Les personnes vivant avec l’autisme présentent des particularités sensorielles. Olga Bogdashina propose de dresser des profils sensoriels basés sur les expériences sensorielles propres à chacun. En fonction de ces profils, des outils et des techniques de prise en charge adaptés peuvent être mis en place.
Qu’est-ce que la sensorialité ?
La sensorialité est le domaine de nos sens, qui ne sont pas au nombre de cinq comme on pourrait le penser. Nous avons bien sept sens pour capter les informations de notre environnement : l’ouïe, la vue, le goût, l’odorat, le toucher, mais aussi le sens vestibulaire et le sens proprioceptif. Le sens vestibulaire relève du mouvement de notre corps et des mouvements des objets et personnes qui nous entourent, c’est l’oreille interne qui joue ce rôle… Le sens proprioceptif est la capacité à percevoir la position de notre corps dans l’espace, grâce à des capteurs qui se trouvent dans nos tendons et nos fibres musculaires.
La sensorialité implique trois phases : la sensation, la perception et la modulation sensorielle. La sensation est la phase où le stimulus est capté par le corps. Le cerveau va recevoir l’information extérieure. La perception est le moment où le cerveau va interpréter cette information pour la traduire concrètement. La modulation sensorielle est un processus qui permet de filtrer les stimuli : le cerveau va trier les informations pour ne considérer que celles qui lui paraissent utiles. Dans le cas d’une personne porteuse d’autisme, un ou plusieurs de ces processus ne fonctionnent pas comme chez les autres personnes, on parle donc de particularités sensorielles.
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Les profils sensoriels et perceptifs révisés de Olga BOGDASHINA
Une particularité souvent présente dans l’autisme est la perception gestaltiste, décrite par Olga Bogdashina. Cela signifie que le cerveau ne fait pas le tri entre les stimuli importants et ceux qui sont ignorés d’ordinaire. Tous les détails sont perçus et cette avalanche de stimuli empêche la personne de gérer les informations. O. Bogdashina présente l’hypersensibilité d’un ou plusieurs sens et l’hyposensibilité d’un ou plusieurs sens. Ces expériences sensorielles peuvent cohabiter : par exemple, la personne est hypersensible aux stimuli visuels et hyposensible aux stimuli auditifs. Ces sensibilités peuvent aussi varier selon le contexte : une hypersensibilité à un moment donné peut devenir une hyposensibilité plus tard.
Une hypersensibilité visuelle se manifestera par exemple par une réaction de rejet des sources lumineuses, alors qu’une personne hyposensible de la vue semblera fascinée par les objets lumineux. Une hypersensibilité vestibulaire se manifestera par une sensation d’insécurité dans un environnement en mouvement, alors qu’une personne hyposensible cherchera des stimulations par des mouvements stéréotypés (balancements, tournoiements, etc.) Ainsi de suite pour chaque sens : l’hypersensibilité se traduit par des agressions sensorielles et le rejet des stimuli alors que l’hyposensibilité provoque des comportements atypiques dont le but est de stimuler le corps.
Olga Bogdashina propose un guide pour détecter et compiler chez une personne l’étendue et l’intensité des sensibilités sur les 7 sens. En dressant des profils sensoriels et perceptifs précis selon les expériences sensorielles présentes, absentes et passées, on peut ainsi adapter la prise en charge de manière bien plus efficace.
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Comment aider ces personnes aux profils sensoriels différents ?
La prise en charge se fait sur l’environnement, et sur la personne elle-même. Par exemple, pour diminuer les stimuli de l’environnement d’une personne hypersensible aux sons, vous pouvez lui proposer un casque anti-bruit qui réduit de 22 dB l’environnement sonore. Il est également intéressant de proposer des étapes pour décrire et anticiper les situations inconnues et stressantes. Dans ce genre de situation, vous pouvez proposer un jouet de type fidget qui propose un stimuli apaisant en accord avec le profil sensoriel de la personne concernée. Il en va de même pour la période d’apprentissage : une personne présentant des particularités sensorielles apprendra plus facilement si elle utilise sa modalité sensorielle préférée.
Des approches sensorielles peuvent aider à gérer ces expériences particulières, comme par exemple le Snoezelen, les ateliers sensoriels ou encore l’intégration sensorielle.
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Les Solutions Hop’Toys pour l’autorégulation sensorielle
Casque anti-bruit : Léger, résistant et réglable, ce casque anti-bruit permet une réduction sonore de 22 dB bénéfique pour les personnes hypersensibles aux bruits. Il peut être replié pour tenir dans le creux de la main : c’est pratique pour le rangement et le transport !
Tangle : Le Tangle constitue un excellent fidget : son mouvement perpétuel apaise. Discret, il se glisse dans la trousse ou dans la poche. Son allure design sans connotation enfantine permet son utilisation à tout âge. En plastique.
Sources :
Autismeenligne.over-blog.com, La sensorialité, 11 aout 2014
« Etude des particularités sensorielles des adultes avec autisme« , Claire Degenne-Richard, Marion Wolff, Dominique Fiard et Jean-Louis Adrien, janvier 2015
« Evaluation de la symptomatologie sensorielle des personnes adultes avec autisme et incidence des particularités sensorielles sur l’émergence des troubles du comportement« , Claire Degenne-Richard, 2014
