Au cours de l’année 2019, nous avons été, comme chaque année au contact de nombreuses associations, naissantes ou existant depuis longtemps mais soudain mises dans la lumière. Au moment de tourner la page sur une année où la nécessité de l’inclusion et de la considération des plus fragiles, où la richesse de la (neuro)diversité semblent s’être fait entendre davantage, nous vous proposons un dernier petit coup de projecteur sur quelques-unes de ces associations et, surtout, derrière elles, sur les femmes et les hommes qui font avancer la société vers plus d’ouverture et de tolérance.

2 P’tits pas pour demain : quand inclusion rime avec ruralité

2 P’tits pas pour demain est une toute jeune mais très dynamique association de la région lyonnaise née de la synergie de deux professionnelles de la petite enfance et du handicap et de leur désir d’agir pour une société plus inclusive. L’association a créé en 2019 un centre de Ressources et Formations Handicap à destination des parents, des aidants et des professionnels et a pour objectif d’ouvrir un lieu d’accueil mixte et inclusif … En novembre, 2 P’tits Pas Pour Demain organisait un Forum à Mornant pour (ré)unir associations, collectivités territoriales, représentants ministériels et bien sûr Hop’Toys autour de ces projets et de cette dynamique.

Cette association, explique Aurélie Juliard, c’est tout d’abord la volonté d’œuvrer pour une société plus inclusive. D’une part, en permettant aux enfants porteurs de handicap(s) et à leur famille d’alléger leur quotidien en leur apportant soutien, conseils et écoute. D’autre part, en accompagnant toutes les personnes concernées ou sensibles à la cause du handicap en leur permettant d‘appréhender le handicap différemment pour mieux accompagner les personnes en situation de handicap au sein de la société.

Pour se faire, l’association porte deux projets innovants et expérimentaux dont la finalité est l’entraide, le bien-êtrel’épanouissement et l’amélioration de la qualité de vie des plus fragiles et le droit au répit des aidants :

  • la création d’un lieu d’accueil, mixte et inclusif avec une spécificité dans l’accueil et l’accompagnement des 2/6 ans, non-scolarisés, ou scolarisés à temps partiel.
  • la création d’un Centre « Ressources et Formations », dédié au handicap sous toutes ses formes à destination des aidants (familles et professionnels).

Ouvert en juillet 2019, ce centre permet déjà d’apporter un service de coordination entre les différents acteurs qui œuvrent au quotidien dans le champ du handicap, en proposant une proximité immédiate aux familles, dans un seul et même lieu, au cœur d’un territoire rural, à Mornant (69). Ce service, ouvert à toute personne concernée ou sensibilisée au handicap, propose gratuitement différentes formes de soutien. Il accompagne les familles dans la recherche de professionnels du handicap et de structures médico-sociales adaptées, d’associations œuvrant dans le champ du  handicap et biens sûr de solutions de répit. Il leur apporte aussi un soutien à la parentalité, propose un accompagnement des fratries, une aide aux démarches administratives.
Aux professionnels, le centre propose un service d’expertise et/ou de supervision composé de professionnels du handicap, et un prêt de matériel d’évaluation.
Et à tous, le centre propose :

  • des ressources documentaires  sur tous les types de handicaps,
  • des recommandations de bonnes pratiques,
  • une initiation aux pédagogies alternatives,
  • de la sensibilisation
  • des actions en direction de la Petite enfance
  • des livres jeunesse
  • un service de prêt de matériel et de jeu spécifique au handicap
  • l’organisation d’activités ouvertes à tous, en famille, entre frères et sœurs, entre enfants
  • une sensibilisation au Handicap à travers l’organisation d’événements grand public.

Une asso bien décidée à faire bouger les lignes, dont nous avons pu constater que le dynamisme et l’enthousiasme étaient ultra communicatifs !

>> En savoir plus sur l’association 2 P’tits pas pour demain

Hors normes : ce n’est pas un film !

Si vous êtes allés voir le film, Hors normes, vous avez sûrement envie d’en savoir plus sur les deux associations mises en lumière par Olivier Nakache et Éric Toledano. Mises en lumière parce que, oui, elles existent ces associations ! Ils existent ces éducateurs, qui diplômés ou non, accueillent depuis 20 ans ceux que la société n’accueille pas, ceux à qui elle ne permet pas, en tous cas, de prendre leur place, parce que leur autisme est sévère, leurs crises parfois violentes, leur mode d’interaction complexe.
Au mois d’octobre, nous vous présentions l’histoire, vraie, de Stéphane Benhamou et Daoud Tatou, directeurs respectifs des associations Le silence des Justes et Le Relais Île-de-France, l’un Juif, l’autre Musulman, unis pour le bien d’enfants à qui la société peine à donner leur place.

Crédit photo DR pour Le Parisien

Ils en ont fait un film

Avant que Hors normes ne soit projeté à Cannes, où une standing ovation allait saluer – entre autres – la performance de Benjamin Lesieur, alias Joseph, avant que le film nous émeuve, nous fasse rire, pleurer, nous emporte au mois d’octobre, les deux réalisateurs avaient déjà consacré en 2015, un documentaire, à Stéphane Benhamou et à son association Le silence des Justes et à celle de Daoud Tatou.
En fait les réalisateurs et Stéphane Benhamou sont amis depuis des années. Comme eux, Stéphane Benhamou vient du monde des colos, un monde où l’on construit le vivre-ensemble, un monde où l’on sait l’importance des loisirs, des vacances pour tous ! (Souvenez-vous du 2e film de Nakache & Toledano, Les jours heureux, basés sur leurs souvenirs d’animateurs de colonies).

Et c’est sûrement aussi parce qu’Hors Normes vient de loin, parce qu’il vient d’une amitié réelle, d’une admiration profonde que les réalisateurs réussissent à transmettre aussi bien la « bonté énervée » (Télérama) de Daoud Tatou/Reda Kateb, l’engagement total et opiniâtre de Stéphane Benhamou. C’est cette expérience du silence des Justes, que les réalisateurs suivent depuis longtemps, qui justement a façonné leur regard sur le handicap.

Découvrez ou redécouvrez le formidable documentaire d’Éric Toledano et Olivier Nakache sur Stéphane Benhamou, leur ancien compère de colonies et Daoud Tatou, sur tous ces éducateurs chez qui ils ont su créer une vocation et surtout sur tous ces enfants, qui, grâce à eux, peuvent mener une « vie majuscule ». Ça s’appelle On devrait en faire un film, c’est un documentaire de 26 minutes qui vous émouvra autant que le film, ne serait-ce que lorsqu’on y retrouve le « vrai » Valentin, sans casque et jouant au foot !

>> Relire l’intégralité de l’article consacré à la genèse d’Hors Normes

Les enfants d’Hélène : le droit aux loisirs pour tous !

Au mois de mai 2019, nous vous présentions une association que nous connaissions depuis longtemps, mais qui était confrontée à des difficultés financières rendant son avenir incertain : le centre de loisirs Les enfants d’Hélène. Créé en 2008 à Montpellier, ce centre a pour objectif de laisser une chance aux enfants porteurs de handicap de pouvoir s’épanouir aux côtés de leurs frères et sœurs et d’autres enfants non-porteurs de handicap. Ce centre prône la mixité et accueille, depuis 10 ans, donc, une trentaine d’enfants dont 2 sur 5 sont porteurs de handicap. L’encadrement y est renforcé et individualisé grâce à un personnel sensibilisé, formé et bienveillant.

Aujourd’hui encore, beaucoup de familles sont confrontées aux refus de la part de centres de loisirs quant à une possible inclusion de leur enfant dans leur établissement. Pourtant, tout enfant a le droit de s’épanouir, de jouer, de découvrir ! 

La maman de Noé, 15 ans, qui avec d’autres parents avait repris  l’association et la gestion du centre pour contrer une fermeture qui avait manqué se produire en 2011 raconte :

L’accueil de Noé en IME a rendu encore plus important son accueil au centre de loisirs Les enfants d’Hélène. Enfants avec et sans handicap partagent les temps de la vie quotidienne et des activités : ils jouent ensemble, chacun à la mesure de ses possibilités ; les enfants sans handicap apprennent à attendre leurs camarades, à les aider et à s’adapter, et bien sûr pour les enfants ayant un handicap, c’est un formidable moyen de garder contact avec des enfants de leur âge, de se faire des copains en dehors de l’IME, de gagner en autonomie.

Aujourd’hui, le centre « Les enfants d’Hélène » met un point d’honneur à ce que les familles ne soient plus confrontées à cette phrase : « Il n’a pas sa place dans notre établissement ». Si un enfant porteur d’handicap n’est pas accepté dans le centre ce n’est pas parce qu’il n’a pas sa place mais c’est malheureusement parce qu’il n’y a pas de place ! Aujourd’hui, « Les enfants d’Hélène » sont « victimes » de leur succès et sont obligés de gérer une très longue liste d’attente qui est frustrante tant pour les familles que pour eux.

Grâce à une cagnotte en ligne et à des financements finalement accordés, le centre a pu être sauvé encore cette année. Mais comme l’explique encore la maman de Noé, le financement de l’activité doit être sécurisé. « Chaque année, nous devons aller chercher 55% de notre budget en subventions (cela correspond à 60 000 à 80 000 euros). Nous regrettons le peu de mobilisation des pouvoirs publics autour de notre projet, pourtant unique sur le département et au-delà, et qui représente une véritable délégation de service public, car les enfants en situation de handicap ne doivent pas être des citoyens de seconde zone : leur accès aux loisirs est inscrit dans la loi de février 2005 et est si peu appliqué… »

>>Pour en savoir plus sur les Enfants d’Hélène

 

Les belles Rencontres (internationales de l’autisme) : merci Riau !

Enfin nous ne voudrions pas tourner la page de l’année 2019, sans tirer un grand coup de chapeau à l’association Riau (Rencontres Internationales de l’Autisme).

L’objectif de RIAU est de proposer une entraide par le biais de rencontres autour de l’autisme  ; des rencontres ouvertes à tous, visant à informer tout public, à réunir tous les acteurs sociaux et sociétaux pour œuvrer à une meilleure inclusion et une meilleure qualité de vie des personnes autistes dans tous les domaines de la vie (scolarité, santé, habitat, emploi, loisirs, vacances etc..).
L’association organise des formations, des moments conviviaux et, une fois par an, le Salon international de l’autisme. Nous avons eu la chance d’y participer pour la première fois cette année, à Ajaccio, et d’y rencontrer des personnes extraordinaires à tous les sens du terme. Rarement nous n’avions vu d’organisation aussi efficace et chaleureuse à la fois. Et, fait d’autant plus notable qu’il est rare : ces Rencontres internationales de l’autisme donnent toute leur place à des personnes directement concernées, des personnes avec TSA, comme Tristan Yvon, membre avec le Docteur Djéa Saravane de la grande famille Riau et que nous avons eu tant de bonheur à vous faire connaître par la suite à travers un article où il nous confiait sa vision de la neurotypie !

>> Découvrir cet article ici

 

Il y aurait bien d’autres associations, bien d’autres belles initiatives à présenter et nous ne manquerons pas de le faire au cours de l’année qui vient ! Que toutes soient en attendant remerciées pour la confiance accordée et pour nous inviter à les accompagner. 

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