La capacité de prise de décision est une compétence qui permet aux enfants de gagner en confiance et en estime de soi. Cela permet également de se sentir plus à l’aise dans un environnement donné et d’appréhender sereinement ce qu’il va se passer. Être capable d’exprimer leurs préférences est un bon moyen de favoriser leur engagement et leur implication dans la tâche et permet aussi de réduire les éventuels problèmes de comportement liés à l’anxiété et au stress. Dans cet article, on vous propose 10 stratégies pour apprendre à votre enfant à faire des choix. 

1. Anticipez les choix et expliquez à votre enfant ce qu’est la prise de décision

Il est important d’expliquer comment on peut prendre une décision et ce que cela signifie à son enfant. Il faut également l’illustrer à l’aide d’exemples concrets. En amont, vous pouvez identifier les choix que l’enfant devra faire tout au long de la journée. Par exemple, « Qu’est-ce que tu aimerais manger ce soir ? « Comment veux-tu t’habiller pour aller à l’école demain ? ». Votre enfant devra alors faire un choix. Cela peut se faire avec différentes tâches du quotidien, d’aides et de supports visuels, selon ses capacités.

De plus, en offrant à votre enfant l’opportunité de prendre des décisions, vous l’aidez à développer des compétences décisionnelles dont il aura besoin à l’âge adulte.

Vous pouvez aussi scénariser quotidiennement vos propres choix pour permettre à votre enfant d’entendre et d’orienter les siens. Par exemple, lorsque vous choisissez de porter un pantalon ou un short pour la journée, dites « Il ne fait pas très chaud ». Pour la journée, dites : « Il ne fait pas très chaud aujourd’hui et il y a du vent. Je pense que je vais avoir trop froid si je porte un short. Je vais porter un pantalon aujourd’hui ». En parlant explicitement de ce que vous allez choisir et pourquoi, votre enfant à une base pour faire des choix de manière indépendante. 

2. Offrez la possibilité de choisir entre 2 ou 3 options au quotidien   

Profitez du quotidien pour donner aussi souvent que possible et nécessaire la possibilité de faire un choix. Par exemple, le choix de la tenue : “Aujourd’hui, il y a du soleil, tu préfères porter un t-shirt, un pull ou un col roulé ?”. On laisse la possibilité à l’enfant de choisir entre peu d’options, tout en lui apportant les informations nécessaires. 

Dans un second temps, quand la notion de prise de décision est acquise, on peut offrir plus de possibilités et introduire l’expression “Ou autre chose ?” , dans le but de laisser la possibilité d’être complètement autonome dans la prise de décision. Pour y aller petit à petit, vous pouvez également proposer de plus en plus d’options. Votre enfant se sentira ravi d’avoir le contrôle sur une partie de sa vie. Cela développe la confiance et l’estime de soi.

Deux personnes se lavent les mains

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3. Utilisez des aides visuelles pour faciliter la prise de décision

Pour de nombreux enfants, les visuels tels que des images, des pictogrammes pourront l’aider à faire des choix. C’est un moyen efficace de traiter et de comprendre les informations. Ainsi, vous pouvez, en plus de verbaliser, lui montrer sur des pictogrammes les choix offerts pour l’inciter à faire le sien. Par exemple, vous pouvez lui montrer des photos de différents plats parmi lesquels choisir. Pour les personnes polyhandicapées, vous pouvez proposer de faire ses choix à la fois avec des visuels et des contacteurs. Ainsi, l’enfant pourra faire son choix en activant le contacteur.

4. Encouragez la résolution de problèmes

Vous pouvez aussi apprendre à votre enfant à résoudre des problèmes, notamment en utilisant le jeu. Cela peut aussi se faire au cours de discussions « Que ferais-tu si… ? ». Travailler sur la résolution de problèmes, cela va permettre à votre enfant de faire face à des défis inévitables qu’il peut rencontrer dans la vie, faire preuve de résilience et de mieux rebondir face des situations inconfortables.

Par exemple, vous devez vous rendre à la banque, mais elle vient de fermer. Vous pouvez exprimer cela ouvertement à votre enfant, réfléchir à voix haute à des possibles solutions et exprimer la solution la plus raisonnable : « J’y retournerai plus tôt demain ». Après avoir entendu votre processus de réflexion, votre enfant peut être mieux en mesure d’appliquer le processus à ses propres problèmes, d’identifier les meilleures solutions et de prendre une décision.

enfant qui réfléchit

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5. Soulignez les conséquences d’un choix

Attirez l’attention sur les résultats positifs et négatifs des conclusions d’un choix. Votre enfant comprendra l’importance d’un choix réfléchi. On peut utiliser différentes expressions pour illustrer les conséquences. Par exemple, “Si tu fais… alors il se passera… ” .

De façon plus générale, illustrez par des exemples concrets de l’entourage : parents, fratrie, camarades. En tant que proche aidant, partagez vos propres expériences, les bonnes ou les mauvaises décisions et expliquez les répercussions sans oublier les alternatives qui s’offraient à vous en amont.   

6. Planifiez et fixez des objectifs avec lui

Se fixer des objectifs, c’est savoir identifier son objectif et établir les différentes étapes qui vont vous permettre de l’atteindre. Vous pouvez alors proposer à votre enfant de choisir son objectif puis voir avec lui les différentes étapes pour y arriver et quelles ressources pourraient être nécessaires.

Cela peut être des objectifs à court terme. Par exemple, se brosser les dents. Cela lui permet de développer son estime de lui-même lorsqu’il atteint ses objectifs rapidement. On peut également fixer des objectifs sur du plus long terme. Une nouvelle fois, il faut laisser l’enfant donner son avis sur ses objectifs. C’est lui qui doit prendre la décision et à vous de l’accompagner lorsqu’il vous demandera de l’aide.

On peut également utiliser des visuels pour aider son enfant à voir les progrès vers ses objectifs. Par exemple, notez les objectifs de votre enfant pour la semaine et placez un autocollant choisi par votre enfant à côté de chaque objectif, lorsque celui-ci est terminé. Les progrès réalisés peuvent motiver l’enfant. On peut afficher les visuels dans un endroit où ils seront visibles, comme par exemple sur le réfrigérateur ou à côté de la porte d’entrée. Cela peut aider votre enfant à intégrer les objectifs fixés dans la vie quotidienne.

tableau hygiène corporelle

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7. L’aider à s’autoréguler pour pouvoir décider

Vous pouvez expliquer à votre enfant l’importance de l’autorégulation. Que cela permet aux personnes de prendre plus de contrôle sur leur vie en gérant leurs propres comportements. Par exemple, votre enfant est hyperactif ou a la bougeotte ? Alors, vous pouvez lui apprendre à s’autoréguler en lui proposant un fidget, qui sera un exutoire moteur et lui permettra de mieux se concentrer, se focaliser sur une tâche.

Apprenez également à votre enfant à identifier quand il ressent le besoin de s’autoréguler. Par exemple, vous allez dans un magasin où les stimulations sensorielles sont nombreuses et votre enfant commence à s’agiter, à se sentir anxieux ? Vous pouvez alors lui proposer lors de vos prochaines sorties de porter un casque antibruit ou des bouchons d’oreilles. Ainsi, lorsque cela se reproduira, il aura la solution qui lui correspond et saura s’autoréguler.

En s’autorégulant et en accompagnant votre enfant à le faire, il pourra également plus se concentrer sur une tâche précise et réfléchir au choix qu’il doit faire.

8. Suggérez-lui de s’entraîner à faire des choix

La mise en pratique d’une notion dans une situation réelle est primordiale, car les conséquences ne sont pas fictives. Cela permet de discerner les aspects positifs et négatifs du choix. Notamment grâce à des jeux de rôle, basé sur des décisions à travers des histoires et des scénarios. Cela permet à l’enfant de s’entraîner à prendre ses propres décisions et d’évaluer les possibilités dans un environnement sécurisé.  

9. Acceptez l’échec   

Lorsque l’enfant s’est fixé des objectifs et a donc fait son choix, il peut rencontrer des échecs lors de la réalisation des étapes de son objectif. Au cours de l’exécution de celui-ci, il peut également se rendre compte que, finalement, cela ne lui correspond pas. Dans tous les cas, faire preuve de résilience permet d’avancer de rebondir. L’échec n’est pas une fatalité. Il est préférable d’être en mesure d’épauler votre enfant, qui risque d’être frustré, en lui précisant que l’erreur est permise.

10. Appréhendez par le jeu

Une approche ludo-éducative va permettre à l’enfant de s’entraîner et de réfléchir au processus de prise de décision. On peut s’aider de jeux de rôle ou encore de jeux de réflexion comme les casse-têtes. L’importance réside dans l’explication des choix et des conséquences qui en découlent.   

Un enfant joue à un casse-tête avec un lapin à ses côtés

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Communiquer verbalement ou à l’aide de pictogrammes, avoir une écoute active, lui montrer l’exemple, lui laisser choisir son objectif… Toutes ces stratégies vont accompagner votre enfant et lui permettre de prendre des décisions. Et vous, comment aidez-vous votre enfant à prendre des décisions ? Partagez-nous vos conseils en commentaires !

Alexandra, chargée de communication.

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