Les troubles du traitement sensoriel et les difficultés liées à l’alimentation ne sont pas rares. On parle souvent de « régime restreint » et beaucoup s’inquiètent de son impact sur la santé et la nutrition. Le régime de certaines personnes est si restreint qu’il peut se limiter à 5 aliments ou moins. On les qualifie, à tort, de « difficile ». On pense souvent que les difficultés de traitement sensoriel et les défis alimentaires sont liés au goût. Cela peut en effet être un facteur important mais ce sont plutôt tous les sens qui ont un impact sur ce qu’une personne peut tolérer en matière d’alimentation. Un article de notre partenaire Chewigem.

Manger est une expérience multisensorielle. Si vous voulez comprendre le régime alimentaire restreint d’une personne, vous devez prendre en compte tous les sens.

Le goût

Le plus évident est le goût. Chacun a des saveurs qu’il apprécie ou évite. Les personnes ayant des troubles du traitement sensoriel peuvent interpréter différemment les goûts et être trop ou pas assez sensibles aux saveurs. Ainsi, vous pouvez avoir quelqu’un qui dévore les aliments épicés alors que d’autres préfèrent les aliments fades et sans saveur particulière.

La vue

La couleur de l’aliment, l’environnement dans lequel une personne mange…Tout cela peut constituer des facteurs influant la capacité d’une personne à tolérer ou à tester un aliment. Un changement d’emballage ou d’aspect de l’aliment dans l’assiette peuvent également être d’autres facteurs.

L’odorat

L’odorat est très important lorsqu’il s’agit de nourriture. Si une personne se voit servir un repas qu’elle apprécie habituellement mais qu’elle est assise dans une cuisine où un autre repas a été préparé et qu’elle peut en sentir l’odeur, cela peut avoir un impact sur sa capacité à manger. L’odeur peut interrompre le repas.

Le toucher

Une enfant tient deux brocolis devant ses yeux et grimace

Il y a deux aspects à considérer :

  • Certains aliments qui touchent d’autres aliments peuvent ne pas être tolérés.
  • Il peut également s’agir de la sensation à l’intérieur de la bouche. En effet, des sensations que beaucoup considèrent comme allant de soi – une tomate cerise qui éclate en bouche, par exemple – peuvent être totalement rebutantes pour une personne ayant des troubles du traitement sensoriel.

L’ouïe

Vous ne pensez peut-être pas que l’ouïe et le bruit soient particulièrement liés aux troubles du traitement sensoriel et aux difficultés alimentaires mais oui, manger peut être bruyant. Quelqu’un peut apprécier les bruits que font les repas tandis que d’autres peuvent les trouver intolérables. La misophonie – l’aversion au son – est un sous-ensemble de ce phénomène et peut rendre les repas particulièrement difficiles pour les personnes concernées.

Le sens vestibulaire

Parfois, rester assis à table pour se concentrer sur son repas est difficile pour les personnes ayant des troubles du traitement sensoriel.

La proprioception

La mâchoire est truffée de propriocepteurs, ce qui fait que la mastication est une excellente entrée sensorielle. Cependant, cela implique les personnes ayant une mauvaise proprioception peuvent ne pas apprécier les repas car ils ressemblent à une corvée. En effet, elles auront du mal à coordonner l’utilisation des couverts ou même la mastication.

L’intéroception

Une mauvaise intéroception peut signifier qu’une personne a du mal à remarquer quand elle a, par exemple, faim ou soif. Cela engendre le fait que manger n’est pas une priorité ou, si c’est l’inverse, qu’elle peut faire des excès.

Comme vous pouvez le voir, les troubles du traitement sensoriel et les difficultés alimentaires peuvent être assez complexes et influencés par une variété de facteurs. Un travail approfondi va être nécessaire pour déterminer quel sens a le plus d’impact. Mais, une fois cela fait, il est, alors, possible de mettre en place des stratégies qui peuvent aider.

>> Lire aussi : « Autisme et troubles de l’alimentation »

Les stratégies pour…

Un bébé pleure au moment du repas

L’hypersensibilité

La nourriture

  • Si un régime dit fade est ce dont la personne a besoin, nul besoin de la convaincre du contraire. Essayez d’introduire lentement tout nouvel aliment ou proposez des assaisonnements et sauces à part. Il peut être stressant de se préoccuper de l’alimentation et, bien sûr, vous voulez ce qu’il y a de mieux pour vous ou pour votre proche. En effet, ajouter de la pression n’aidera pas. La lenteur et la régularité gagnent la course : mieux vaut que la personne mange quelque chose plutôt que rien.
  • Prêtez attention aux tendances : est-ce qu’une certaine texture est appréciée et une autre évitée ? Les aliments lisses conviennent-ils ou la personne aime-t-elle le croquant et la texture ? Observez le schéma et proposez davantage de ces textures.
  • Introduisez de nouveaux aliments ou textures très lentement. Vous pouvez en faire un jeu, le faire en dehors des repas pour supprimer la pression ou, si c’est pendant le repas, occasionnellement, en petites quantités sur le côté. Laissez la personne étudier, toucher, sentir…

L’environnement

  • Adaptez l’environnement alimentaire à la personne : musique douce, lumière tamisée…Tout ce qui peut aider la personne à être détendue et à se concentrer sur son repas. L’objectif est de réduire le stress sensoriel que représente un nouvel aliment.
  • Pour celles et ceux ayant besoin de bouger, vous pouvez vous doter d’une assise dynamique.
  • En dehors des repas, encouragez les activités qui contribuent à désensibiliser la bouche et la mâchoire. Par exemple : faire des bulles, porter à la bouche des objets appropriés de différentes textures

Des outils de mastication Chewigem

  • Certes, le repas est censé être un moment social mais le but, dans un premier temps, est d’améliorer l’alimentation d’une personne. Autorisez alors des bouchons d’oreille ou un casque antibruit pour atténuer les bruits environnants comme les bruits de mastication des autres personnes, notamment.

L’hyposensibilité

  • Un manque de conscience de ce qui se passe dans la bouche peut signifier que la personne doit être surveillée pour ne pas ingérer des aliments non-comestibles.
  • Si la personne apprécie les saveurs fortes, fournissez-lui des assaisonnements et sauces supplémentaires.
  • Utilisez des planificateurs et des aides temporelles pour signaler quand et à quelle fréquence les aliments doivent être consommés.
  • Répondez au besoin d’ingestion en proposant des activités de stimulation orale, par exemple des bâtonnets de carotte à croquer, du céleri ou des aides à la stimulation orale, comme les  outils de mastication Chewigem.
  • Offrez une large variété de goûts : sucré, salé, acide, amer…

Nos outils de mastication Chewigem

En conclusion, les troubles du traitement sensoriel et les difficultés alimentaires nécessitent de faire preuve de patience et de compréhension. Pour aller de l’avant, il faut prendre le temps de tenir un journal et aller au fond des choses en ce qui concerne les causes des difficultés alimentaires. Puis, on essaie différentes stratégies pour apporter de petites améliorations, pas à pas. 

Votre enfant est-il concerné par cela ? Parlez-nous de votre expérience dans les commentaires !


Cet article est une traduction de l’article « Sensory processing difficulties & food challenges » de Sensooli.

Céline est chargée de webmarketing et communication chez Hop'Toys. Fondue de cinéma et mordue d'écriture.

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