Le validisme est un système de croyances et d’attitudes qui favorise la « normalité » au détriment de la diversité humaine. Il crée des stéréotypes, des préjugés et des discriminations envers les personnes en situation de handicap. Et ce quels que soient leur type de handicap ou sa visibilité. Dans cet article, nous allons donc explorer ce concept complexe pour mieux comprendre comment il influence nos quotidiens.
Qu’est-ce que le validisme ?
Le validisme représente une forme de discrimination ou de préjugé envers les personnes en situation de handicap. En particulier celles dont les besoins, les capacités ou les expériences ne correspondent pas aux normes traditionnelles de la société.
Le terme « validisme » est un dérivé de « validity » en anglais, signifiant « validité ». Il est souvent utilisé pour décrire une attitude ou une croyance selon laquelle seules les personnes sans handicap sont « valides » ou ont une validité complète, tandis que les personnes en situation de handicap sont perçues comme moins valides, voire sans validité.
Le validisme se manifeste de diverses manières, notamment par des stéréotypes négatifs, des préjugés, la discrimination, le manque d’accessibilité aux personnes en situation de handicap, ainsi que par des attentes irréalistes à leur égard. Il peut également imprégner notre langage, notamment lorsque des termes insultants ou péjoratifs sont utilisés pour décrire des personnes en situation de handicap.
Le validisme crée ainsi des obstacles supplémentaires dans la vie des personnes en situation de handicap. Il limite leurs opportunités et rend leur quotidien plus difficile.
Pourquoi le validisme est blessant ?
Le validisme a des conséquences négatives considérables. En effet, il nie la valeur des personnes en situation de handicap en tant qu’individus à part entière. Il renforce les inégalités et entrave leur capacité à mener une vie épanouissante et équilibrée. Les effets du validisme sont multiples, tels que :
Déshumanisation
Le validisme réduit les personnes en situation de handicap à leur condition physique ou cognitive, ignorant leur humanité et leur individualité. Il les prive de leur dignité et de leur autonomie, les faisant ainsi paraître comme des êtres inférieurs.
Stigmatisation
Les attitudes validistes renforcent la stigmatisation et la discrimination envers les personnes en situation de handicap. Elles sont perçues comme différentes et moins capables, ce qui peut entraîner l’isolement social, la perte de confiance en soi et une faible estime de soi.
Empêchement de la pleine participation
Le validisme crée des obstacles à la pleine participation des personnes en situation de handicap dans la société. Il les empêche d’accéder à l’éducation, à l’emploi, aux loisirs et à d’autres domaines de la vie, limitant ainsi leurs opportunités et leur qualité de vie.
Impact négatif sur la santé mentale
Les personnes en situation de handicap sont souvent exposées à des commentaires offensants, à des comportements condescendants ou à des discriminations. Cela peut avoir un impact négatif sur leur santé mentale, entraînant de l’anxiété, de la dépression et d’autres problèmes.
Violation des droits de l’homme
Le validisme peut conduire à des violations des droits de l’homme, enfreignant le droit à l’égalité, à la non-discrimination et à la participation pleine et entière à la société, tels que protégés par des lois et des conventions internationales.
Effets en cascade
Les conséquences du validisme peuvent se propager à différents aspects de la vie d’une personne, créant un cycle de discrimination et de préjudice. Par exemple, la stigmatisation peut entraîner des opportunités d’emploi limitées, ce qui peut à son tour entraîner des difficultés financières et un accès inégal à des soins de santé adéquats.
Manque de respect
Le validisme est fondamentalement une question de manque de respect. Il ne reconnaît pas les droits fondamentaux des personnes en situation de handicap, tels que le droit à la dignité, à l’autonomie et à l’autodétermination.
Situations et comportements à éviter
Le validisme se manifeste dans de nombreuses situations, souvent de manière subtile ou involontaire. Il s’agit de la discrimination ou du préjugé envers les personnes en situation de handicap, basée sur des croyances erronées, des stéréotypes ou des attitudes négatives. Voici quelques exemples de situations courantes que l’on peut considérer comme du validisme.
Accessibilité limitée
Lorsqu’une personne en situation de handicap ne peut pas accéder à des bâtiments, des transports en commun, des sites web, des événements ou des informations en raison d’une conception inadéquate ou de l’absence de mesures d’accessibilité.
Stéréotypes et préjugés
Lorsque des stéréotypes négatifs sont véhiculés sur les personnes en situation de handicap, comme l’idée qu’elles sont dépendantes, incapables, ou qu’elles doivent être « guéries » pour être acceptées.
Pitié ou infantilisation
Lorsqu’on traite les personnes en situation de handicap avec condescendance, comme si elles étaient des enfants, ou lorsqu’on leur témoigne une compassion excessive au lieu de les considérer comme des adultes autonomes.
Exclusion sociale
Lorsque les personnes en situation de handicap sont exclues d’activités, d’événements ou de groupes sociaux en raison de leurs besoins spécifiques ou de l’ignorance de ces besoins.
Discrimination à l’emploi
Lorsqu’une personne en situation de handicap est discriminée à l’embauche, licenciée, ou ne se voit pas offrir les mêmes opportunités professionnelles que les personnes sans handicap.
Moqueries ou harcèlement
Lorsqu’une personne en situation de handicap est victime de moqueries, d’intimidation ou de harcèlement en raison de son handicap.
Médecine paternaliste
Lorsque des décisions médicales sont prises sans consulter ou tenir compte des préférences et des besoins de la personne en situation de handicap.
Trop d’aide ou pas assez
Lorsqu’on impose ou qu’on refuse de l’aide à une personne en situation de handicap sans lui demander son avis, ou qu’on présume qu’elle a besoin d’aide pour des tâches qu’elle peut accomplir seule.
Langage discriminatoire
L’utilisation de termes offensants, stigmatisants ou dégradants pour décrire les personnes en situation de handicap, tels que « handicapé mental » ou « débile. »
Ignorer les opinions et les besoins
Lorsque les opinions, les préférences et les besoins des personnes en situation de handicap sont ignorés ou minimisés dans les prises de décision, que ce soit au niveau individuel ou institutionnel.
Il est essentiel d’être conscient de ces comportements et attitudes. Mais aussi d’apprendre à les reconnaître et de les combattre pour promouvoir l’inclusion, l’équité et le respect des droits des personnes en situation de handicap.
>> Lire aussi : « Affirmer ses droits quand on a un handicap invisible »
Bonsoir,
Est-vous Céline qui avez écrit cet article sur la validisme ? C’est très intéressant et éclairant.
Bravo.
Et quand cette « notion » a t elle été utilisée pour la 1ère fois ? Merci
Bonjour Nathalie ! Céline vous remercie chaleureusement, et nous indique que cette notion a été introduite dans les années 70-80 aux USA. « Celui-ci est apparu dans les
années 1970-1980 aux États-Unis, dans le sillage des disability studies et des mouvements féministes, afin de désigner une dichotomie hiérarchisée entre abled et disabled people et un système oppressif. » Adrien Primerano