volontairement et intentionnellement ses actions, ses émotions et ses pensées. Le but : répondre à un objectif précis. Il est alors important de ne pas associer l’autorégulation à la discipline. Elle est un outil de développement et d’apprentissage pour l’enfant. La discipline quant à elle, c’est le respect des règles d’organisation de la vie collective, elle n’a pas la même vocation.
Des outils pour l’apprentissage autorégulé
Pour accompagner les enfants, et notamment les enfants TSA ou TDAH, à améliorer leur capacité d’autorégulation, vous pouvez aménager différents univers et mettre à leur disposition quelques outils. L’enfant pourra y aller pour se couper des différents stimuli, apprendre à gérer ses émotions et s’autoréguler. On choisit alors des outils en fonction des préférences sensorielles de l’enfant, de son évolution et de ses sensibilités.
Dans ces espaces, on peut y mettre un projecteur pour un effet calmant, un casque antibruit pour se couper du monde et se recentrer, des jeux sur les émotions, des produits lestés pour un apaisement immédiat. Les possibilités sont nombreuses et doivent correspondre au besoin des enfants.
On peut également proposer une boite avec plusieurs fidgets aux formes et aux textures différentes pour correspondre aux préférences sensorielles de chacun. Ces jouets de petite taille permettent de relâcher la pression tout en occupant les mains.
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Aménager des environnements pour l’autorégulation
Sources :
Inclusion : des « classes d’autorégulation » pour les enfants autistes
Conférences en ligne – Isabelle Filliozat
Timer visuel magnétique
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