Festivités de fin d’année annulées, vacances compromises, lien avec les grands-parents à recréer, absence des copains, journées répétitives pendant tout le confinement… le coronavirus a bouleversé nos vies et nous pousse, adultes comme enfants, à puiser en nous-même la capacité à faire face à cette situation inédite, incertaine et paradoxale. Paradoxale en effet car elle nous amène aussi à développer de nouvelles aptitudes, indispensables pour surmonter cette crise. Résilience, flexibilité, créativité, positivité, sens critique comment ces qualités peuvent-elles être utiles en temps de Covid… et pour construire « le monde d’après ».

La résilience : « l’art de naviguer dans les torrents »

Tout le monde a une idée de ce qu’est la résilience, cette aptitude popularisée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Lui-même la définit comme « la capacité à rebondir après des événements douloureux et à surmonter les épreuves de la vie ». Au départ, le terme désigne une aptitude du corps : celle de résister à un choc. On comprend dès lors, que notre capacité à la résilience soit, en ces temps troublés, un enjeu collectif, sociétal !

Ne nous le cachons pas, ce que nos enfants sont en train de traverser est une épreuve. Même lorsque le confinement s’est bien passé, il est clair qu’ils ont en ce moment à « naviguer entre les torrents » pour emprunter cette autre définition de Boris Cyrulnic.
Être capable, individuellement comme collectivement, de résilience va permettre de trouver des issues positives à cette épreuve, va favoriser ou renforcer nos capacités de réaction, d’adaptation, de flexibilité.
Mais cette capacité n’est pas innée. Alors comment la développer à titre individuel chez nos enfants ? Avant tout en faisant preuve de bienveillance !

Comme l’explique le site Apprendre à éduquer, des études prouvent en effet que pour développer cette compétence de résilience, l’enfant a avant tout besoin d’une relation soutenante, qui permettra à son cerveau de se développer de manière optimale. (À défaut, rappelons que le cerveau perçoit cette absence de bienveillance comme une menace et active les hormones du stress [qui], dans ce cas devient toxique et fait que les enfants auront plus de mal à s’adapter ou à rebondir après des difficultés.)

Des compétences liées

Certaines caractéristiques semblent prédisposer les enfants à trouver des issues positives dans l’adversité, détaille également le site. Parmi elles :

  • avant tout, nous l’avons dit : le fait d’avoir connu au moins une relation stable, aimante et soutenante avec un adulte,
  • l’impression d’avoir du pouvoir et de la maîtrise sur sa propre vie. Laisser des choix à l’enfant, lui poser des questions, lui demander son avis lui apportent un sentiment de liberté, participent du renforcement de sa confiance en soi,
  • des fonctions exécutives bien développées,
  • la capacité à connaître et gérer ses émotions.

La résilience est par ailleurs liée à d’autres compétences telles que la régulation du stress, la résolution de problèmes, la gestion des émotions… Autant d’enjeux que nous abordons régulièrement sur ce blog et autour desquels vous trouverez de nombreuses ressources :
>> « Des outils pour lui apprendre à gérer ses émotions »
>> « L’intelligence émotionnelle dès le plus jeune âge »

Bien sûr, certains enfants auront une plus grande sensibilité que d’autres aux expériences négatives, bien sûr la capacité de résilience dépendra des situations. N’oublions pas non plus qu’en plus de n’être pas innée, la résilience n’est pas inépuisable. À nous d’armer nos enfants pour leur apprendre à aller de l’avant et à tirer profit de toutes les situations.

« La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse »

Le jeune enfant est naturellement curieux, il a en lui tout un panel de potentialités. À nous de porter sur ce précieux bagage, un regard porteur l’incitant à développer sa créativité et son ingéniosité. (Site Ebullarium.fr)

Une compétence essentielle du 21e siècle

La créativité est une compétence essentielle du 21e siècle. On appelle ainsi les aptitudes dont les enfants vont devoir faire preuve pour répondre aux enjeux du monde d’aujourd’hui. Ce sont les compétences d’apprentissage et d’innovation, les compétences en information et les aptitudes à la vie et à la carrière. Toutes ces compétences jouent un rôle important, mais quatre d’entre elles sont vraiment essentielles au succès individuel ; les « 4C » : la créativité, la pensée critique, la collaboration et la communication.

Essentielle de manière générale, la créativité a été, nous l’avons vu, l’un des principaux atouts pour supporter le confinement, et ce aussi bien pour les adultes que pour les enfants ! D’autant qu’il s’agissait alors de faire feu de tout bois, de s’adapter une situation pleine de contraintes. Mais c’est ainsi que de nombreuse familles ont réussi à (ré)enchanter le quotidien et à tirer profit de cette situation. Repensez à la fierté que vous-même parent, avez éprouvée à réaliser votre Coronamaison, à dessiner avec vos enfants, à bricoler des cabanes dans le jardin, à inventer des chansons… Il en va évidemment de même pour les enfants !

Une compétence qui développe l’estime de soi…

Encourager un enfant à créer, que ce soit un dessin, une sculpture, une construction, c’est en effet lui offrir l’opportunité de constater qu’il est capable de réaliser des choses par lui-même. Ce sentiment de réalisation le rend fier et est essentiel à la construction de la confiance et de l’estime de soi.

comme les capacités d’anticipation et d’organisation

Créer c’est aussi se mettre en projet, donc faire appel à des capacités d’anticipation, de planification, d’organisation, autant de compétences à développer dès maintenant qui s’avèreront indispensables à l’âge adulte ! Lorsqu’on encourage la créativité d’un enfant, on encourage aussi sa prise de décision et nous avons dit plus haut combien cela comptait aussi pour la construction de la résilience.

Une compétence qui stimule la pensée divergente

La créativité c’est aussi un apprentissage à la résolution de problèmes : en faisant preuve de créativité, on apprend à voir les choses autrement, sous un autre angle pour apporter une solution originale. On développe ainsi sa pensée divergente, autrement dit sa capacité à considérer le monde, une situation donnée sous un nouvel angle, à sortir de sa zone de confort, pour trouver des solutions innovantes !
On comprend bien combien la construction d’une pensée divergente – comme d’une pensée critique d’ailleurs – seront particulièrement importantes en ces temps perturbés. Ce sont là des facultés qui vont permettre de prendre du recul sur les choses. À une situation nouvelle, inédite, il faudra être en mesure de trouver de nouvelles réponses et de comprendre qu’il y a plusieurs réponses possibles !

Permettre de s’exprimer à sa/ses manière(s)

Encourager la créativité d’un enfant c’est aussi lui offrir la possibilité de s’exprimer d’une manière qui corresponde à sa sensibilité, à son profil sensoriel, de recourir à ce que l’on peut appeler différentes formes d’intelligence. Comme l’explique Méline Dutriévoz, directrice de crèche, formatrice, Présidente du jury des Girafes Award, créatrice du concept de slowpédagogie et auteure de Trésors ludiques pour jeunes enfants :

Toutes les logiques ont leur légitimité, toutes les formes d’investissement ont leur valeur. L’intelligence peut être spatiale, relationnelle, logico-mathématique ou encore manuelle.

Bac de découverte : un bac pour apprendre, jouer, dessiner, expérimenter…  En jeu libre, on fait des dessins au doigt, tamise le sable ou cache des objets… En activité dirigée, on travaille la latéralité, le graphisme.

Un bac à sable : 1000 possibilités : un bac en plastique tout simple mais avec de hauts rebords pour libérer le jeu et la créativité. On peut tout y mettre, de la pâte à modeler, différents sables, de l’eau et en s’en servir pour des jeux libres ou pour inventer des saynètes, comme ici le printemps.

Favoriser la concentration et le flow

Développer la créativité, c’est aussi favoriser la capacité de concentration d’un enfant. Dans la psychologie positive, le concept de « flow » désigne l’état d’équilibre parfait atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité et qu’elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans l’accomplissement de cette action. Lorsqu’on crée quelque chose avec ses mains, lorsqu’on laisse libre cours à son imagination, on atteint cet état qui apporte du bien-être. On évacue le stress et l’anxiété.

Pikks : un jeu de construction composé de plateaux en bois et de trois types de cônes en silicone qui peuvent être placés et combinés de 1001 manières offrant une infinité de possibilités ! Les Pikks ont été créés en s’inspirant des recherches pour gérer les troubles de l’attention, de la concentration et de l’hyperactivité.

Un environnement propice

Alors que pouvons-nous faire pour encourager la créativité des enfants ? Méline Dutriévoz partage la conception d’Hop’Toys quant au rôle de l’adulte : sa mission est de susciter la curiosité de l’enfant en créant ce que la spécialiste de la petite enfance appelle des univers dits « provocants », autrement dit des univers qui suscitent le questionnement.
Nous le disons souvent ici, notre rôle est de créer un environnement propice à la créativité : un univers libre, où l’enfant pourra expérimenter librement, se salir, se tromper, essayer, recommencer autrement, en imaginant des solutions nouvelles, originales, un environnement où créer librement sans jugement, sans notion de beau ou d’utile.

Table lumineuse : ultrafine, elle s’illumine de manière homogène avec un éclairage variable selon l’intensité voulue. Elle s’utilise pour créer des situations d’apprentissage privilégiant l’expérimentation et la découverte sensorielle. Avec la table lumineuse tout est possible ! L’émerveillement qu’elle suscite, en accentuant les contrastes des objets posés dessus encourage créativité et envie d’expérimenter.

Miroir pour bac de découverte : avec ce miroir en acrylique incassable, créez facilement des activités de découverte et d’expérimentation autour de la symétrie et du reflet… Il s’installe facilement dans le petit et le grand bac de découverte.

Galets arc-en-ciel : un ensemble de 36 galets qui favorise le développement de la motricité fine ainsi que l’apprentissage des couleurs et des formes. Leur douceur et leurs jolies couleurs rendant la manipulation très attrayante.

Bac d’exploration pour sable et eau : conçu pour élargir encore les possibilités d’exploitation de la table Magic Light, ce bac peut recevoir de l’eau, des jouets, du sable, divers objets. L’enfant pourra y dessiner avec de la peinture à doigt, des marqueurs ou encore des feutres fluorescents lavables. Associé à un tube de lumière UV, il crée l’émerveillement et encourage la création et l’émerveillement.

>> Lire aussi Le jeu libre…d’imaginer

Adaptabilité & flexibilité

La capacité d’adaptation, l’aptitude à réagir positivement face au(x) changement(s) sont des compétences sollicitées en permanence durant l’enfance : arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur, séparation, décès, déménagement, changement d’école ou d’établissement, mais aussi plus simplement changement d’heure, de classe et bien sûr modifications de son corps à la puberté… l’enfance en est semée ! Ressource indispensable pour devenir autonome, se construire, apprendre, l’adaptabilité est aussi une compétence essentielle du 21e siècle qui permettra de répondre aux nouveaux challenges d’un monde et d’une époque où le changement est constant, rapide et pas toujours attendu !

Pour aider ses enfants à développer une certaine flexibilité, une adaptabilité face aux événements de la vie, on tâchera d’abord de leur faire voir ce qu’il y a de positif dans le changement. Même si cela peut être d’abord être difficile, douloureux, c’est aussi ce qui permet de remettre en question une situation et donc potentiellement de l’améliorer, de s’enrichir, d’avancer.

Une ressource pour repenser le monde

Renforcer l’adaptabilité de nos enfants c’est leur offrir la possibilité non seulement de rebondir face à des changements exogènes (comme le type de situation que nous vivons actuellement et qu’ils revivront sans doute au cours de leur vie),  mais c’est aussi développer en eux la ressource nécessaire pour refuser la fatalité, la force d’entreprendre les changements qu’ils jugeront nécessaires à l’amélioration de leur vie ou du monde !

Concrètement, cela consistera aussi à souligner et à valoriser tous les progrès, toutes les avancées de son enfant par exemple en regardant des photos d’eux bébés et en soulignant tout ce qu’ils ont appris à faire depuis !

Reprendre le contrôle

Enfin, être capable de s’adapter, cela signifie aussi être capable, après un changement annoncé ou imprévu, de reprendre le contrôle de sa vie, de la réorganiser pour recréer un équilibre. Là encore, la période du confinement – et aujourd’hui du déconfinement dans des écoles, des crèches, des villes souvent méconnaissables – a la plupart du temps révélé la formidable capacité d’adaptation de nos enfants ! Cultivons la pour qu’ils ne perdent pas en grandissant cette formidable capacité d’aller de l’avant !

Cultiver l’optimisme

Bien sûr le cette capacité et même cette volonté de changement vont de pair avec une propension certaine à l’optimisme ! Sinon à quoi bon ?

Adopter un syle explicatif optimiste

Qu’entend on par optimisme ? Comme l’explique Martin Seligman, auteur de L’École de l’optimisme*, 

l’optimisme ne repose pas sur des phrases positives ou des images de victoires mais sur la façon dont on considère les causes des événements qui nous arrivent.

Ce que le psychologue américain appelle le style explicatif.

Le style explicatif pessimiste réside dans le fait de croire que les causes des événements négatifs sont permanentes. La cause subsistera toujours donc l’événement négatif ne pourra que se reproduire. Les enfants pessimistes pensent en termes de “toujours” ou de “jamais” pour expliquer leurs échecs (« je suis nul », « je n’y arriverai jamais ») et, au contraire, expliquent leurs succès par des causes éphémères (“cette fois-ci”, “parfois”, “aujourd’hui”), explique le site Apprendre à éduquer. Ce sont des enfants qui baissent les bras dans tous les domaines lorsqu’ils échouent dans un seul (“je suis nul dans telle matière donc je suis nul dans tout”).

Le style explicatif optimiste est au contraire fondé sur la croyance que les causes des événements négatifs sont temporaires, spécifiques et impersonnelles. Les optimistes sont capables de faire le lien entre leurs succès et leur aptitudes et traits de caractère. Leur style explicatif leur permet de rebondir après les échecs et déceptions qu’ils rencontrent ; un échec dans un domaine ne sera pas généralisé, ils verront les causes particulières plutôt qu’une fatalité générale et seront capables de blâmer leur action et non leur personne elle-même.

On comprend dès lors pourquoi – comme le prouverait la recherche scientifique – les optimistes « réussissent » mieux. Ce n’est pas qu’ils aient plus de capacités que les autres, c’est simplement qu’ils ont plus confiance en eux.

Il faut donc pouvoir aider nos enfants à adopter un style explicatif optimiste. D’abord en donnant l’exemple, explique encore Martin Seligman : il y a de grandes chances en effet que notre enfant reproduise notre propre manière d’interpréter les événements. Ensuite en lui faisant prendre conscience du style explicatif qui est le sien, en l’incitant à verbaliser la manière dont il analyse un événement, en l’aidant à comprendre et à croire qu’il est capable ! En commençant pour cela par rayer les étiquettes et phrases négatives de notre vocabulaire !

>> Télécharger les 10 phrases alternatives et positives 

Résilience, créativité, adaptabilité, optimisme, en encourageant ces compétences, nous permettront à nos enfants de mieux vivre certaines périodes difficiles. La tâche est importante, mais l’enjeu primordial pour leur permettre d’influer positivement sur le cours de leur vie et de la société.

Sources :
8 points clés pour favoriser la résilience chez les enfants
Pourquoi et comment favoriser l’optimisme chez les enfants ?
Pourquoi aider votre enfant à développer un style explicatif positif peut stimuler l’optimisme

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