Ce n’est un secret pour personne, les troubles du comportement et l’autisme vont bien souvent de pair. Face aux différents défis liés à la communication, aux sensibilités liées aux troubles du traitement sensoriel, à l’incapacité à exprimer ou à comprendre les émotions, au contrôle insuffisant des impulsions et aux problèmes d’autorégulation, l’autisme peut parfois sembler être une bombe à retardement. 

En tant que parents, nous nous sentons bien souvent impuissants face aux défis individuels de nos enfants. À moins de comprendre ceux-ci, de trouver ensemble des stratégies d’adaptation appropriées, il est difficile de ne pas se sentir dépassé et consumé par ces troubles qui peuvent être très présents dans la vie de l’enfant, mais aussi dans la vie de la famille.

La bonne nouvelle est qu’Internet regorge de trucs et astuces pour élaborer des stratégies qui diminueront ces comportements, mais aussi pour comprendre la racine des luttes auxquelles l’enfant est confronté. Dans cet article, vous trouverez quelques-unes des stratégies les plus courantes permettant de résoudre certains troubles du comportement chez l’enfant ayant des troubles du spectre de l’autisme.

L’autisme et le tirage de cheveux

Trouver les raisons

Pourquoi votre enfant tire-t-il les cheveux ? Est-ce un moyen d’attirer l’attention de quelqu’un ou d’exprimer sa colère ? Observez son comportement sur une période de temps et recherchez une cohérence afin de pouvoir aborder les raisons sous-jacentes qui le poussent à tirer les cheveux.

Utilisez le renforcement positif

Une fois que vous savez pourquoi votre enfant tire les cheveux, vous allez pouvoir le rediriger vers une chose plus positive. Par exemple, si votre enfant tire les cheveux pour attirer l’attention, apprenez-lui à faire une caresse sur le bras de la personne avec qui il souhaite communiquer. Une fois qu’il aura compris le concept, ignorez le comportement négatif (tirer les cheveux) et valorisez le comportement positif (la caresse sur le bras).

Restez calme

Si votre enfant tire vos propres cheveux, un mouvement brusque pourrait lui faire mal et causer une perte de confiance en vous. Restez calme, et essayez de desserrer le poignet de votre enfant, en restant ferme, mais calme. Agissez ainsi également si votre enfant tire ses propres cheveux, afin qu’il ne se blesse pas. Plus vous serez calme, plus votre intervention se passera au mieux et vous préviendrez ainsi des blessures non volontaires.

Attachez les cheveux

Les tresses, les chignons, les queues de cheval sont des coiffures efficaces et élégantes afin de garder votre chevelure hors de la portée de votre enfant, que ce soit les vôtres ou les siens !

Optez pour une nouvelle coupe

Et si on raccourcissait les cheveux ? Parfois, l’enfant tire ses propres cheveux et ne supporte pas d’avoir ses cheveux attachés ou de rester assis le temps d’élaborer une coiffure. Même si ce n’est pas l’idéal, c’est une option des plus pratique, qui permet de minimiser les blessures que l’enfant peut se faire en se tirant les cheveux lorsque vous n’êtes pas ensemble.

Autisme et tirage de cheveux

>> À lire : Le coiffeur avec un enfant ayant des troubles sensoriels

L’autisme et le grattage

Gardez les ongles courts

Si votre enfant a tendance à se gratter la peau et à se blesser, assurez-vous qu’il puisse les garder bien courts. Dans le cas où vous avez du mal à lui couper les ongles, faites-en un rituel à la sortie du bain, les ongles sont plus mous. Et si la vue des ciseaux, du coupe-ongle l’effraie ou s’il a des troubles sensoriels, optez pour une lime à ongles avec un grain fort qui permettra de limer plus et plus rapidement. Vous pouvez également le distraire durant sa manucure en le faisant devant son dessin animé préféré. Des parents nous ont même rapporté qu’ils coupaient les ongles de leur enfant… quand il dormait !

Minimisez la quantité de peau à l’air libre

Si votre enfant a tendance à se gratter, essayez de couvrir les parties de son corps qui pourraient se retrouver à l’air libre et l’inciter au grattage : privilégiez les manches longues même légères, les pantalons ou les collants.

Tenez un journal

Jour après jour, essayez d’identifier les causes qui peuvent l’amener à se gratter afin de pouvoir identifier les déclencheurs. Est-ce que c’est une stéréotypie, un moyen de communication, une allergie ? Lorsque vous aurez identifié ce qui se cache derrière le comportement de votre enfant, vous pourrez mettre en place un renforcement positif pour récompenser le comportement approprié et soigner s’il y a les affections cutanées.

Autisme et grattage

>> À lire : 10 astuces pour lui couper les ongles 

L’autisme et les repas difficiles

Attention aux textures

Si votre enfant évite certaines textures comme les purées, les aliments croquants ou mous, il est possible qu’il/elle ait des troubles du traitement sensoriel vis-à-vis des aliments. Dans un journal, notez les aliments que votre enfant mange facilement et ceux où il aura plus de difficulté, ainsi que ceux qu’il ne peut pas du tout manger. Vous allez pouvoir ainsi les catégoriser afin d’éviter les aliments qu’il a du mal à manger.

Limitez les collations entre les repas

Limiter les collations et les boissons sucrées ou caloriques entre les repas permet à votre enfant de ressentir cette sensation de faim. Attention cependant à ne pas laisser trop de temps entre chaque repas, car une faim extrême peut avoir un impact négatif sur le comportement de votre enfant, ce qui le rend encore moins susceptible de goûter de nouveaux aliments !

Proposez-lui ce qu’il aime

Si vous proposez à votre enfant des aliments nouveaux ou qu’il n’aime pas, les repas seront bien plus difficiles… Sans dire de lui proposer toujours les mêmes choses, vous pouvez varier les recettes et les présentations de ses aliments préférés ! Une bonne stratégie consiste à proposer trois aliments que l’enfant aime et un ou deux aliments à lui faire (re)découvrir. Moins l’enfant se sentira obligé de manger, mieux c’est !

Utilisez une vaisselle adaptée !

L'autisme et les repas difficiles (alimentation)

Le plateau Happy Mat permet de compartimenter les aliments de façon ludique pour bien séparer les saveurs, et surtout, il ne glisse pas !

L’autisme et le sommeil

Créez des routines

Les études montrent que les enfants ont besoin d’être couchés à des heures régulières. Si votre enfant a du mal à s’endormir et qu’il a des problèmes de sommeil, il est important d’établir des routines qui permettront à l’enfant de s’endormir sereinement, mais aussi de s’apaiser en cas de réveil nocturne. Essayez de mettre au lit votre enfant aux mêmes horaires et de le réveiller à la même heure également.

Faites-lui faire du sport !

Une activité physique ou sportive ne permet pas seulement de bien dormir, mais aussi de bien s’endormir ! Veillez à ce que votre enfant se soit suffisamment dépensé au cours de la journée afin qu’il ait une bonne fatigue qui lui permettra de dormir plus facilement.

Attention à son alimentation

Éliminer la caféine et les sucres raffinés de l’alimentation de votre enfant est une bonne stratégie pour améliorer ses habitudes de sommeil. Si vous souhaitez être moins radical, vous pouvez essayer de les limiter après le déjeuner de midi afin que votre enfant soit plus calme au moment du coucher.

Évitez les stimulations sensorielles

Si votre enfant est sensible aux stimuli sensoriels, comme la lumière, les bruits et certaines textures, essayez de les éviter quelques heures avant le coucher de votre enfant.
Fixez un rideau de pénombre instantané sur les fenêtres pour avoir une obscurité totale dans sa chambre, même de manière temporaire alors qu’il fait encore jour dehors. Un générateur de bruit blanc permet d’occulter les bruits nocturnes environnants avec un bruit blanc brillant, un bruit blanc profond ou un bruit calme de vagues. Ainsi, l’enfant va pouvoir s’endormir paisiblement. Assurez-vous également que son pyjama soit dépourvu d’étiquette et que ses draps soient confortables et bien installés. Pour plus de facilité, vous pouvez opter pour un drap ajusté qui s’enfile comme une chaussette sur le matelas pour assurer une tenue au plus près du corps lorsqu’on s’y glisse.

Autisme et sommeil

Rideaux pénombre instantanée : Ces rideaux se fixent par ventouses sur les fenêtres et permettent de faire l’obscurité totale dans une pièce de manière temporaire alors même qu’il fait jour.

Draps ajustés : Un drap qui s’enfile comme une chaussette sur le matelas pour assurer une tenue au plus près du corps lorsqu’on s’y glisse. Idéal pour tous ceux qui ont besoin d’une légère stimulation proprioceptive pour se sentir bien et s’endormir plus facilement.

Utilisez des produits pour faciliter son sommeil

Il existe de nombreux produits qui pourraient aider votre enfant à mieux dormir la nuit. Les couvertures lestées fournissent une pression et une entrée sensorielle tout en déclenchant la libération de sérotonine, qui facilite le sommeil.
Besoin d’un point de lumière pour le rassurer ? Les veilleuses sont l’idéal pour les enfants qui ne souhaitent pas se retrouver dans l’obscurité. En forme de lune, ou d’autres formes, elles sauront apaiser par leur douce et faible lumière.

le petit chiot et la lune hop'toys produits

PAWZ – le chiot apaisant : Pawz est un petit chiot qui servira aux enfants de veilleuse et de guide pour réguler leurs émotions grâce à trois exercices de respiration guidée. Ce compagnon apaisant les guide à travers 3 modèles de respiration induits par la lumière : la respiration carrée (lumière verte), la respiration 4×4 (lumière bleue) et la respiration échelonnée (lumière jaune). Cette activité de respiration engageante encourage les enfants à être pleinement présents et à prendre conscience de leurs pensées et de leurs sentiments.

Lune lumineuse : Choisissez la couleur de cette veilleuse originale grâce sa télécommande. Sa surface tactile invite à l’exploration avec ses irrégularités et ses cratères.

L’autisme et l’agressivité

Définissez un plan de sécurité

L’agressivité d’un enfant avec autisme peut être extrêmement difficile à gérer, et avant de pouvoir y faire face, il vous faut établir un plan « de secours » en amont. Si vous avez d’autres enfants qui peuvent être en danger, il vous faut trouver une solution pour les mettre en sécurité en cas de besoin. Répétez la scène plusieurs fois et déterminez ensemble un mot de sécurité pour qu’ils sachent quand agir.

Pour votre enfant avec autisme, créez un lieu sûr pour qu’il puisse s’apaiser sans se blesser ni blesser les autres. Mettez à sa disposition des box de « retour au calme » avec des outils auxquels il est sensible et qui pourront l’apaiser à l’intérieur.

Prévoir un plan d’action pour assurer la sécurité de l’intégralité de la famille peut aider à minimiser les dommages émotionnels de la fratrie en cas de situation d’urgence.

>> Activité : Je crée des kits de retour au calme pour mon enfant.

Prenez soin de vous !

Pour faire face et surmonter ces moments, il vous faut absolument penser à vous et prendre du temps pour vous. Il n’y a qu’ainsi que vous pourrez aider votre enfant, et c’est indispensable pour votre patience. Si votre enfant a des troubles du comportement intenses quotidiennement, assurez-vous d’avoir chaque jour un moment pour vous, un moment où vous pouvez passer le relais, ou simplement le fait de pouvoir boire une tasse de thé sur votre terrasse ou à votre fenêtre au petit matin. Ces rituels n’ont pas besoin d’être énormes, ils peuvent être d’une grande simplicité et une grande bouffée d’oxygène chaque jour !

Recherchez les causes de son agressivité

Tenez un journal qui vous permettra de comprendre les causes des crises d’agressivité qui peuvent envahir votre enfant. Une fois identifiée, vous pourrez ajuster l’environnement à votre enfant. Notez son sommeil, les heures de coucher et de réveil, son alimentation, ses selles, les changements de routine qui peuvent subvenir, s’il est malade, fatigué… Toutes ces choses peuvent avoir un impact négatif sur son comportement.

Identifiez les déclencheurs

Une fois que vous aurez identifié les déclencheurs de ses colères, vous allez pouvoir élaborer des stratégies pour les contourner. Faites du sommeil une priorité. S’il est trop fatigué et risque d’enchaîner des crises, gardez-le avec vous à la maison et faites ensemble une activité qui va vous détendre. Utilisez le Time Timer pour définir un temps avant un changement d’activité, et les pictogrammes de chez Ideo Picto pour les visualiser. Le casque anti-bruit pour les surstimulations auditives, couverture lestée pour l’apaiser, une balle à modeler et un Tangle pour occuper ses mains…

Identifier les déclencheurs de la colère

Time Timer : Idéal pour faire prendre conscience du temps, le Time Timer MOD est très pratique pour voyager et être transporté de la maison à l’école grâce à sa taille compacte.

Ideo jeu de départ : Le jeu de départ aidera votre enfant à suivre les étapes illustrées pour réussir une tâche. En démontrant une séquence ou l’horaire de la journée, il deviendra vite confiant et rassuré. Génial pour les parents qui désirent instaurer une routine sécurisante, particulièrement le matin et en soirée.

Utilisez le renforcement positif !

Les études tendent à suggérer que le renforcement positif est bénéfique pour la régulation des émotions et du comportement chez les enfants ayant des troubles du développement. Les tableaux de comportements et de récompenses peuvent être des motivations fabuleuses lorsqu’ils sont utilisés correctement. Fixez des objectifs quotidiens, hebdomadaires ou mensuels. Les possibilités sont infinies ! Toutes les petites réussites deviendront rapidement de grandes victoires !

Un enfant montre ses poings

Idéo – système de motivation : Le système de motivation magnétique IDEO encouragera votre enfant à développer son autonomie au quotidien.

Apprenez-lui l’autorégulation

Nous avons réalisé une série de billets sur l’autorégulation que nous vous invitons à lire, et qui aborde plusieurs sujets :

>> Mettre en place des stratégies sensorielles pour l’autorégulation

Les comportements d’autostimulation sont des mouvements répétitifs et stéréotypés sans but apparent souvent observés chez les enfants ayant des troubles de développement, mais aussi pour tous !

>> Oralité : 10 conseils pour les besoins de mastication

Ressentez-vous parfois une irrépressible envie de mordre dans des crudités, de mâcher un chewing-gum ? Avez-vous déjà mâchouillé le bout de vos stylos ? Rongé vos ongles ? C’est un constat, nous avons tous des habitudes sensorielles plus ou moins importantes au quotidien… Toutefois, les particularités sensorielles orales peuvent être bien plus importantes, notamment dans le cadre de l’autisme ou d’une hypersensorialité buccale. La mastication, en particulier en période de stress ou d’anxiété peut aider l’enfant à se calmer, à se concentrer et à s’autoréguler.

>> Comment gérer le comportement de mon enfant en ville ? 

La ville : ses bruits, sa foule, ses stimulations… Pas facile d’affronter ces situations de stress avec son loulou. Encore moins simple si votre enfant est hypersensible (TDAH?), ou s’il est sur le spectre autistique. Dans cet article, on vous donne des conseils pour mieux préparer vos sorties avec lui.

Cela prendra du temps, mais une fois que vous comprendrez pourquoi votre enfant tire les cheveux, se gratte, refuse de manger, se réveille plusieurs fois par nuit ou subit des effondrements plusieurs fois par jour, tout ira pour le mieux.

Publié le 21 juin 2019, mis à jour le 08 avril 2022. 

1 Commentaire

  • Carola dit :

    Pour les temps de repas, voyez aussi s’il n’est pas dérangé par le bruit des conversations. Il vaut parfois mieux manger en silence, ou avec une douce musique de fond mais sans parler par-dessus.
    Pour l’agressivité, pensez à son transit intestinal : la constipation peut être une cause fréquente d’agitation, voire d’agressivité. Il faut savoir que la constipation est fréquente en cas de traitement médicamenteux. Notez bien les jours de selles pour éviter qu’il y ait plus de 3-4 jours de constipation d’affilée.
    Dans le plan de sécurité, il faut penser à s’intégrer soi-même. On a tendance à vouloir protéger le reste de la famille, mais on peut se retrouver soi-même en danger émotionnellement et parfois même physiquement. Pour se protéger physiquement, on peut ainsi penser à mettre des orthèses si votre enfant a tendance à vous tordre les doigts : par exemple, des protections de pouce pour handballeurs peuvent être très utiles car elles protègent vraiment et rappellent à votre enfant qui va les voir qu’il ne doit pas toucher à vos pouces (une maman n’est pas invincible… Je me suis déjà retrouvée avec une entorse aux 2 pouces en même temps).

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