Imaginez un monde où chaque enfant est compris, respecté et soutenu de manière personnalisée dans son voyage d’apprentissage et de découverte. C’est le monde que l’observation partagée en petite enfance nous invite à créer. Un univers dans lequel les professionnels de la petite enfance, les parents et les soignants sont des observateurs actifs. Ainsi, ils déchiffrent le langage préverbal des tout-petits, anticipant leurs besoins et les guidant avec bienveillance. Dans cet article, nous plongerons dans l’univers de l’observation partagée. Cette approche a révolutionné notre compréhension de l’apprentissage précoce et du développement des jeunes enfants. Préparez-vous à (re)découvrir comment cette méthode, fortement influencée par les travaux d’Emmi Pikler, ouvre la voie à une éducation et à des soins individualisés, respectueux du rythme de chaque enfant.
Définition de l’observation partagée
L’observation partagée, dans le contexte de la petite enfance, est une méthode pédagogique qui repose sur l’observation réfléchie et délibérée des enfants, par des adultes, généralement des professionnels de la petite enfance. Cette observation est effectuée dans le but de mieux comprendre les besoins, les préférences, les compétences et le développement de chaque enfant. Elle implique une approche active et respectueuse de l’enfant, qui vise à favoriser son bien-être et ses apprentissages.
Cette dernière diffère de l’observation traditionnelle, en ce sens qu’elle ne consiste pas seulement à constater, mais aussi à s’engager dans une communication et une interaction significative avec l’enfant pendant le processus d’observation. L’objectif de l’adulte est d’établir une relation de confiance avec les enfants, d’encourager leur curiosité et de soutenir leur développement de manière personnalisée.
De même, l’observation partagée repose sur l’idée que chaque enfant est unique. En conséquence, et pour mieux répondre à ses besoins, il est essentiel de l’observer de manière attentive et respectueuse. Cette approche a profondément influencé la manière dont nous percevons et interagissons avec les enfants dans un contexte éducatif et de soins, et elle continue d’être une méthode essentielle pour soutenir leur développement optimal.
Emmi Pikler : La pionnière
Emmi Pikler (1902-1984) était une pédiatre hongroise et une figure majeure dans le domaine de la petite enfance. Son travail novateur a laissé une empreinte durable sur la manière dont nous comprenons et éduquons les jeunes enfants.
Emmi Pikler a étudié la médecine à l’Université de Budapest et a obtenu son diplôme de médecin en 1927. Elle s’est rapidement orientée vers la pédiatrie et a commencé à travailler à la clinique pédiatrique de l’Université de Budapest. Le tournant décisif dans sa carrière a eu lieu lorsqu’elle a été nommée directrice médicale de la Maison des Orphelins de Budapest en 1946, située rue Lóczy. Cette institution abritait des bébés et des jeunes enfants privés de parents. C’est là qu’Emmi Pikler a mené ses recherches en observant attentivement les enfants et en y développant ses principes pédagogiques.
En somme, cette femme est une pionnière dans le domaine de la petite enfance, et ses contributions ont permis de créer des environnements éducatifs plus respectueux, responsables et axés sur le développement de chaque enfant. L’influence de Pikler dans le domaine de la petite enfance est autrement dit, considérable. Ses principes ont été adoptés par de nombreuses structures d’accueil du monde entier. De plus, ses travaux ont contribué à façonner la recherche sur le développement de l’enfant et ont inspiré de nombreuses approches pédagogiques modernes.
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Principes fondamentaux d’Emmi Pikler
La pédagogie d’Emmi Pikler repose sur plusieurs principes fondamentaux visant à promouvoir le bien-être, le développement sain et l’autonomie des enfants en bas âge. Voici les grands principes :
1. L’observation active
Emmi Pikler a encouragé les professionnels de la petite enfance à devenir des observateurs actifs. L’observation joue un rôle central dans sa pédagogie. Les adultes doivent être des observateurs, actifs, attentifs aux signaux et aux besoins des enfants. Cela permet ainsi de mieux comprendre leurs besoins individuels, leurs compétences et leur développement.
2. Le respect du rythme de l’enfant
Un des principes célèbres d’Emmi Pikler est le respect du rythme de l’enfant. En effet, elle considérait que chaque enfant a son propre rythme de développement. Elle préconisait donc de laisser les enfants évoluer à leur propre vitesse, sans les forcer ni les précipiter dans l’acquisition de compétences. Chaque enfant est considéré comme un individu unique avec ses propres besoins et envies. Les adultes doivent respecter la singularité de chaque enfant.
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3. L’importance de l’autonomie et de la motricité libre :
Pikler promouvait la motricité libre, c’est-à-dire le fait de laisser les enfants explorer et se mouvoir librement, sans entraves. Elle encourage la création d’un environnement sûr qui permet aux enfants de développer leur motricité et leur indépendance. La pédagogie d’Emmi Pikler prône donc un certain degré de non-interventionnisme, permettant aux enfants d’explorer librement leur environnement. Elle a encouragé les adultes à offrir aux enfants des opportunités de prendre des décisions, d’explorer leur environnement et d’apprendre par eux-mêmes. Selon sa pédagogie, les adultes doivent éviter de perturber les activités spontanées des enfants, sauf en cas de besoin réel.
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4. La communication bienveillante
L’approche Piklerienne favorise une communication respectueuse et bienveillante entre les adultes et les enfants. Cela implique d’écouter (ou d’observer!) attentivement les besoins des enfants et d’y répondre de manière appropriée.
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5. Soin physique et émotionnel
Pikler met l’accent sur l’importance des soins physiques et émotionnels des enfants. Elle encourage les adultes à répondre de façon optimale aux besoins de base des enfants, comme la nourriture, le sommeil et le réconfort, de manière sensible et aimante.
Ces principes forment un cadre pédagogique qui encourage les adultes à être des observateurs sensibles et bienveillants, à soutenir l’autonomie des enfants, à respecter leur rythme de développement et à favoriser des relations de confiance. La pédagogie d’Emmi Pikler a eu une influence significative sur la manière dont les enfants en bas âge sont éduqués et pris en charge dans le monde entier.
L’approche Piklerienne : une référence de l’observation partagée
Les principes fondamentaux d’Emmi Pikler, tels que le respect du rythme de l’enfant, la promotion de l’autonomie, et la communication bienveillante, sont devenus des pierres angulaires de l’observation partagée. Ses recherches révolutionnaires menées à la Maison des Orphelins de Budapest, ont jeté les bases de cette méthode. Emmi Pikler est donc considérée comme la mère de l’observation partagée dans le contexte de la petite enfance.
L’une des contributions d’Emmi Pikler à la pédagogie de la petite enfance a en effet été son approche de l’observation et de l’interaction avec les tout-petits. Elle a mis en avant l’idée que les adultes devraient être des observateurs actifs, respectant le rythme et l’autonomie des enfants. Cette méthode a été adoptée par de nombreuses écoles maternelles, garderies et professionnels de la petite enfance à travers le monde.
L’observation partagée : un outil essentiel pour les professionnels de la petite enfance
Pour les professionnels de la petite enfance, l’observation est un outil indispensable. Elle peut sembler simple, mais en réalité, elle demande une attention raffinée pour comprendre les comportements des jeunes enfants et améliorer les interactions avec eux. Elle permet de comprendre les besoins spécifiques de chaque enfant, d’anticiper leurs réactions et d’ajuster notre approche en conséquence.
L’observation partagée offre de multiples avantages dans le domaine de la petite enfance. Elle permet aux professionnels de mieux comprendre les besoins individuels de chaque enfant et d’adapter leurs pratiques en conséquence. Elle favorise également la création d’un environnement sécurisé et stimulant pour les jeunes enfants. De plus, en favorisant l’autonomie et la prise de décisions, cette approche contribue au développement de compétences essentielles telles que la confiance en soi, la résolution de problèmes et la créativité. Elle revêt une importance cruciale en fournissant un cadre essentiel pour comprendre et soutenir le développement des jeunes enfants. Cette approche a transformé la manière dont les professionnels perçoivent l’apprentissage précoce.
Emmi Pikler a laissé un héritage qui continue d’inspirer les professionnels de la petite enfance à travers le globe. L’observation partagée, représente un pilier dans la pratique des professionnels de la petite enfance. Sa passion pour l’observation, le respect du rythme de l’enfant et la promotion de l’autonomie continue d’influencer positivement la manière dont nous éduquons et prenons soin des tout-petits.
Pourquoi est-ce important ?
Parce que l’observation ne consiste pas seulement à voir ce que les enfants font, mais à comprendre pourquoi ils le font.
En petite enfance, les enfants communiquent essentiellement par des signaux corporels. Ces signaux sont un langage préverbal par lequel les bébés expriment leurs besoins, leurs émotions et leur bien-être.
L’observation partagée a un impact significatif sur la qualité de l’éducation et des soins dispensés aux jeunes enfants. Elle encourage une approche réfléchie et individualisée, où chaque enfant est reconnu dans sa singularité. En intégrant ces principes dans la pratique quotidienne, les professionnels de la petite enfance contribuent au bien-être et au développement optimal des enfants, tout en respectant leur rythme et leurs besoins.
L’observation est reconnue comme un outil incontournable en petite enfance. Elle permet de mieux comprendre les besoins et les comportements des jeunes enfants, même avant qu’ils ne commencent à parler.
Mais comment pouvons-nous observer de manière efficace ?
L’observation partagée est une méthodologie qui repose sur l’observation attentive et délibérée des enfants en interaction avec leur environnement, leurs pairs et les adultes qui les encadrent.
Elle exige une sensibilité aiguë pour discerner les signaux subtils des besoins et des préférences des enfants. Cette approche se distingue par l’engagement actif des professionnels dans le processus d’observation. En effet, c’est ce qui leur permet de développer une compréhension plus profonde du développement de chaque enfant.
Cette pratique demande une capacité d’attention fine pour une compréhension approfondie du langage corporel, des mouvements, des expressions faciales et des réactions émotionnelles des tout-petits.
L’observation ne doit pas être un exercice solitaire. Il est essentiel de partager nos observations en équipe. Cette approche collaborative permet de rassembler différents points de vue sur chaque enfant. Ainsi il est possible de mieux comprendre ses compétences, ses ressources et ses besoins. En partageant nos observations, nous pouvons réfléchir collectivement aux meilleures réponses pour chaque enfant.
Exemples concrets d’observation partagée
1. Observation des interactions
Dans un environnement de crèche, les professionnels peuvent mettre en pratique l’observation partagée en observant les interactions entre les enfants.
Par exemple, deux enfants sont en train de jouer ensemble et un éducateur attentif observe leur jeu. Il prend des notes sur la manière dont ils communiquent, comment ils résolvent les conflits et comment ils partagent des ressources. Cette observation aide l’adulte à mieux comprendre les compétences sociales et émotionnelles de chaque enfant.
Cet exemple montre comment l’observation partagée permet de mieux comprendre les compétences sociales et émotionnelles de chaque enfant en observant leurs interactions. Cette compréhension aide à savoir quel environnement d’apprentissage favoriser, quelles compétences sont acquises ou non : des relations saines, la résolution de conflits ou encore le développement de compétences sociales essentielles.
2. Respect du rythme individuel
Conformément aux principes d’Emmi Pikler, les professionnels de la petite enfance peuvent respecter le rythme de chaque enfant.
Par exemple, lors de la transition d’un enfant du biberon à la cuillère, l’éducateur observe attentivement l’enfant pendant les repas. L’enfant peut montrer des signes d’intérêt pour la cuillère, montrer de l’envie pour la nourriture et essayer de l’attraper. L’éducateur s’adaptera au rythme de l’enfant, offrant une cuillère et encourageant l’autonomie au moment opportun.
Les professionnels de la petite enfance apprennent à décoder ces signaux et à y répondre de manière adaptée. Par exemple, un bébé qui agite les bras et les jambes de manière agitée peut signifier son besoin d’être apaisé ou nourri. En partageant ces observations avec les parents, les soignants et les éducateurs peuvent collaborer pour offrir des réponses appropriées aux besoins de l’enfant.
3. L’importance de l’environnement
Les jeunes enfants sont bien plus compétents que nous ne le pensons souvent. Ils ont des compétences sensorielles, interactives et motrices qui les aident à explorer le monde qui les entoure. Cependant, il peut être difficile pour les adultes de répondre adéquatement à ces besoins.
Prenons l’exemple des compétences motrices. Les jeunes enfants ont un désir naturel de bouger et d’explorer leur environnement. Cependant, de nombreux adultes restreignent leur liberté de mouvement en les gardant dans des poussettes ou en les empêchant de ramper. Cela peut entraver leur développement moteur. L’observation nous permet de reconnaître ces compétences et de les soutenir. En observant comment les enfants interagissent avec leur environnement, nous pouvons ajuster notre approche pour répondre à leurs besoins spécifiques.
Par exemple, nous pouvons offrir aux enfants un espace sûr pour explorer et jouer librement, favorisant ainsi leur motricité.
Emmi Pikler attachait une grande importance à l’aménagement de l’environnement pour favoriser l’autonomie des enfants.
Dans un exemple concret, les professionnels de la petite enfance peuvent organiser la salle de jeu de manière à ce que les enfants puissent facilement accéder à des jouets et à des activités en fonction de leur stade de développement. Ils peuvent mettre à disposition des étagères basses pour que les enfants puissent choisir des jouets par eux-mêmes, encourageant ainsi l’exploration et l’indépendance. Cet exemple montre comment l’observation partagée influe sur la création d’un environnement sûr et stimulant qui encourage le développement des enfants.
4. Observation des étapes du développement
Les éducateurs observent attentivement les étapes du développement des enfants, un aspect clé de l’approche de Pikler.
Par exemple, lorsque les bébés commencent à faire des tentatives pour se retourner, l’observateur note ces progrès. Observer les progrès des enfants dans leur développement permet aux éducateurs d’adapter les activités. Ainsi, ils les aident à acquérir des compétences physiques essentielles.
Cette approche permet aux professionnels de mieux répondre aux besoins individuels des enfants, de favoriser leur autonomie, de soutenir leur développement moteur et de renforcer leurs compétences sociales et émotionnelles.
En somme, l’observation partagée est une pierre angulaire de la pédagogie moderne dans le domaine de la petite enfance. Son influence durable découle en grande partie des idées novatrices d’Emmi Pikler. La pratique réfléchie de l’observation partagée continue de modeler positivement la manière dont nous éduquons, soutenons et encourageons les jeunes enfants dans leur voyage de découverte et d’apprentissage. L’approche Piklerienne nous rappelle que chaque enfant est unique et se développe à son propre rythme.
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